No Money, no Honey apparaît comme un ouvrage à part dans l’étude de la prostitution car ne prenant partie pour aucune thèse sur la prostitution bien que critique sur les rapports de domination qui s’y jouent. La seconde partie révèle peut être plus encore le point de vue de l’auteur qui cherche à démontrer en quoi les discours ‘mondialisés’ sur le tourisme sexuel participent à une moralisation et à un gouvernement des sexualités. La forme que prend l’ouvrage lui permet d’être accessible, notamment dans sa première partie. Il y a en effet de nombreux recours au récit, au discours des acteurs et les analyses s’appuient sur des exemples précis. Ce que l’on peut regretter est le manque d’articulation entre les deux grandes parties de l’ouvrage car cela donne lieu à la fois à des répétitions mais surtout peut “perdre” le lecteur qui ne fait pas automatiquement les liens entre les différentes parties d’une même démonstration. Sur la question du fond ce qui peut être reproché à l’ouvrage est le peu de place que prend la prostitution la plus visible et ses acteurs: les danseuses des bars à go-go
ne font presque pas partie de l’enquête quand aux “masseuses” de Patpong elles ne sont qu’évoquées. Cependant l’analyse des raisons de la reproduction des relations prostitutionnelles me semble être l'avancée majeure qu'apporte cet ouvrage à la sociologie de la prostitution.

Lanta
9
Écrit par

Créée

le 23 mai 2016

Critique lue 107 fois

Lanta

Écrit par

Critique lue 107 fois

Du même critique

No Money, no Honey
Lanta
9

Critique de No Money, no Honey par Lanta

No Money, no Honey apparaît comme un ouvrage à part dans l’étude de la prostitution car ne prenant partie pour aucune thèse sur la prostitution bien que critique sur les rapports de domination qui...

le 23 mai 2016