Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Belle découverte du polar québécois, je recommande !

Les quatre tomes de la série mettant en scène le personnage de Daniel Duval sont bien différents les uns des autres, je reviendrai d’ailleurs un peu plus en détail sur chaque tome séparément, mais je souhaite commencer par parler des éléments qui se retrouvent tout au long de cette saga et qui font selon moi sa force.


Tout d’abord, j’apprécie beaucoup les romans policiers qui se passent avant la découverte de tous les procédés ultramodernes de recherches et d’analyses qui existent de nos jours et qui facilitent drôlement le travail des enquêteurs. Or, cette saga se passe dans les années 80, à un moment où les systèmes de communication sont encore très limités et où les enquêteurs doivent se creuser les méninges pour identifier le criminel grâce aux indices qu’ils dénichent. Bien sûr, de nos jours, de telles enquêtes seraient probablement résolues en deux temps trois mouvements : quelques clics sur Internet, une analyse ADN, trois coups de fil et basta. Ce n’est donc pas le cas ici, nous avançons pas à pas avec les enquêteurs et les moyens dont ils disposent. J’adore ces romans policiers un peu « old school », donc autant dire que cette saga m’a particulièrement plu.


Un autre élément qui fait la force de ces livres, c’est la complicité entre les deux personnages principaux, qui sont pourtant bien différents. Il y a d’un côté Daniel Duval, grand sportif, père de famille, qui aime son travail et qui ne fait pas de frasque ; et de l’autre Louis Harel, dit le Gros, toujours en train de raconter des blagues (souvent en dessous de la ceinture), misogyne et bon vivant, qui commet quelques fois des erreurs à cause de son impulsivité. Louis peut sembler être un peu « lourd » au début, mais il a aussi un grand cœur et on s’y attache très vite. Autant dire que lorsque les deux enquêteurs sont réunis sur une affaire, on ne s’ennuie pas ! Leur duo est étonnant (et détonnant) à la Laurel et Hardy, qui se comporte parfois comme un vieux couple et qui se lance régulièrement des petites piques.


Un dernier point qui m’a beaucoup plu lors de cette lecture, c’est tout simplement la découverte du Québec, autant grâce aux descriptions des environs qu’au travers de l’écriture, qui nous offre un témoignage fidèle du parler québécois et du quotidien de la province. J’ai aimé ce premier contact avec la littérature québécoise et je serai ravie de découvrir d’autres auteurs. Et dans un autre registre, je rêve d’aller visiter le Québec un jour, mais en attendant de pouvoir y aller, c’est la littérature qui m’y emmènera.


Avis sur le tome 1 : Nébulosité croissante en fin de journée
J’aimerais préciser que j’ai commencé la saga par le tome 2 (qui peut se lire avant le tome 1 sans difficulté, bien que certains éléments logiques demandent une lecture dans l’ordre). J’ai d’ailleurs un tout petit peu moins apprécié le tome 1 que le 2… Peut-être que je n’aurais pas croché sur cette saga si j’avais commencé dans l’ordre. C’est assez difficile à dire une fois le 2 déjà lu. Donc un conseil si vous les lisez dans l’ordre (ce que je recommande quand même) : n’abandonnez pas ! La suite va sans aucun doute vous surprendre !


Une des raisons qui fait que j’ai un peu moins apprécié ce tome est la narration centrée sur le tueur : nous nous retrouvons dans sa tête et avons donc une certaine avance sur l’enquêteur.


Par moments, j’ai eu l’impression d’être le tueur, de le suivre et d’avoir un coup d’avance sur Daniel, ce qui était plutôt intéressant. À d’autres moments, j’ai moins aimé cette dualité, qui donnait naissance à une certaine lenteur dans ma lecture (l’impression de vivre deux fois la même situation). Cependant, je précise que ce type de narration n’est présent que dans le tome 1.


Pour parler de l’histoire en tant que telle, elle est bien cousue et j’ai trouvé très intéressant d’appréhender le quotidien d’un homme dérangé et dérangeant. Le vocabulaire très familier utilisé lorsque le meurtrier s’exprime est par contre difficile à saisir quelquefois pour un non-initié, mais ce n’est pas pour autant que je n’ai pas apprécié. La présence de quelques pointes d’humour dans les lignes de narration est, quant à elle, absolument géniale et j’ai souri à de nombreuses reprises. J’ai d’ailleurs noté de nombreuses répliques tellement je les ai trouvées drôles et bien envoyées.

Jacana
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Livres lus en 2014

Créée

le 8 sept. 2016

Critique lue 254 fois

Jacana

Écrit par

Critique lue 254 fois

Du même critique

Métaphysique des tubes
Jacana
1

Quand on sent que l'auteur se fout de la gueule de ses lecteur de A à Z dans toute sa beauté...

Bon, je me suis forcée à aller jusqu’au bout afin de pouvoir clamer haut et fort que j’ai détesté de la première à la dernière page ! Il y a tellement à dire que je ne sais même pas par où commencer,...

le 27 août 2016

6 j'aime

9

Pays de neige
Jacana
4

Perdue de la première à la dernière page...

Shimamura fait une petite retraite de quelques jours dans les montagnes (au Japon). Il tombe amoureux (mais pas tout à fait apparemment) d’une femme (qui n’est apparemment pas tout à fait une geisha)...

le 17 févr. 2015

6 j'aime

1

Rhinocéros
Jacana
4

Bof, un peu trop absurde et lent, très moyen. Lisez plutôt La Cantatrice chauve

Je termine avec Rhinocéros, ma deuxième lecture de Ionesco, après La Cantatrice chauve que j'avais adoré et qui m'avait vraiment fait rire. Malheureusement, je ressors nettement plus déçue de cette...

le 27 août 2016

5 j'aime

1