Ce n'est pas bien intéressant ce que nous raconte Guido Costa de Nan Goldin. Il nous dit beaucoup de sa vie et peu de sa photographie. Or sa vie, elle la raconte elle-même par ses photographies. Les familles d'adoption, les muses et les amours, les maux, les obsessions, le désir, la dépendance, les peurs. Elle est aux premières loges pour voir l'arrivée du sida refermer la parenthèse enchantée des années 70. L'appareil à la main au chevet de ses amis, de la chambre à coucher au lit d'hôpital, elle retient des moments de vie.
Texte d'introduction et légendes commentées assez superficiels donc. Mais quand on n'a pas les moyens de s'offrir Le Terrain de Jeu du Diable ou Eden and After, on est quand même bien content de trouver pour moins de 10€ ce petit format édité par Phaidon. Les reproductions sont belles et Costa a fait un choix judicieux de photos emblématiques. Cette traversée chronologique de l’œuvre de Nan Goldin donne à voir son sens du portrait, son rapport de proximité avec ses modèles, son esthétique de la lumière et ses thèmes de prédilection. Le format de poche lui va bien, à cette photographe de l'intime. En tenant dans la main, le livre prend des airs de carnet ou d'album de famille.