Voilà les trois parties du roman. Vous êtes prêts pour de la joie et de la bonne humeur et des histoires qui se finissent bien ?
Nous sommes donc embarqués en même temps que Rasmus, fraîchement bachelier, à Stockholm dans les années 80. Stockholm, seule ville de Suède où il pourra vivre son homosexualité. Et il ne perdra pas de temps. Il y croisera pas mal de coups d'un soir mais également Paul et son groupe d'amis qui représente un large éventail de caractères. Mais surtout, un Noël, il y rencontrera Benjamin, un jeune Témoin de Jéhovah ayant frappé à la porte de Paul quelque temps plus tôt et lui ayant "révélé" à lui-même son homosexualité et qui n'aura qu'une quête désormais: vouloir dans sa vie pouvoir aimer quelqu'un qui l'aime.
Malgré les trois parties du roman, les trois thèmes et les époques sont emmêlées. Le livre s'ouvre sur un malade du sida en train de mourir, seul et dans une souffrance indescriptible. Le groupe de Paul va s'amenuiser au fur et à mesure de la progression de l'épidémie et l'auteur ne nous épargne pas les descriptions de la déchéance physique et mentale qu'elle engendre. Ainsi que l’ostracisme subie par les premiers (mais pas que en fait) malades. C'est principalement fait par la lecture/vision des médias de l'époque où on donnait sans problème la parole à ceux qui disaient que les malades l'avaient bien cherché et/ou que c'était une punition divine. On a aussi le rejet des familles des personnages: l'homosexualité est à peine retirée des maladie mentales, c'est encore une chose à ne pas dire, et le sida touchant principalement les gays est une preuve de la "déviance" qu'ils cherchent à cacher.
Mais on a aussi l'histoire d'amour "évidente" entre Rasmus et Benjamin, celles des autres personnages, les fêtes, les célébrations, ou tout simplement la vie.
Le roman est très documenté (et donc documentaire) sur cette période en Suède et comme l'écrit l'auteur, c'est aux autres pays de faire de-même. Sous forme de roman bien écrit, c'est toujours plus digeste qu'une monographie universitaire, et on se sent plus concerné car proches des personnages.

RawhideKid
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le 3 févr. 2020

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RawhideKid

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