Quand j'ai lu les six premiers tomes, j'écoutais Mika en boucle. Grace Kelly, tout ça, c'est Barbery Lane. Alors pour l'occasion, j'ai dépoussiéré l'iPod (notez bien que ça sonne tout de suite moins crédible que « j'ai dépoussiéré le 33 tours ») et j'ai fait chanter Mika. Et soudain, alors que Billy Brown was in love with another man, Michael Tolliver redébarquait dans ma vie. Comme un rayon de soleil en plein mois de mai...

Le temps est passé, San Francisco s'est transformée, les anciens trublions de Barbery Lane se retrouvent aujourd'hui du côté des anciens, après avoir traversé début d'épidémie du SIDA. Michael Tolliver, notre Mouse bien aimé, est aujourd'hui marié à Ben, beaucoup plus jeune qui lui, mais lui apportant un bonheur et une libido sans contraste.

L'âge aidant, Michael devra se rapprocher de son frère et de sa vieille mère, mourrante dans sa rédisence catholique pour emphysémateux. Quand Anna Madrigal, son ancienne logeuse, tombe à son tour gravement malade, il doit choisir entre celle qui l'a toujours rejeté et celle qui l'a toujours aimé.

Fidèle au style des six premiers volumes, Armistead Maupin revient sans fard dans la vie de ses personnages auxquels, l'air de rien, nous nous étions attachés. De l'évolution de la société aux petits touches cyniques sur le président Bush et sa politique, en passant par quelques détails d'une vie sexuelle toujours débordante, il nous ramène du côté de Barbery Lane pour une révérance des plus pimpantes qu'il soit. Et c'est quand même ça, le grand talent d'Armistead Maupin : avoir fait de nous tous des habitants de Barbery Lane ayant, du coup, l'impression de retrouver des vieux amis, des moments vécus et oubliés – « oh oui, ce camp de lesbiennes paramilitaires ! » -, les bons comme les mauvais. Et même si aujourd'hui les chroniques s'achèvent, on garde tous un peu en nous l'esprit fantasque et déluré d'Anna Madrigal, la logeuse transexuelle, dans l'espoir secret qu'un jour, une place se libère pour nous au 28, Barbery Lane...
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le 26 mars 2011

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Brice B

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