Au vu de toute l'énergie que Fernand à déployé au cours de sa vie d'architecte, il eut été dommage de se passer d'un tel récit. Quel plaisir de découvrir cette vie d'architecte au fil de ses anecdotes qui nous immergent dans des lieux, des temps, des sociétés et surtout des matérialités. Le récit de Pouillon et d'une consistance matérielle qui permet à mon sens d'appréhender l'espace et le temps comme peut de récit le permette. Prenons pour exemple concret pour appuyer ce propos, la place de la voiture. A travers le projet de l'usine Nestlé, Pouillon nous parle d'un projet d'autoroute qu'il souhaite faire rectifié. En argumentant son propos, en affirmant que son tracé permet d'avoir une bien plus jolie vue, de mettre en avant le tourisme il nous permet de nous saisir de l'émulsion que représente la voiture à l'époque. En nous livrant les récits de ses nombreux aller-retours autoroutiers entre le ministère à Paris et son cabinet à Marseille, il saisit l'accélération des flux qui commence à se mettre en place. Il en saisit aussi les limites le jour où il s'endort sur la route et se réveille dans un champ non loin de Montélimar. La voiture n'est pas un sujet dans son récit et pourtant la précision de ses récits permet la captation de l'importance de l'objet voiture dans l'après-guerre. Ce qui est vrai pour la voiture dans ce cas l'est pour une multitude de sujets (politique, colonie, finances etc...). A mon sens, ce pouvoir de captation qu'à Fernand est étroitement lié à son œil particulièrement aiguisé d'architecte. Il est un observateur. On sent que l'œil de Pouillon voit bien plus de choses que le commun des motels. Cette manie avec laquelle il décrit physiquement dans le moindre détail ses interlocuteurs en est la preuve la plus flagrante. On le ressent également dans la description des sites sur lesquels il construit, que ce soit au Sablettes, à Alger ou en Iran. Les paysages, les sols, l'eau, rien n'échappe à l'œil de Pouillon. Il se nourrit de cette captation qui ensuite lui permet une projection d'une grande richesse. En sommes le récit de Pouillon est une véritable pépite dont on se délecte page après page, mon seul regret concerne la chute de Fernand. Ces récits sur la prison et la justice ont le mérite de capter l'absence de vitalité dans ce milieu mais sont un peu dure à suivre après avoir autant voyagé avec Fernand.

LucasLaft
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le 22 mai 2022

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