Machine of death par Stéphane Gallay

Et s’il existait une machine, un peu comme une unité de test sanguin, qui, à partir d’une goutte de sang, serait capable de dire comment une personne va mourir? C’est le point de départ de Machine of Death, un recueil de nouvelles rassemblées par Ryan North, Matthew Bennardo, and David Malki ! (oui, le point d’exclamation fait partie de son nom; c’est le créateur du webcomic Wondermark).


Entendons-nous bien: la machine dit comment la personne va mourir, mais pas quand. Et ses prédictions, si elles sont toujours exactes, se réalisent parfois de façon passablement tordue. Ainsi, « SUICIDE » peut se comprendre comme mettre fin à ses jours ou être tué par un kamikaze et « AMOUR » peut très bien dire que vous allez vous noyer dans le fleuve du même nom.


Du coup, les nouvelles – un peu toutes sur un ton satirique – jouent pas mal sur cette ambigüité, mais, surtout, sur l’attitude des personnes qui reçoivent leur prédiction.


Il y a ceux qui se rebellent et finissent tout de même par mourir de la façon indiquée, ceux qui jouent avec leur destin, ceux que ces prédictions libèrent et ceux qu’elles enferment. C’est le côté le plus intéressant du bouquin: voir comment pourraient réagir des individus lambdas confrontés à la connaissance de leur destin ultime… ou peu s’en faut.


On notera que la plus courte nouvelle de Machine of Death consiste en son titre (tous les titres des nouvelles sont des causes de mort) et une unique phrase.


Par moment très drôles, mais souvent pas du tout, variant du drame psychologique à la vision d’un avenir dystopien où la société force les morts potentiellement dangereuses (en forçant les personnes ayant « CRASH AÉRIEN » dans un avion qui ira s’écraser), les nouvelles de Machine of Death sont en général d’un bon niveau, peut-être un peu trop verbeuses dans l’ensemble.


Dans tous les cas, le seul principe de départ en fait un bouquin qui vaut la peine d’être lu, ce d’autant plus qu’il a été publié sous licence Creative Commons et qu’il est disponible en téléchargement gratuit sur la site. Vous pouvez également l’acheter en arbre mort ou dans une tripotée de formats électroniques.

SGallay
7
Écrit par

Créée

le 24 avr. 2015

Critique lue 118 fois

1 j'aime

2 commentaires

Critique lue 118 fois

1
2

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Transcendence
SGallay
8

Moins fou, plus planant, mais très bon

J'avoue volontiers que je suis assez fan d'un peu tout ce que fait Devin Townsend. Avec son dernier album, Transcendence, le Canadien fou prouve une fois de plus son don certain pour nous livrer un...

le 17 oct. 2016

9 j'aime

2