Luis
Luis

livre de Luis Fernandez ()

Luis Fernandez est un véritable passionné et amoureux de football. Cet amour et cette passion se ressentent aussi bien tout au long de son autobiographie que lors des débats enflammés de l’émission Luis Attaque qu’il anime sur RMC. Avec le succès de cette émission, certains ont peut-être tendance à le voir plus comme un homme de médias que comme un homme de terrain. Cette autobiographie permet ainsi à Luis Fernandez de rétablir quelques vérités et de retracer le parcours d’une figure emblématique du football français.


Il est vrai que la trajectoire est belle pour ce natif d’Andalousie, arrivé dans la région Lyonnaise à l'âge de 6 ans et qui commencera sa carrière professionnelle au Paris Saint-Germain. L’image de Luis Fernandez est d’ailleurs évidemment associé à ce club puisque c’est au PSG qu’il a écrit les plus belles pages de son histoire que ce soit comme joueur ou entraîneur. Mais Luis c’est aussi une très belle carrière en équipe de France avec un titre de champion d’Europe en 1984 et une troisième place au Mondial 1986 avec notamment ce match mythique lors des quarts de finale à Guadalajara contre le Brésil dans lequel il inscrira le tir au but décisif. Tous ces moments sont relatés par Luis dans ce livre et lui permettent d’exprimer son amour pour la France, son maillot et le culte qu’il vouait aux anciens, Michel Platini son idole en tête évidemment mais aussi les autres, Bossis, Giresse ou encore Rocheteau. L’occasion pour lui de jouer la carte de la fracture générationnelle car de son temps on savait restait à sa place et on respectait les anciens à l’inverse d’une certaine génération actuelle (les fantômes de Knysna sont encore présents).


Sa carrière d'entraîneur sera pas mal non plus avec une victoire en Coupes des Coupes avec le PSG et une expérience réussie avec l’Athletic Bilbao. On sent alors que la suite de sa carrière aurait pu prendre un tournant complètement différent avec un passage dans un gros club européen - il fut tout proche de signer au Real de Madrid - ou pourquoi pas le poste de sélectionneur de l’équipe de France. Hélas pour lui, il en fut tout autre car son retour au PSG sera un échec. Il y aura bien un passage éclair réussi à l’Espanyol de Barcelone pour assurer le maintien mais le reste ne fut qu’une suite d’errements avec notamment des passages au Qatar et en Israël.


Malgré cette belle carrière, on sent que Luis Fernandez nourrit de nombreux regrets et cet éternel passionné continue de rêver. On peut parfois lui reprocher ses tirades à l’emporte-pièce mais sa passion pour le football est sincère. Il se sent d’ailleurs ostracisé par le football français alors qu’il a contribué à quelques unes de ses heures de gloire. Luis Fernandez gênerait-il ? Il a l’air de le penser en tout cas en mettant en avant son côté impulsif et populaire. Le peuple contre les élites ? On sent poindre justement un complexe d’infériorité et un syndrome de persécution quand il relate les conflits qui ont pu l’opposer à Michel Denisot ou à Laurent Perpère. Difficile pourtant, avec une seule version de l’histoire, de démêler ce que l’un reproche vraiment à l’autre dans ces luttes d’hommes.


Les années passent mais Luis Fernandez continue à espérer retrouver une place sur le banc, l’appel du terrain est trop fort et quitte à s’enterrer il ne se ferme aucune porte : la Guinée (il en est actuellement le sélectionneur), le Kazakhstan (pourquoi pas) ou le Championship (il accourt) mais son rêve ultime reste l’équipe de France même en tant qu’adjoint si Zidane en est le sélectionneur.
Malgré les années, les titres, les déceptions, les frustrations, les rêves de l’enfant de Tarifa et des Minguettes sont encore là et Luis s’y accroche, guidé par une seule passion, celle du ballon rond.


Pour les prolongations, direction Le café sport

Nominoe
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste La petite bibliothèque du ballon rond

Créée

le 26 févr. 2016

Critique lue 111 fois

1 j'aime

Nominoe

Écrit par

Critique lue 111 fois

1

Du même critique

Le coureur et son ombre
Nominoe
7

Pédale !

Attention, tous les passionnées de vélo doivent absolument lire ce livre. L’écriture de Olivier Haralambon n’est pas toujours facile d’accès - il faut parfois relire les phrases plusieurs fois pour...

le 20 juin 2017

4 j'aime

2

Le Hareng de Bismarck
Nominoe
6

Critique de Le Hareng de Bismarck par Nominoe

Le hareng de Bismarck est un véritable pamphlet, un genre littéraire qui sied parfaitement aux diatribes de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a véritablement un style d’écriture en phase avec son style...

le 12 nov. 2015

4 j'aime

Monsieur Lazhar
Nominoe
2

Gérard Klein au Québec

Encore un film sur l'école. Bon cette fois l'action se passe au Québec et la classe se retrouve confrontée à un deuil. On comprend vite qu'il y a tout de même un secret là dessous mais le film ne...

le 15 sept. 2012

4 j'aime