Début du XIXème siècle aux Etats-Unis, la toute jeune Cean vient de quitter sa famille pour épouser Lonzo et s’installer avec lui. Les deux jeunes mariés vont vivre sur une terre qu’ils vont défricher, cultiver, faire prospérer. Le travail quotidien est harassant et pour Cean les grossesses s’enchainent. Autour d’eux, peu de distractions hormis les visites à leurs familles et les voyages annuels vers la cote pour Lonzo afin de vendre les fruits de leur travail et acheter ce dont ils peuvent avoir besoin. Pour eux et les membres de leurs familles, les saisons se suivent apportant leur lot de joies, d’espoirs, de drames et de deuils.


Dans ce roman très terrien et charnel, Caroline Miller raconte le quotidien difficile des colons qui ont construit l’Amérique. Très dépendants du climat et de la nature, ces habitants doivent composer avec un environnement souvent hostile. L’auteure se focalise sur la famille de Cean et Lonzo, même si elle évoque l’esclavage et la guerre, et surtout sur la vie de la jeune femme et dresse un magnifique portrait de femme, volontaire et courageuse.


Au cœur de cette famille, les sentiments ne sont jamais exprimés mais l’entraide et le soutien sont permanents. Sans toutefois éviter que des conflits apparaissent parfois. Pas le temps de s’apitoyer sur son sort tant les tâches s’accumulent. Et les jours filent ainsi, faisant pousser les cultures et grandir les enfants, jusqu’à leurs propres mariages et l’arrivée de leurs propres enfants. C’est un temps à la fois lent et rapide, un temps où les événements se succèdent mais où rien ne change fondamentalement, une vie dont la tranquillité et la simplicité cache en réalité une grande âpreté et une certaine brutalité.


C’est un récit très éclairant sur la vie quotidienne des pionniers en Amérique qui n'est pas sans rappeler le cycle autobiographique de Laura Ingalls Wilder, La Petite Maison dans la prairie (les livres, pas la série TV qui a finalement peu de chose à voir avec ses mémoires).


C’est une nouvelle fois une belle découverte faite grâce à la collection Vintage des éditions Belfond et à la réédition de ce Prix Pulitzer 1934.

Christlbouquine
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le 3 juin 2022

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