Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Le tome 2, c'est une lapalissade, succède au tome 1 et, ici, en l'espèce il clôt (définitivement ?) le cycle Calame. Ce qui m'épargnera, puisqu'il n'y aura pas de prochaine fois, de me flageller à nouveau pour ma mémoire défaillante : quoique ayant énormément apprécié le tome 1, lu je dirais il y a un an et demi, je me suis aperçu que j'avais oublié à peu près la totalité. Ça m'est revenu par bribes, au fil de la lecture au demeurant fort agréable. Car c'est très bien, même si je conseillerai à ceux qui comme moi commencent à perdre des neurones une lecture d'affilée des deux tomes, ce qui ne devrait pas poser de difficultés à ceux qui apprécient la bonne fantasy. Ceux qui sont hermétiques au genre passeront de toute façon leur chemin, ayant certainement mieux à lire que du Béorn.


Je m'étais fait un devoir de ne pas évoquer dans ma chronique du tome 1, pour ne pas divulgâcher, le Calame, qui est la forme de magie présente dans ce récit. Je me libère de cette obligation, car c'est quand même le cœur de la trame scénaristique et, de plus, ce n'est pas sans éveiller certains échos. J'y viendrai par la suite; dans l'immédiat, je m'absous en considérant que ne liront cette chronique que, d'une part, les quelques rares habitués de mes critiques qui se contrefoutent en règle générale de la fantasy, et, d'autre part, des gens qui ont déjà lu le tome 1 et sont donc déjà parfaitement au courant de ce dont il s'agit. Après, pour ceux qui n'entrent dans aucune de ces deux catégories, il est toujours temps de s'arrêter ici.


Le Calame est une magie qui est basée sur le fait ce que les gens croient se réalise. Plus ils y croient fort et plus ils sont nombreux à y croire, mieux ça se réalise. Mais le peuple ne sait pas que ça existe et les puissants évidemment en profitent et ont même recours aux services de "légendiers" et de pierres de diffusion (qui diffusent les légendes des premiers, parce que les gens y croient) pour accroitre leur pouvoir et leurs pouvoirs (magiques). Tiens, tiens, des médias en quelque sorte, non ? Un peu comme quand les sondages annoncent de façon insistante que deux candidats se retrouveront au second tour d'une élection présidentielle et que ça se réalise. Un peu comme quand un insignifiant polémiste fascisant se retrouve propulsé en premier challenger du titulaire actuel du poste, parce que, qui sait, la précédente est en train de devenir moins repoussante que le sortant. Et plus on en parle, même si c'est pour descendre le susdit polémiste, plus il grimpe. C'est ça le Calame et c'est parfaitement d'actualité. Eh ouais : la légende inventée de toutes pièces qui devient réalité. Bref, évitons d'évoquer le polémiste, même en mal, et retournera bien vite à son insignifiance...


Et, quoique fleurant parfois un peu l'eau de rose et tendant à actionner les ressorts d'un féminisme un peu facile, le bouquin se révèle également assez puissant dès lors qu'il évoque les effets du pouvoir sur ceux qui l'exercent : ivresse, mégalomanie, déconnexion complète des réalités vécues par le commun des mortels. Effets qui s'exacerbent d'ailleurs dès lors que le pouvoir en question est menacé. Un bon bouquin, somme toute, qui aborde également le sujet de la rédemption. Avec son scénario bien fichu et sans faille, à mon sens une des valeurs sures de la fantasy française d'aujourd'hui, et, qui l'on aura compris peut se lire à plusieurs niveaux et donc apte à séduire un public varié, depuis le pré-adolescent (Béorn écrit d'ailleurs aussi pour la jeunesse) jusqu'au gaulois réfractaire vieillissant.

Marcus31
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2021

Créée

le 17 nov. 2021

Critique lue 68 fois

1 j'aime

Marcus31

Écrit par

Critique lue 68 fois

1

D'autres avis sur Les Deux Royaumes - Calame, tome 2

Les Deux Royaumes - Calame, tome 2
Marcus31
8

On te le dit, t'y crois et ça marche

Le tome 2, c'est une lapalissade, succède au tome 1 et, ici, en l'espèce il clôt (définitivement ?) le cycle Calame. Ce qui m'épargnera, puisqu'il n'y aura pas de prochaine fois, de me flageller à...

le 17 nov. 2021

1 j'aime

Du même critique

Papy fait de la résistance
Marcus31
10

Ach, ce robinet me résiste...che vais le mater

Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...

le 2 sept. 2015

36 j'aime

5

Histoire de ta bêtise
Marcus31
10

A working class hero is something to be

Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...

le 15 avr. 2019

32 j'aime

7

Madres paralelas
Marcus31
5

Qu'elle est loin, la Movida

Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...

le 14 déc. 2021

25 j'aime