Hank Searls a voulu faire un peu son Peter Benchley, sans le côté érotique inutile. Le roman de Benchley était déjà parfaitement surcôté, tellement surpassé par son adaptation cinéma de Steven Spielberg.


Jaws 2 en roman n'a presque rien à voir avec le film éponyme. L'introduction commence pourtant relativement bien avec les plongeurs au niveau de l'épave de l'ORCA. Et après, ça part dans tous les sens. Le requin n'est pas l'élément central...Non, les deux tiers du livre sont consacrés à la lutte de Brody contre la corruption des élus d'Amity qui souhaitent relancer l'économie en faisant construire un casino via l'investissement d'un truand. On a aussi un flic abruti en vacances qui va avoir affaire à notre chef Martin.


Il est incroyable de constater qu'il faut attendre 80% du livre pour que le requin devienne officiellement la menace. Pendant plus de 200 pages, excepté le pharmacien qui avait développé les photos des plongeurs où on peut apercevoir le monstre, PERSONNE ne songe à un requin. Deux plongeurs disparus, deux autres personnes dans un accident de hors bord, la faune locale qui semble effrayée, un hélicoptère et ses occupants introuvables. Mieux, le pharmacien qui garde le cliché pour lui, pense même qu'il s'agit du requin d'origine et que Brody a menti sur la mort de ce dernier. Je rappelle qu'il s'est passé deux ans entre les deux histoires... Je ne sais pas quel scénario alternatif a eu Hank Searls entre les mains ou si c'est sa propre version qu'il a mis en place, car le résultat est vraiment plus que moyen. Le film va directement dans les faits. Pas de mafieux ou autres, on rentre dans le vif du sujet. Brody est bien plus perspicace que sa version romancée. Les morts du livre sont accompagnés de phrases douces "un étau gigantesque se referma sur lui et il n'éprouva aucune souffrance". "Entre les énormes machoires, machin se senti porter vers le soleil". Là en terme de soft, on fait fort. C'est peut-être l'époque qui veut ça. Quand on voit Steve Alten et sa série de Mégalodon, lui ne cherche pas midi à 14h. C'est de la charpie, du gore, du brut de décoffrage dans le moindre détail.


La répétitivité des évènements est absurde et excessivement lourde. Lorsque l'auteur nous met dans la peau du squale, c'est toujours pour nous décrire sa faim insatiable et que ses rejetons réclament leur part au sein de l'utérus de la big mama. Brody ne cesse de rester sur son idée première. Les disparus sont la cause d'un flic complètement con et ivre qui voulait cartonner un bébé phoque. Il s'est donc dit que si cet ivrogne pouvait tirer sur un animal en bord de plage, il était tout à fait logique qu'il ait tué des plongeurs et le couple du hors bord...Bordel, la déduction. La fameuse chasse du requin dans le film va sur les voiliers des ados dont les enfants Brody font parti. Ici rien de tout ça, enfin pas tout à fait. Déjà car ça ne concerne qu'une infime partie et de l'autre, c'est une course de régates organisée par la ville...Ce sont de jeunes ados, pas de jeunes adultes. Je ne parle pas du final. Si vous avez vu le film, vous savez de quoi je parle. Brody attirait le monstre et là...c'est tout simplement du pur hasard!


Ah oui, j'oubliais. Le requin de Jaws 2 est décri comme BEAUCOUP plus gros que son prédécesseur. Un bon dix mètres et deux tonnes (en étant enceinte de trois petits). Dans mes souvenirs, le premier faisait sept mètres et trois tonnes. Elle est grande la différence? L'auteur prend même la liberté de dire que les deux grands requins se sont rencontrés à l'époque pour copuler. Alors, c'est madame qui vient prendre sa revanche à Amity? Non sérieusement...Nous sommes devant un cas de roman d'épouvante mielleux (avec tout de même des animaux et des enfants croqués, certes) et qui ne mérite pas qu'on s'y attarde.

Pred
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le 9 sept. 2020

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