Critique de Shaynning

Cet album qui combine pastel et aquarelle nous invite à découvrir les pouvoirs de l'amitié et du voyage.
Un lapin vit dans une maison qui jouxte une route, qu'il n'a jamais prit et qui, paradoxalement, le fait rêver. C'est d'autant plus vrai que Chien la connait cette route et a toujours d'incroyables aventures à lui rapporter de ses voyages, en chevauchant sa moto. Sans le savoir, Lapin est ainsi nourri du désir de voyager. Lorsque son ami Chien meurt, c,est Lapin qui hérite de sa moto. En deuil, il lui faudra du temps pour se décider à l'enfourcher, mais dès le moment où il est sur la route, l'horizon ne semble jamais assez loin.
Le premier grand thème est l'amitié. Chaque personne est teinté de sa propre nuance de couleur et nous serions très probablement toujours dans cette nuance si ce n'était de nos proches et de nos amis, qui nous teintent un peu de la leur. C'est de cette manière que je conçois l'amitié de cet album. Chien a su insuffler un peu de sa passion pour les voyages, tout en cultivant l'intérêt pour la route qui fascinait Lapin, à ce dernier. Et le plus beau, c,est que cet "héritage" connait désormais une suite grâce au courage de Lapin d'aller de l'avant.
Ensuite, le voyage. Comme le disait si bien le personnage de Bilbon, dans "Le seigneur des anneaux": "Il est dangereux , Frodon, de sortir de chez soi. On prend la route et si on ne prend pas garde, on ne sait pas jusqu'où cela peut nous mener". C,est peut-être justement qu'on ne sait pas jusqu'où cela peut nous mener que cela nous rend inconfortable de partir, mais une chose est sure: quand on commence une aventure ou un voyage, le plus dur est justement de faire le premier pas. Ensuite, c'est simple de suivre la route, elle nous mènera forcément quelque part! L'inattendu, le fait de partir de chez soi, loin de ses repères, est effrayant pour qui ne connait rien d'autre. Alors, il faut compter sur un désir plus grand que la peur pour se donner un premier élan. Et ce désir, il a été cultivé, voir "légué" de Chien à Lapin.
On pourrait aussi parler du deuil, de sa porté et de sa durée. Lapin en aura mit du temps, mais c'est peut-être aussi parce qu'il a prit le temps qu'il a ensuite eu ce qu'il fallait pour passer à une autre étape. Et encore une fois, Chien lui a laissé quelque chose. Cet aspect de continuité au-delà de la mort est un aspect précieux: la personne continue d'avoir une importance sans être là, à travers les souvenirs, mais aussi à travers ce quelle a transmit. Ici, lapin s'est senti "accompagné" par Chien durant son périple. C'est beau et c'est constructif. Et à la fin, on remarque que Lapin a un ami Chat...un autre personnage qui sera gagné par la magie du voyage, peut-être?
Un album très touchant et pleins d'espoir.