Voici un petit polar certes amusant, mais qui ne détrônera pas la hiérarchie en matière de lecture policière. Il s'agit plus d'un exercice de style littéraire que d'un polar. L'intrigue n'a pas une réelle importance : un critique a été tué dans le cercle de l'Algonquin, d'un coup de stylo en plein cœur. Il se trouve que ce cercle accueille le gratin du monde littéraire en commençant par Dorothy Parker, elle-même, plume du magasine Vanity Fair, poétesse à ses heures et scénariste reconnue. C'est elle qui tient le rôle de l'enquêteur, mêlée à des policiers assez finots, dont O'Rannigan, rebaptisé Ouragan, et peu importe la vraisemblance, pourvu que l'esprit soit servi. Humour, jeux de mots, et autres exercices de style parcourent ce livre pour notre plaisir, bien qu'à la fin, une certaine lassitude m'envahissait.
L'histoire se déroule entre les deux guerres au moment de la prohibition, ce qui rend certaines situations intéressantes d'autant que nombre des personnages de ce roman ont vraiment existé, tout comme le cercle de l'Algonquin. Cette intrigue assez surréaliste, peut-être un poil farfelue m'a beaucoup fait penser aux intrigues d'Agatha Christie, un certain humour en plus qu'Hercule Poirot n'aurait pas renié.
L'un de ces échanges montre le niveau littéraire de cet ouvrage :
- Et ne cessez pas de me lire. Moi, en tant qu'écrivain, j'adore ça.
- Moi aussi. Qu'aimez-vous lire en particulier ?
- Une signature en bas d'un chèque. Dommage que ça n'arrive pas plus souvent.
Un livre à lire pour changer d'horizon, s'évader avec des textes bien écrits, drôles et truffés de bons mots.