Ce roman, paru en 2007, est le second volet d’une trilogie dédiée à ce que l’auteur nomme « la compréhension du mal sous toutes ses formes« , bien que chaque bouquin soit totalement indépendant chronologiquement celui-ci se glisse entre La Ligne Noire (2004) et La Forêt Des Mânes (2009). De prime abord je dirai que Le Serment Des Limbes a une seconde place parfaitement adaptée, moins glauque que son prédécesseur et plus prenant que son successeur. Une des originalités de ce récit est qu’il se concentre sur une série de crimes commis par le passé (entre 14 ans et 6 mois plus tôt), il faut même attendre la troisième partie du bouquin pour que les ennemis du flic s’en prennent à lui. C’est aussi le moins « exotiques » de la trilogie puisqu’on reste en Europe (France, Italie, Suisse et Pologne).
L’auteur semble prendre un malin plaisir à nous laisser mariner dans nos doutes et questionnements, distillant les indices au compte-gouttes et parsemant çà et là quelques fausses pistes et de nombreux rebondissements inattendus (« Un pur chaos, où chaque réponse posait une nouvelle question » pour reprendre une pensée de Mathieu à propos de son enquête). Le roman étant écrit à la première personne on plonge dans l’intrigue à travers le regard et le ressenti de Mathieu Durey, le rythme va crescendo au fur et à mesure que son enquête progresse. Fidèle à son habitude Grangé réussi à nous scotcher à son intrigue (même si l’on devine bien avant Mathieu ce qui a poussé Luc au suicide) richement documentée (médecine légale, rituels religieux et sataniques…), du coup le pavé (650 pages) se lit avec aisance ; il m’aura fallu des années avant de me décider à le lire mais moins d’une semaine pour le dévorer.
Je dois reconnaître que dans les premiers chapitre j’ai crains que tous ces salamalecs de cul-bénit ne me freinent mais finalement ça s’intégre parfaitement à l’intrigue, j’ai même réussi à trouver le personnage de Mathieu attachant, malgré sa forte imprégnation religieuse il est plus complexe qu’on ne pourrait le croire (à titre d’exemple le gars passe de séminariste à bénévole au Rwanda avant de devenir flic… plutôt atypique comme parcours).
amnezik666
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le 26 avr. 2013

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