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Charles Dickens est un merveilleux conteur, c'est presque un lieu commun de le dire. Et pourtant, redisons-le en choeur, de peur qu'on ne l'oublie un jour.


Il y a d'abord la plume, parfois tortueuse, parfois trop descriptive, mais qui est si douée pour mettre en exergue la personnalité et la psychologie de chaque personnage.


Ensuite, viennent les personnages, justement. Avec Dickens, les honneurs du lecteur et la gloire des projecteurs ne sont pas réservés aux seuls protagonistes principaux mais aussi à une foule de personnages secondaires, voire tertiaires, dont chacun est, à sa façon, un héros très fouillé sans lequel la narration deviendrait bancale ; un héros enchaîné à la destinée de tous les autres et prêt à les accompagner jusqu'au bout de leur périple.


La destinée, justement, parlons-en. C'est un trait caractéristique des romans de Dickens. Qu'ils viennent d'une haute ou d'une basse extraction, qu'ils soient sur le devant de la scène ou à l'arrière-plan, les personnages de Dickens sont toujours chevillés à leur destinée ; elle les guide dans tous leurs actes, dans chaque décision, à tel point que le lecteur se sent rapidement impliqué dans leur chemin respectif et très investi dans leur devenir particulier.


Alors, de quoi parle "Le magasin d'antiquités" ? Aucunement d'antiquités, ou si peu qu'il est inutile de s'y attarder. Ce roman fleuve qui mêle aventures de grands chemins et tableaux moraux présente essentiellement le parcours de deux jeunes amis, Nelly et Kit. Chacun de son côté, un peu à la manière d'Amy Dorrit et d'Oliver Twist, autres célèbres héros de l'auteur, va progresser au gré des expériences et des hasards, des bonheurs ou des malheurs, servant de prétexte à Dickens pour faire triompher une fois de plus l'honnêteté, la pureté, la justice, l'amour et la vertu face à la méchanceté, aux vices, à l'hypocrisie et au crime.


Dans l'univers manichéen de Dickens, il est très aisé de distinguer les loups des agneaux, et c'est peut-être là que, pour moi, le bât blesse toujours un peu, car si j'adore ses loups - les personnages de Mr Quilp et de Miss Brass sont juste fabuleux, je les adore -, ses agneaux ont tendance à me porter sur les nerfs. Aussi Nelly n'est-elle pour moi qu'une Sainte-Nitouche que je giflerais volontiers et son copain le maître d'école une figure peu reluisante qui m'inspire davantage la pitié que l'amitié. Fichtre, ferais-je moi aussi partie des méchants ?


Enfin, malgré quelques inévitables longueurs au fil de ces quelques 850 pages, ce roman reste un très émouvant moment de littérature classique, un grand drame paradoxalement rehaussé par la verve et l'humour plein de saveur de son inimitable créateur.

Créée

le 4 mai 2016

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Gwen21

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