Jean-François Parot, auteur féru du XVIIIème, avait déjà commis lors de la parution de ce "fantôme de la rue royale" deux ouvrages précédents mettant en scène le sémillant commissaire Le Floch.
Dans cette troisième enquête, le lecteur se voir propulsé quelques dix années après les débuts déjà prometteurs de ce singulier breton devenu commissaire en la capitale du royaume de France. C'est donc en l'an de grâce 1770 que débute le récit qui nous intéresse.
Très rapidement, un drame d’importante se noue, fruit des querelles de prérogatives entre personnages importants. Des centaines de parisiens meurent dans un mouvement de foule alors que les festivités devaient égayer le peuple. Mais ces décès en masse semblent en cacher un autre, plus retors celui-là. C'est alors que le fameux commissaire, déjà en scène (ou plutôt la surplombant), va mettre au service de la vérité son esprit acéré.
Comme à l'ordinaire, ses déambulations interrogatives vont promener le lecteur dans ce tout Paris chaotique et passionnant. La famille Galaine fera l'objet de son attention la plus scrupuleuse afin de dénouer l'écheveau qui se présente à lui. Une fois n'est pas coutume, notre policier cartésien se verra faire face à l'indicible, une scène surnaturelle qui le laissera glacé. Cela me semble parfaitement retranscrire les croyances dévotes qui habitaient encore la population en ces temps-là. Comme à son habitude, l'épilogue sera un festival de démonstration et la faconde de Nicolas le Floch permettra d'éclairer l'obscurité dans laquelle restait tapie la vérité.
Jean-François Parot, une fois encore, fait montre de la finesse de son esprit, de son livresque savoir d'ancien régime, de sa capacité à instaurer une intrigue haletante.
C'est donc une joie, à la fermeture de cet ouvrage, de se dire qu'il m'en reste tant à découvrir encore.