Le petit guide du bon chevalier
Dans ma critique sur Le Chevalier de la Charrette, je parlais du Lancelot en prose, et surtout de la manière dont le personnage de Lancelot était représenté.Je pensais à celui-là justement.Ici,...
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le 29 sept. 2022
Dans ma critique sur Le Chevalier de la Charrette, je parlais du Lancelot en prose, et surtout de la manière dont le personnage de Lancelot était représenté.
Je pensais à celui-là justement.
Ici, Lancelot ne fait pas d'erreurs. Lancelot est né d'un couple royal qui a tout perdu, donc on doit le plaindre. Lancelot a été élevé par la Dame du Lac, donc on doit l'admirer pour sa renommée. Lancelot pète la gueule à dix chevaliers à la suite dans un château maudit (alors que maints guerriers s'y sont frottés avant lui), donc on doit le vénérer pour ça. Lancelot parvient à piquer la femme de son roi et même lui rouler une pelle à la fin, donc on doit acclamer son audace. Lancelot est parfait. Lancelot est. Chevaliers qui lisez ce livre, suivez son exemple, Lancelot est votre guide, Lancelot est votre maître.
C'est ça qui est dommage dans ce livre, c'est que tout effet de surprise est coupé, vu qu'on connaît à l'avance l'issue des aventures de Lancelot (il va gagner quoiqu'il en soit parce que c'est le héros). Alors oui, Le Bel Inconnu fait ça aussi, mais c'est parodique, ça passe. Dans les autres textes, il se prend quelques mandales, au moins on sait qu'il n'est pas exempt de l'erreur. C'est d'autant plus dommage que c'est le héros du livre, donc le personnage le plus suivi.
Mais on peut toujours se rattraper avec les autres, notamment Claudas, le "méchant" du début, qui se fait péter la gueule par une chiée de chevaliers mais ne crève jamais. Ça c'est un vrai méchant !
Dommage aussi pour la mise en forme du texte. Au début du 13e siècle, on est passé à la prose. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça alourdit franchement le rythme de la lecture. Ça reste très lisible, mais les détails pullulent tant qu'on a l'impression d'être submergé (tiens, ça me fait penser au Seigneur des Anneaux).
Mais bon, mis à part ça, ça reste quand même un livre médiéval avec un imaginaire toujours aussi riche et merveilleux qui se déploie au fur et à mesure que Lancelot pérégrine sur son cheval blanc, avec des aventures et des combats à chaque tournant.
Tiens, ça aussi ça me fait penser au Seigneur des Anneaux.
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le 29 sept. 2022
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