Jean est violoncelliste, il entend une voix intérieure qui le hante depuis l'adolescence et cherche à la faire taire... Le thème ne me parlait pas plus que ça mais j'avais tant aimé "Station Rome", le 1er roman de Vincent Piéri, que je plongeai dans celui-ci avec avidité.


Le roman débute dans l'univers de la musique, des instrumentistes, du spectacle et on se dit que cela promet d'être enrichissant pour qui n'est pas musicien... Puis s'ajoute à cela un vieux luthier gitan soumis à la perte de sa compagne, l'expérience du deuil tout le monde connait plus ou moins malheureusement, mais la culture gitane, pas forcément... Puis on découvre une ancienne et douloureuse blessure familiale chez le vieil homme, bon soit. Puis s'ajoute une histoire d'amour, pardon de sexe, entre Jean et une jeune et jolie chanteuse d'opéra (les paragraphes redondants sur le "sexe dur du héros irrité par les plis du jean" ne sont même pas dignes d'un 50 Nuances de Gris). Et l'on commence à se demander où l'auteur veut bien nous emmener.


Mais arrive la seconde partie au cours de laquelle on suit Jean dans un voyage initiatique à Perpignan, à la rencontre d'un guérisseur de l'âme (double sens puisque l'âme est aussi une pièce du violoncelle qui lui permet de vibrer correctement). On comprend que le guérisseur en question n'est autre que le père de Nathanaël, qui a banni son fils il y a de nombreuses années pour d'obscures raisons. On craint un remake de Star Wars chez les Gitans mais on espère mieux forcément...
On espère que Jean va le rencontrer, que l'homme en question va le libérer de cette voix intérieure qui le torture, qu'il va rentrer à Paris aimer Charlotte pour de bon, qu'il va réconcilier le père et le fils...
Et puis on pardonne à l'auteur ce paragraphe 13 si mal écrit, dans lequel les shorts sont des Adidas, les cigarettes des Marlboro et les filles "habillées en poupées Barbie" (entre nous soit dit : les filles ont des "jambes fortes et un ventre boudiné", Vincent Piéri n'a t'il jamais vu de poupée Barbie ???)...
Et bien rien de tous cela, ce gloubiboulga romanesque restera un amas de thème effleurés mais jamais approfondis, rien ne prendra vraiment sens à la fin, la grande cuisine littéraire ce sera pour une autre fois. Et la morale de l'histoire (si j'ai bien compris ?) : aimez-vous comme vous êtes... Acceptez votre voix intérieure, ndlr
Si j'avais su, j'aurais lu un "Que sais-je" sur l'inconscient...

Emmanuelle_Coss
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le 1 août 2016

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