Nous voici plongés au cœur de six royaumes dirigés par Brisar II installé sur le trône de la Cité Impériale. Dans un monde à la paix fragile, où se fomentent, dans l’ombre, des complots visant à renverser l’empereur, nous suivons le destin de quatre jeunes gens. Il y a d’abord Frimas, l’enfant étrangement rescapé du froid, Ravel marqué à jamais par l’image de sa mère mourant en mettant au monde son petit frère, Glawol, le futur prêtre qui met le libre arbitre et le doute au-dessus de toute éducation et enfin Elin le jeune prince qui aura la difficile tâche de succéder à son empereur de père.
Ce roman se construit comme une vraie fresque : les personnages secondaires sont légion. Les descriptions, ciselées comme des diamants alternent avec un souffle épique. Nabil Ouali a fait un travail remarquable sur la langue. Pour info le style ampoulé, ce n’est pas ma came. Mais rien de tel ici. Il ressort de l’écriture une sensation de douceur, de poésie. On sent que le vocabulaire a été choisi avec soin sans pour autant que cela soit ostentatoire. Ce premier opus permet à l’auteur de poser les bases de ce monde qu’il nous offre. Car c’est un vrai cadeau qu’il nous fait et n’ayons pas peur des mots, il est pour moi une révélation. Oui j’ai pris une grande claque comme ça m’arrive rarement en littérature. Alors, non ce roman n’est pas facile d’approche, il s’apprivoise tellement il est dense. Mais le monde que nous offre Nabil Ouali en vaut vraiment le coup.