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Dernièrement on a pu suivre dans la presse spécialisée les déboires du Seuil en matière de « fuite des cerveaux », les éditeurs partant les uns après les autres dans des maisons concurrentes. Pour ma part, je ne peux que donner un avis de lectrice : Anne Freyer-Mauthner, Annie Morvan et Martine Van Geertruyden sont mes déesses. Les trois directrices de la collection « Cadre Vert » (littérature étrangère au Seuil) me paraissent faire preuve d'un goût absolument parfait dans leurs publications (forcément, c'est le même que le mien). Depuis septembre déjà, je me suis absolument régalée avec En censurant un roman d'amour iranien et voici que débarque cette Lignée du forgeron qui est l'un des romans italiens les plus forts et les plus beaux que j'aie lu ces dernières années.

C'est une saga familiale, on aura compris que j'aime ça. Le forgeron, Michele Angelo, et sa femme Mercede n'auront de cesse de tenter de sauver leurs enfants qui tous seront sacrifiés par un XXème siècle barbare en Sardaigne. Assassinée par des vagabonds, par des bandits, par la guerre, par le chagrin, cette lignée du forgeron concentre en elle l'horreur de la modernité et la douleur de centaines de familles frappées par les mêmes maux. Et pourtant, par une écriture minimaliste et cependant très poétique, l'auteur ne cherche jamais la larme facile. Tout le roman est construit avec une rigueur, presque une froideur, qui paraissent être une manière de se placer toujours en observateur, de ne jamais entrer en contact avec les personnages. Et mon Dieu, qu'est-ce que c'est beau !

J'ai été prise dans l'histoire, dans les vies de ces personnages « taiseux » évoqués avec tant de puissance et à la fois de retenue, je crois que ça m'a infiniment plus touchée que si on avait cherché à me faire pleurer au détour de chaque chapitre.

En bref, encore une victoire du Seuil pour un roman superbe à la puissance d'évocation impressionnant. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus !
Ninaintherain
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le 26 mars 2012

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