La dictature des ronces, je connais, je la subis dans mon jardin, alors ce livre avait de quoi me plaire. Une grosse envie de savoir comment le narrateur allait s’en sortir.
C’est qu’il en est plein de ronces notre narrateur ! Les ronces du désespoir, les ronces du désarroi, les ronces du renoncement, les ronces de l’ennui. Oui, tout allait mal chez lui. Son meilleur ami du moment, enfin, plutôt celui de ses fesses : un canapé. Il s’y enfonce au propre et au figuré. Heureusement, Harry, en lui proposant de garder sa maison et son chien, sur l’île de Sainte Pélagie, va lui permettre de rompre la relation très étroite qu’il a avec ce meuble. Sainte Pélagie, dans les temps anciens, était une prison. Quitter la prison de son canapé pour la prison d’une île, est-ce bien raisonnable ?


Cette île a une réputation bizarre, même le maire, rencontré à l’embarcadère, n’y recommande pas les séjours, c’est dire.
Outre Snoopy, capitaine du navire faisant la navette avec le continent toujours plus que moins ivre, il fait de très curieuses rencontres. Un petit garçon aveugle qui, assis sur la jetée, appelle son père dès qu’il entend un bruit. Il se soule avec Snoopy et ses copains qui l’emmènent sur une île mystérieuse pêcher des étoiles. Il fait la connaissance d’une bibliothécaire qui ne prête que des livres tristes et joint au prêt un mouchoir en papier, d’un lanceur de couteaux en mousse… Il se promène avec le chien à trois pattes d’Harry et découvre l’île qui, petit à petit, le prend dans ses bras. Il désherbe le jardin d’Harry, ôte les fameuses ronces, subit une grosse tempête, fait connaissance avec son curieux voisin… Tant et si bien que le mois passe à une vitesse folle et qu’arrive le retour de son ami. Il a débarrassé le jardin d’Harry de ses ronces et son esprit se libère, après en avoir récolté les mûres qui ont la saveur d’un bon livre, de ses propres ronces.
« Bonjour Monsieur, vous avez pensé à mettre du sable dans vos chaussures ? » le gamin qui lui pose cette question peut paraître farfelu, mais…


Une lecture qui m’a enchantée. Une jolie façon d’évoquer le spleen du trentenaire ne quittant pas son nombril des yeux. L’écriture de Guillaume Siaudeau est charmante, délicate, teintée d’humour, d’ironie. Une jolie découverte lue en une soirée.


Il ne me reste qu’à m’attaquer aux ronces qui commencent à emprisonner le sapin. J’avais apprécié, toujours du même auteur « La fractale des raviolis » de Pierre Raufast.

zazy
7
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le 6 mai 2015

Critique lue 125 fois

zazy

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