Fondamental, mais exigeant ! Le livre qui contient tous les autres ?

Bonjour à tous,


Je viens avec ce livre passionnant, d' un homme passionné ! Livre totalement inconnu ? Pour sûr, mon bon lecteur !


Ce livre est fondamental ! Pourquoi ? ce livre fait parti du Vadémécum du libre penseur radical. Vous pourrez lire 100 livres qui tourneront en rond, celui-ci va droit au but, et pour cause ! Notre temps est le temps de l' abstraction, et de la négation de toute forme d' humanité, par ce que Marx appelle " Le Capital ".


D'UN GRAND INTÉRÊT POUR CE QUI CONCERNE LE REJET DE TOUTE LA DYNAMIQUE NOUS AYANT CONDUIT JUSQU'À L'ÉPOQUE CONTEMPORAINE DE LA POURRITURE ENVAHISSANTE DU CAPITAL ET NOUS PROPOSE DE NOUS RÉ-ENRACINER DANS L'ANCESTRALE RÉSISTANCE À LA DICTATURE DE L'AVOIR AFIN D'ABANDONNER CELLE-CI ET DE LA SURMONTER DÉFINITIVEMENT.
( Et, j' écris en majuscule, car ça accroche le regard ! )


Cet ouvrage pose en profondeur la question fondamentale de la relation de l'homme à l'être et à l'avoir, et décrit en particulier les prémices, les mécanismes et les conséquences de la chute de l'humanité dans le "temps de l'avoir" (matérialisme, désacralisation du rapport de l'homme au monde, asservissement à la marchandise, aliénation de la vie de nos contemporains à la seule dimension de l'avoir).
Il met en perspective les forces immanentes visant à détruire depuis des siècles le vieux fond subversif de l'Européen, dernier rempart à la soumission totale des vies à la dictature de la marchandise.
Il établit en outre les conditions d'un rétablissement de la communauté primordiale de l'être, qui prévalait avant que les notions de société, d'économie, d'état et de politique (consubstantiels à l'organisation de la marchandise) ne s'imposent au monde des hommes.
D'une rare érudition, l'ouvrage est par contre assez difficile à lire au début, la syntaxe et le vocabulaire de l'auteur étant complexes. Mais on finit vite par s'habituer à cette musique de langage, qui confine à la métaphore poétique.


Parmi tous les livres dont regorgent les librairies et les bibliothèques, il en est très peu qui puissent avoir une influence réelle sur vous. Celui de Francis Cousin fait définitivement parti de ceux-là !
Une fois passé le style ampoulé propre aux situationnistes, c'est un formidable voyage dans ce que devrait être une communauté humaine authentique auquel nous convie F. Cousin.
Il part des anté-socratiques pour traverser toute l'histoire de la philosophie jusqu'à Hegel et Marx (ainsi que tous les courants radicaux qui ont suivi) et il se livre à une dénonciation radicale du Capitalisme pour mieux retrouver la communauté de l'Etre primordiale.
Le Capitalisme n'est pas qu'un fait économique comme on le croit trop souvent, mais bien une gigantesque entreprise politico-économique dont les conséquences sont funestes. L'homme est privé du rapport à lui-même, du rapport aux autres et du rapport à la Nature sacrale primordiale depuis la séparation initiale opérée par la mise en place d'un système basé sur la valeur, le fétichisme de la marchandise puis le salariat et la domination politique.
Il ne faut donc pas s'étonner de trouver ici la critique communiste la plus radicale qui soit; d'ailleurs le sous-titre de l'ouvrage est très clair là-dessus "Pour une critique RADICALE et DÉFINITIVE du faux omniprésent". Car le processus Capitaliste consiste depuis son origine à grignoter toutes les parcelles d'existence non marchandes pour les soumettre progressivement à la domestication du marché. Le Tout originel est scindé en une multitude de fragmentations qui n'ont plus de rapport entre elles, c'est ainsi la vie même qui disparaît pour devenir machinique, insipide et sans substance. La société de l'Avoir s'est logiquement substitué à la communauté de l'être.


Francis Cousin plaide donc pour un renversement unilatéral et total du système Capitaliste; ici il n'y a pas de place pour les réformateurs à la petite semaine ou pour les alter-capitalistes (même tintés de couleur verte). Les bolcheviques (extrême gauche du Capital ou Capitalisme d'Etat) ne s'en sortent pas mieux que les défenseurs d'un Capitalisme de marché régulé ou irrégulé, tous ces gens là finalement participe d'un même système. Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, ils pataugent finalement tous dans la même marre d'eau sale du calcul égoïste.


Face à cela ne peut se tenir que le communiste (qui n'a donc rien avoir avec le bolchevique-trotskiste-maoïste-stalinien...) qui, lui, exige l'abolition de l'Etat, du salariat, de la marchandise et de la valeur d'échange pour reconquérir toute son existence véritablement humaine et redonner à la vie sa qualité première : celle d'être inestimable (au premier sens du mot).


Pour résumer donc : A BAS LE CAPITALISME ! A BAS LA MARCHANDISE ! A BAS LES PARTIS, LES SYNDICATS ET TOUS LES SYSTÈMES OU GROUPES DE DOMINATION ! A BAS L'IMMIGRATION ! VIVE LA COMMUNE ! VIVE LA COMMUNAUTÉ DE L'ETRE RETROUVÉE ! ( c' est ce que pense Francis Cousin ).


D'une culture politique et historique rare, l'auteur nous propose une convaincante histoire de l'humanité à travers la grille de lecture d'un combat de l'avoir supplantant progressivement l'être, des sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs à l'antiquité puis la féodalité, pour aboutir enfin, après la "révolution capitaliste" de 1789 à l'avènement du monde de la marchandise, actuellement dans sa phase ultime. Son grand mérite réside dans le fait de ne pas seulement maîtriser admirablement les concepts, mais de les étayer systématiquement par une connaissance approfondie de l'histoire. Ce livre peut dérouter dans le sens où il s'agit d'une présentation synthétique plus que chronologique et que les concepts y sont tellement nombreux et denses (sujet oblige !) qu'il faut parfois prendre le temps de la réflexion avant de poursuivre sa lecture (mais est-ce un mal ?)


Ainsi j'ai découvert par la pensée de Francis Cousin un niveau de lecture des choses de degré supérieur, englobant mes 25 années de lectures précédentes et leur donnant un sens nouveau, plus radical mais aussi extrêmement positif, en ce sens qu'il ne déconstruit pas simplement la "réalité falsifiée", ce qui serait déjà méritoire mais laisserait in fine l'homme seul au milieu d'un champ de ruines, mais propose une (re)construction de la société sous la forme de la communauté de l'être retrouvée.


C'est en ce sens, et malgré ou à cause de l'auteur qui estime modestement que tout ce qui est important a déjà été dit ou écrit, que se justifie le titre de ce commentaire.


Sur ce, je ne veux pas faire le cuistre, et vous laisse lire Francis Cousin. Il est préférable que Francis Cousin fasse lui-même Francis Cousin !


Portez vous bien ! Continuez à lire ! Lire nous élève intellectuellement. Tcho. “Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même.” ( Jean Prieur ). @+.

ClementLeroy
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le 19 mai 2017

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San  Bardamu

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