Ce livre s'articule autour de deux axes : "pulsion de vie", et "pulsion de mort". Reeves confronte la créativité destructrice du monde au mécanismes qui sous-tendent l'édifice de la pyramide de la complexité. Des atomes aux biomolécules, il retrace, comme dans "Poussières d'Etoiles" et "Patience dans l'Azur", une brève histoire de l'Univers. Le titre s'inspire d'un poème de Baudelaire dans "Le Spleen de Paris".


Ce volume insiste plus particulièrement sur les notions d'entropie et d'information, et sur le principe de surfusion qui, en terme simples, se produit lorsqu'on refroidit très rapidement de l'eau en dessous de 0°. La glace ne se forme pas. Ajoutons du sable, des cristaux glacés apparaissent en quelques secondes, supportés par ces myriades de sites de nucléation. L'Univers subit un modèle similaire : la force nucléaire, électromagnétique et gravitationnelle tendent à enrayer la diversité par une course effrénée pour la stabilité. La gravitation tend à tout transformer en trous noirs, la force nucléaire en atome de fers, et la force électromagnétique en gaz nobles. Grâce à la rapidité du refroidissement et de l'expansion de l'univers, ces forces n'ont pas pu faire subir faire subir à toute la matière leur action stabilisatrice. Ainsi se construit la diversité des molécules, des biomolécules , des cellules, des plantes et des animaux.
Une grande section du livre, complétée par des appendices mathématiques passionnants, s'attarde sur l'entropie et l'information. Cette partie est ardue et ne s'adresse, selon moi, pas au profane en la matière. Un certain bagage mathématique et physique est nécessaire, plus que dans les autres ouvrages de l'auteur.


Vient ensuite une jolie réflexion philosophique sur la guerre, la peine de mort, le sens de la vie, la Marseillaise, le combat des phoques et les photons.


L'unique reproche que l'on pourrait faire à l'auteur, et qui m'empêche de mettre 10 à ce livre, est qu'il a le défaut de ses qualités : par son esprit foisonnant, il a tendance à entremêler de nombreux sujets complexes qui méritent de plus amples développements. Ainsi, on reste ponctuellement sur sa faim et on sent une volonté, parfois redondante à travers chaque livre de tout traiter.
Il est alors difficile d'identifier le thème principal du livre.


Mais ce n'est pas grave. Reeves est toujours aussi humble et cultivé, en philosophie, musique, littérature, et dans d'autres domaines scientifiques qui ne sont pas sa spécialité. Il est le seul auteur capable de donner une vision si complète, poétique, lucide et philosophique de notre univers.
Comme toujours, chez Reeves, un voyage inoubliable par la plus belle des vulgarisation.

DogtorWoof
9
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le 3 août 2016

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DogtorWoof

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