Entre K Dick et Dostoïevski

Sorokine nous livre une anticipation catastrophique de l'évolution de la Haute Police Russe (de nos jours on l'appelle le FSB) ou la violence est reine. Comme décidément rien n'est simple au pays de Tsars, le message est ambigu, dictature sanguinaire mais renouveau politique et culturel. Un dilemme qui résonne avec la situation actuelle.
Le style est plein de verve et plein de lyrisme avec une exposition poétique de la violence qui rappelle qu'au temps de Samizdat (œuvres photocopiées sous le manteaux en URSS) il était bien vu d'être voyou et poète. Là les voyous ont pris le pouvoir.
Le contenu est imaginatif: intrigue autour du contrôle des douanes à la frontière chinoises, incendie des maisons des dissidents digne de Farenheit 451, poème scandaleux révélant les frasques sexuelles pyromanes du gendre du Tsar, délire hallucinogène induit par de mystérieux poissons d'or.