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Helena Rubinstein, créatrice d'un des plus grand empire des cosmétiques; jeune juive désargentée née en 1872 et décédée en 1965, son parcours avait de quoi susciter la curiosité.
Michèle Fitoussi, éditorialiste de magasines féminins, auteur de plusieurs romans, s'est attelée à la biographie de ce monstre sacré de la beauté.
L'exercice était difficile, pour quelqu'un qui n'est pas rodé aux techniques de l'historien. En effet, rédiger la biographie d'un tel personnage, contemporain de deux guerres mondiales et d'autant de révolutions des mœurs, nécessitait probablement la maîtrise et l'esprit critique de l'historien.
Ce manque s'exprime souvent dans l'affection et l'admiration sans borne que semble porter l'auteur à son "héroïne". En effet, celle ci est menteuse, avare, cruelle, égoïste. Pleine d'ambition, elle néglige ses enfants, son époux, est renfermée sur elle-même, mais à chaque bassesse, chaque cruauté, Michelle Fitoussi l'excuse. De plus, la personnalité du personnage est difficile à saisir; le manque de sources valables, et la qualité de la recherche peuvent expliquer cette sensation de "trop peu", d'esquisse. Mais voilà, cet ouvrage n'est pas un titre d'historiographie, et c'est bien dommage.
Au cours de sa vie, Helena Rubinstein rencontrera une multitude d'artistes, d'écrivains, de peintres, de personnalités. Cocteau, Dali, Poiret, Chanel, Hemingway... Son amour de l'art et les fréquentations bohèmes de son premier mari la pousse à côtoyer de grands hommes et femmes des 19 et 20ème siècle. Cependant, à mon grand dam, ces rencontres ne sont abordées que très superficiellement.
Alors que la vie de cette femme aurait pu être le point de départ d'une grande étude sur les mœurs féminines, leur rapport à la beauté (bien que cela aie déjà été fait, par Georges Vigarello, cité dans l'ouvrage d'ailleurs), ou encore au pouvoir, ce roman distrayant est somme toute très frustrant.
Il n'est ni biographie correcte - le problème de sources et de mensonge/mystère organisé par Helena elle-même autour de ses origines- ni fresque romanesque d'une époque. Ouvrage hybride, pourtant conséquent, on peut regretter un manque d'approfondissement du cadre de vie de Madame, dont on ne sait au final que très peu.
Shrapnel
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le 9 juin 2012

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