Femmes
Femmes

livre de Mihail Sebastian (1932)

J'ai été attirée par le résumé car j'aime les oeuvres littéraires traitant de l'humain, de sa complexité et de sa relation aux autres. Et il me semblait qu'il était question de ça : un homme et ses relations avec les femmes.

J'ai lu ce livre assez rapidement. J'y est trouvé ce que j'y attendais mais je n'ai pas été pour autant surprise ni enthousiasmée.

Commençons par l'aspect extérieur, ce livre porte bien le nom de sa collection (carnet) puisqu'il est de petit format. Un format mignon, mais aussi ajoutant un peu de délicatesse à l'ouvrage. Une délicatesse et une finesse déjà présentes par une couverture sobre et efficace, ainsi que par l'originalité du texte écrit à l'encre bleue à l'intérieur (chose inhabituelle).

En ce qui concerne le roman, celui-ci peut s'avérer déroutant dans son écriture aux yeux de certains. Pour ma part j'ai trouvé que c'était un très bon exercice de style. En effet, pour chaque portrait de femme que l'auteur dresse il y a une manière de narrer différente :
Sur la première partie nous avons un narrateur externe, installant une distance avec le lecteur.
Le second portrait est dressé par le personnage de Stefan qui devient donc un narrateur interne.
Le troisième portrait de femme n'est pas fait par le personnage principal, mais par la lettre d'une femme qui lui est adressée. Nous avons donc un petit travail épistolaire. (bon pas vraiment puisqu'il n'y a pas de lettre en retour)
Ensuite pour les autres portraits nous avons un retour au narrateur interne Stefan.

Bref, j'ai bien aimé cette alternance, même si elle me semble un peu artificielle. Mais j'y vois, après réflexion, un intérêt autre que le simple exercice de style, puisque cela nous permet d'avoir des points de vue et sentiments différents sur ces femmes et non pas la vision unique de Stefan. (oui la question du point de vue et de la subjectivité sont des sujets que j'aime aussi)
Parmi tout ces portraits de femmes on a du mal à s'identifier, que ce soit au personnage principal ou aux femmes qu'il décrit : des femmes faibles, des femmes fortes, des femmes tragiques aussi. Mais certaines femmes m'ont attendries, d'autres m'ont agacées. Quant à Stefan, le personnage autour du quel gravite toutes ces femmes, il est froid et distant, voire même méprisant par moment mais au fur et à mesure on le voit changer en s'attachant à l'une d'elle : Arabella. Comme quoi les rencontres arrivent à faire changer les gens, sans pour autant les dénaturer (étant donné comment ce termine sa relation avec Arabella on ressent tout de même l'indifférence si caractéristique de Stefan)

Pour en venir à l'oeuvre qui suit : « Fragments d'un carnet retrouvé », j'ai été assez déroutée par sa lecture. En effet c'était plutôt confus dans l'écriture, on se perdait un peu. Mais c'était un effet voulu de la part de l'auteur, car il présente ce texte d'une trentaine de pages comme un extrait de carnet qu'il aurait trouvé dans la rue écrit par un anonyme.
Donc forcément lorsqu'on écrit ses pensées dans un carnet, ce n'est pas forcément pour être lu et c'est toujours confus pour une personne extérieure de lire des pensées jetées par un autre. Pour ça, je trouve que Mihail Sebastian a fait un très bon travail d'écriture, par contre ça reste laborieux pour le lecteur. En tout cas les thèmes de la solitude et de la relation aux autres traités dans ces dernières pages m'ont beaucoup intéressés, et oui le thème de la complexité humaine m'a toujours plu. (en particulier quand c'est abordé dans la littérature)

Enfin de compte cette lecture de « Femmes » et de « Fragments d'un carnet retrouvé » n'était pas mauvaise, mais n'était pas surprenante ni innovatrice. Ca se laisse simplement lire, si tant est qu'on apprécie un style relativement froid et distant qui appelle à la réflexion sur l'Homme et ses relations à autrui.
Alexiel
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le 26 sept. 2010

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