Non vraiment toutes ces réformes des retraites sont des trucs de petits joueurs. Parce que bon la réforme des retraites façon Truong elle a quand même une autre gueule....
Nous y voilà ! Le papy boom bat son plein, ruinés par une énième bulle spéculative les cohortes du troisième âge asphyxient l'économie européenne, pire un simple problème économique est en train de devenir un problème social, car les jeunes travailleurs qui font tourner l'économie ne vont plus accepter bien longtemps de trimer pour payer une retraite à des oisifs inconséquents.
Alors les politiques ont pris le problème à bras le corps et voté la seule solution possible, le grand éloignement. Afin d'assurer une retraite décente à moindre coût on décide de délocaliser les retraités. Et c'est donc l'histoire d'un de ces trains de retraités qui emmène son petit monde vers Clifford Estate, eldorado luxueux pour cheveux blancs en plein centre de La Chine ...
Evidemment tout n'est pas aussi simple que prévu et le voyage n'est pas aussi reposant.
Après le successeur de pierre, j'ai donc lu ce court roman. Une fois de plus Truong nous propose une anticipation plutôt plausible. Cette fois ci il nous fait vivre un petit microcosme au travers des yeux d'un des passagers, entrecoupant le voyage de flashbacks sur la vie de ce voyageur un peu particulier. Avec une impressionnante maitrise du récit, on dévore les pages en se demandant comment tout cela va finir, intrigué par le fait que, quelles que soient les péripéties, nous savons dès les premières pages que le train arrivera à destination. Evidemment le dénouement est d'une logique implacable.
C'est peu de dire que Truong n'a pas une vision socio-économique des plus optimistes, mais c'est aussi peu de dire que Truong est décidemment un très bon écrivain. Moins brillant que le Successeur de pierre, Eternity Express n'en reste pas moins un excellent roman qu'on ne repose pas totalement indemne.