Il est mort le soleil...

Durant la seconde guerre mondiale, Staline a lâché son arsenal nucléaire sur l'Europe. Le Royaume-Uni survit tant bien que mal, coupé du reste du monde. L'apocalypse nucléaire a voilé le soleil et les londoniens survivent dans une pénombre sordide. Comme si le tableau n'était pas suffisamment sombre, des rôdeurs de la nuit errent dans la bas fonds de la cité... gare à celui ou celle qui croisera leurs crocs, il ou elle finira exsangue.

C'est donc dans une ambiance de fin du monde que débute ce récit, pétri d'espoirs déçus, d'amours contrariés, d'enfances malheureuses, de sombre magie tapie derrière la tapisserie ténue de la réalité sordide. Le monde qu'installe Nelly Chadour sort de l'ordinaire. Ses personnages ont profonds et attachants, forts de leurs épreuves passées et présentes. Certains chapitres nous plongent à cet égard dans des moments clef de l'existence des protagonistes afin d'éclairer d'un jour nouveau les affres qui les traversent.

Loin d'être désespérante, cette histoire captive de plus en plus au fur et à mesure que se dévide le sillon sanglant des plaies ouvertes. Néanmoins, il vous faudra faire preuve d'un peu de persévérance car l'autrice semble parfois un peu se perdre dans le brouillard radioactif de son univers. On ne sait pas trop où nous mènent tous ces personnages qui se télescopent. Il manque un petit quelque chose pour que ce roman soit extraordinaire. C'est dommage car le cadre est solidement charpenté et il eut fallu davantage de clarté dans la narration pour Espérer le soleil.