Les ténèbres n'ont jamais été aussi belles

Mon esprit est resté perdu dans la grande demeure d'Allerdale Hall. Fasciné par le souci du détail de Guillermo Del Toro, transporté par le design tendance gothique, cette demeure qui semble respirer mais qui se meurt lentement.

Je n'ai pas envie d'être libéré. Pour preuve, ce magnifique art book me propose de prolonger l'expérience dans une visite guidée qui abordera la plupart des aspect de la création de l'univers du film. La couverture est frappée des superbes armoiries subliminales de la famille Sharpe, sur fond de métal acéré, comme une bouche dentée prête à se refermer sur un coeur palpitant. Elle présente par ailleurs un très léger relief du plus bel effet.

Malgré son titre, l'accent n'est pas mis sur la recherche graphique, ou encore les désormais célèbres carnets anarchiques mais tellement révélateurs de l'imagination débordante du réalisateur mexicain. Non, c'est plutôt un subtil mélange. Beaucoup de textes explicatifs, faisant intervenir la plupart de l'équipe technique, encadrent une superbe iconograhie. Celle-ci laisse la part belle aux photos de production permettant de découvrir des acteurs magnifiés dans leur prestance et leurs attitudes. Puis elle se focalise lentement sur certains détails, infimes mais travaillés. Pour enfin dériver vers l'aspect plus artistique, avec les plans de la maison, de ses entrailles, pas mal de dessins, de croquis ou de recherches.

Le livre est aussi parsemé de petits éléments détachables qui satisferont les plus curieux, qui pourront en apprendre plus sur certains personnages. Ils y trouveront aussi un mini sketchbook des somptueuses robes de Mia Wasikowska. Enfin, quelques pages se déplient pour en accueillir un petit peu plus.

Dernier bonus sympathique, une pochette collée sur la dernière page cache l'affichette préventive américaine (si je ne dis pas de bêtises) imprimée sur un papier assez épais, dans un sobre jeu de couleurs entre noir, rouge et bleutés.

Les fans du film craqueront sans doute les yeux fermés et apprendront la langue de "j'expire" pour pouvoir profiter du texte étalé sur 160 pages de bonheur et de générosité mexicaine.

Behind_the_Mask, qui déambule tout seul dans les couloirs.