Fiche technique

Titre original : Novos Contos da Montanha

Auteur :

Miguel Torga
Genre : ConteDate de publication (pays d'origine) : 1944Langue d'origine : Portugais

Traducteur :

Claire Cayron
Parution France : 1 mai 2004

Éditeur :

Corti
ISBN : 9782714308696, 9782367321431, 9782714305077

Résumé : Les 45 Contes et Nouveaux Contes de la Montagne ont été écrits et revus entre 1939 et 1980. Ils en sont respectivement à leur 5e et 16e édition au Portugal et figurent parmi les textes les plus traduits de l'auteur. La première édition des " Contes de la Montagne " (1941) a été saisie dès sa mise en librairie. L'un des pieds de nez de Miguel Torga à la police fut alors d'envoyer au Brésil un jeu d'épreuves et de faire réaliser là-bas une édition, que ses lecteurs pouvaient se procurer par la poste... De cette cosmogonie située dans " la Montagne ", les censeurs salazaristes ont fait une lecture locale, " transmontana ", évidemment dérangeante pour l'Etat Nouveau par la mise à nu des conditions de vie d'une province oubliée où, comme le dit Miguel Torga en préface, " la société s'est jointe à la nature et la loi s'est alliée au vent du sud pour dessécher les yeux et les fontaines. " Mais " la Montagne ", dans sa lecture universelle - rappelons l'aphorisme torgien : " l'universel, c'est le local moins les murs " -, c'est l'archétype de la pérennité, de l'âpreté du sol et des mœurs, de la rigueur et de l'élévation au propre comme au figuré. Avec ses quelques joies et ses nombreuses peines, sa fragile rationalité, ses paradoxes tragiques ou comiques, sa constante grandeur dans la recherche de l'absolu. Quels exemples choisir, parmi une centaine de personn(ag)es ? Maia, " l'imaginatif sans imagination " ; Maria Lionça qui ramène de Porto à Trás-os-Montes, à bout de bras, le cadavre de son marin de fils ; Joachim Lomba, le violent, que la résistance d'un enfant apaise et délivre ; l'Artilleur qui mérite son sobriquet ; Raquel, la démente, qui en retrouvant sa lucidité se donne la mort et Pedro, son mari, qui soudain comprend ce geste devant " l'âme souffrante " d'une bête - le conte est intitulé " Le miracle ". Ces textes, d'une authenticité nue, sans grandiloquence, sans message, laissent le lecteur désarmé. Il ne peut pas dire " Oh ! il exagère... " et se détourner. Il est contraint, fraternellement, de regarder et d'assumer sa propre condition. L'amateur de nouvelles - dont on oublie parfois, à force de nommer ainsi tout texte court, qu'elles sont un genre, éminemment technique - restera " pasmado ", adjectif que le docteur Torga affectionne, pantois, le souffle coupé, devant tant de maîtrise. Claire Cayron.