J'apprécie toujours une bonne histoire de zombies, surtout quand l'humour est mordant et que le mythe est revisité avec originalité. Aussi, quand Andy, ce mort-vivant sympathique mais bien amoché, s'investit dans une lutte pour le droit de ses semblables à coups de manifestations (car les zombies cohabitent avec les « respirants » mais sont plus ou moins traités comme des animaux, dépossédés de tout ce qui fait d'un homme un être humain), alors qu'il habite la cave bien fournie en vins de ses parents (eux encore bien vivants) et assiste régulièrement aux réunions des Zombies Anonymes, je n'ai eu d'autre choix que celui de tourner les pages de ce roman avec grand plaisir et célérité.
Néanmoins, j'aurais préféré que l'auteur ne s'investisse pas du nouvellement tendance rôle de moralisateur et expert en problèmes socio-politiques (les journalistes s'en chargent déjà) : les passages sur les inégalités, la xénophobie, etc. souillent ça et là des chapitres tout en légèreté ; le récit aurait, à mon goût, gagné davantage en qualité sans ce rappel contrariant des événements du 11 septembre 2001 ou bien la double mention à Rosa Parks (quoique je puisse comprendre les parallèles établis mais, encore une fois, le tout s'insère mal dans un texte assez déjanté et vulgaire).
C'est tout de même une lecture qui oscille habilement entre la comédie et la tragédie et secoue un certain nombre d'émotions et de sentiments, notamment la pitié du lecteur, grâce à un point de vue interne fantastique.