C'est drôle, il y a peu je me plaignais que Les Morues de Titiou Lecoq ne soit pas assez trash. Là, pour le coup, j'ai été servie. Dans Breakfast on Pluto, tu te prends une énorme baffe dans la gueule et il faut un peu de temps pour s'en remettre. Tout au long de ma lecture, j'ai pensé à Même les cows-girls ont du vague à l'âme pour cette narration forte qui prend le lecteur à partie, ne le laisse pas s'éloigner du roman et en fait lui enfonce de force la tête dans l'histoire sans le laisser souffler. J'avoue que j'ai tout de même été moins séduite, peut-être parce que le roman est encore plus décousu. Je n'ai pas réellement réussi à m'attacher à Paddy/Pussy, trop de violence en elle, trop de haine pour moi... Mais en même temps, par moments, j'ai complètement été embarquée.

Patrick McCabe donne une description pour moi assez inédite du conflit anglo-irlandais : on se place du côté euuuh... ben du côté de ceux qui s'en foutent et subissent. Pussy n'est pas croyante à vue de nez, elle ne se place d'aucun côté dans cette guerre et décrit tout à la fois les exactions des catholiques et des protestants (enfin, elle ne fait pas que ça, on n'est pas dans un roman de guerre, hein) mais montre surtout comment elle mène son petit bonhomme de chemin sans se préoccuper d'eux et en étant tout de même affectée par eux. Parce qu'elle est irlandaise elle est suspecte de tout, ce que montre bien son arrestation.

Breakfast on Pluto est un roman pas forcément évident, mais plutôt sympa. Il faut pouvoir se concentrer dessus, c'est un roman qui se mérite mais après tout c'est le cas d'à peu près toute la bonne littérature.
Ninaintherain
7
Écrit par

Créée

le 27 mars 2012

Critique lue 179 fois

1 j'aime

Critique lue 179 fois

1

D'autres avis sur Breakfast on Pluto

Breakfast on Pluto
Angélita
6

http://angelitamblog.com/2011/10/15/breakfast-on-pluto-de-patrick-mccabe/

Dans ce roman, nous avons de très courts paragraphes. Patrick Pussy est un personnage fort attachant. D'ailleurs la traduction nous fait part d'une héroïne pour bien nous montrer que Patrick a très...

le 15 oct. 2011

Du même critique

Au bonheur des dames
Ninaintherain
10

Critique de Au bonheur des dames par Nina in the rain

Bon, bien entendu, la Crevette se met à couiner qu'elle a été traumatisée enfant, qu'elle ne peut pas supporter Zola (ou de manière générale la littérature du XIXème siècle, ce qu'on s'accordera à...

le 10 juil. 2012

26 j'aime

7

L'Éternel
Ninaintherain
1

Critique de L'Éternel par Nina in the rain

La première fois que j’ai rencontré Joann Sfar, c’était en 2002. 2002. Onze ans d’histoire entre lui et moi, et je devrais dire que ce ne furent pas réellement onze ans d’amour fou. A l’époque déjà,...

le 6 mai 2013

19 j'aime

L'Art de la joie
Ninaintherain
9

Critique de L'Art de la joie par Nina in the rain

Ce petit pavé-là, ça fait un bout de temps qu'on m'en parle. La première je crois que ça a été Isabelle A., de la librairie du Bon Marché. Elle le mettait en permanence sur table et me disait...

le 27 mars 2012

19 j'aime