Dévorée en une petite semaine, la trilogie de Manuel Loureiro n'apporte à mon sens rien de bien nouveau à la littérature zombiesque (désolé de décevoir) si ce n'est un versant "européen" à un genre souvent restreint au continent américain.


Ainsi, vous y trouverez le récit de l'infection, la propagation, la chute du monde civilisé, des éviscérations, des sacrifices "pour le bien du groupe", des décapitations diverses et variées, des courses poursuites, des méchants morts-vivants contre des vivants, des méchants vivants contre des gentils vivants, des gentils morts-vivants contre des vivants (si, si !), etc. etc.


Quant à l'écriture, le tome 1 innove un tant soit peu en étant présenté sous forme de posts de blog/journal, faisant penser à une long extrait de World War Z (le niveau d'infos du lecteur dépendant de celui du narrateur) ce qui apporte un style rapide et une bonne dynamique dans l'intrigue. Deux bémols à cela : le premier étant que si le narrateur arrive à raconter ses péripéties après les avoir vécues, c'est qu'il est toujours vivant. Le second bémol est l'abandon du mode épistolaire dans les tomes suivants, faisant retomber ainsi l'intrigue et la narration dans un mode beaucoup plus (trop) convenu (surtout dans le tome 2, le tome 3 faisant entrer des nouveaux personnages et des lieux différents). Par conséquent, il faut avouer que le style de Loureiro ne l'emmènera pas au prix Goncourt.


Ensuite, pour en revenir au titre de cette critique, on sent que Loureiro a sécurisé presque toutes les justifications possibles et imaginables sur les équipements de survie et les compétences de son/ses héros par son background et son histoire personnelle mais le chat Lucullus... WTF ? En effet, sans entrer dans le spoil (de chat), le héros est accompagné de son fidèle matou qui le suit partout et qui devient vite son garde-fou mental et psychologique dans l'apocalypse. Jusque là, l'intention est louable de la part de l'auteur... mais bon... un chat qui se ballade à travers des hordes de zombies, dans son panier, sans miauler, sans se faire bouffer, répond quand on l'appelle et qui saute dans les bras à la demande... j'ai peut être loupé une évolution génétique, une super offre à la SPA ou alors mes chats sont simplement et connement "de série" sans les options de Lucullus, toujours est-il que ce point du livre entache pas mal la crédibilité dans les scènes d'actions.


Bref, fan de zombies et de post-apo, ce livre est clairement calibré pour vous : la check-list zombies est respectée point par point et apporte quelques nouveautés/originalités sympathiques mais ne vous y lancez pas à cœur et tripes perdues en vous disant que vous tenez le nouveau Max Brooks car vous risqueriez d'être sérieusement désappointé(e).

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le 22 août 2016

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Engagé-Guignol

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