Un verre, ça va... Deux verres, bonjour les dégâts...

Jean Marie Gourio, l'auteur des célèbres "brèves de comptoir" nous propose un nouveau roman sur le thème de l'alcool et des bistrots. Un univers qui nous a fait découvrir de façon humoristique et tendre. Cette fois ci, il nous propose le côté sombre de cet univers.
Un homme écrase une famille dans un abri bus , une femme, sa fille de 8 ans et un bébé de 6 mois. L'homme au volant roulait à 100km/h en plein centre-ville avec 2 grammes 40 dans le sang. Le mari et père des victimes est totalement sonné et fou de douleur. Il déclare en direct à la télé qui veut tuer le responsable, non pas le chauffeur mais le dernier patron de bar qui lui a servi de l'alcool. L'histoire commence là.
Nous allons vivre deux récits, l'enquête pour savoir comment l'homme au volant a t il fait pour avoir ce taux et aussi la vie du bistrot le lendemain du drame.
Côté enquête, nous allons voir tous les enchaînements qui vont mener au drame.
Le conducteur (un patron maçon) va durant toute la journée subir un chemin de croix alcoolisé, de son départ de chez lui jusqu'à 30 minutes avant le drame, tout sera prétexte pour boire un verre (naissance, chaleur, nouveau contrat, fierté pour ses filles). Il ne trouvera jamais la limite de cet alcool "festif" dans cette journée et personne ne le stoppera, y compris le patron du denier bar lui offrant même une dernière tournée d'adieu.
L'autre partie du roman, nous observons le dernier bar avec ses patrons et ses habitués le lendemain du drame, jour du marché de la ville.
Il y a une forte affluence, beaucoup de personnes veulent voir le dernier bar du meurtrier et comble du macabre, si ils pouvaient assister à l'assassinat du patron par le mari de la victime, ils auraient leur quart d'heure de gloire "j'y étais, j'ai tout vu". Le patron et la patronne se sentent à la fois innocent et coupable (mais très légèrement pour la culpabilité), après tout leur profession est totalement légale et le chauffeur (client habitué des lieux) à certainement bu ailleurs avant le drame. Ils cherchent à se dédouaner. Ils ont le soutien des commerçants consommateurs qui leur expliquent que la vitesse enregistrée est impossible et le taux d'alcool dans aurait tué le conducteur avant de prendre le volant, dédouanement là aussi. Et enfin les "piliers" du bar, que des personnes pratiquement souls du matin jusqu'au soir, hommes et femmes qui parlent de conspiration et qui cherchent à aider les patrons à se se sentir innocents. Mais aucun de leurs arguments arrive à les soulager.
Alors qui est responsable de ce drame ? Juste le conducteur ? "Ses amis" qui n'ont rien vu de son ivresse ? Du débiteur de boisson qui a pensé à la santé de son commerce avant la santé de son client ? Ou bien juste le destin ?
Pour moi il y a un autre coupable, notre société qui tolère encore le fait de pouvoir boire et conduire, certes ça a diminué, j'ai connu l'époque où on pouvait conduire totalement bourré ! (j'étais encore enfant). Les drames, les morts, les blessés, les familles brisées ont permis cette baisse mais pas l'interdiction de l'alcool au volant contrairement au pays nordiques.
Je vous conseille ce livre qui ne vous laissera pas indifférent et qui fera plus de trois victimes au final.
Un très bon roman sociétal qui vous invite à réfléchir et vous incite à faire une opinion sur ce sujet.

CaptainPapa
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le 13 mars 2022

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