La RTBF a réalisé, en collaboration avec les éditions Racine, un nouveau recueil de témoignages dans la même veine que les ouvrages conçus pour 40-45 (Apocalypse en Belgique, Témoignages inédits et Destins singuliers).
Suite à un nouvel appel à contributions couvrant la Grande Guerre, des carnets de campagne, journaux du front, lettres de notes éparses ainsi que de nombreuses photographies inédites confiées par des familles ont constitué la matière première de ce livre éclairant. A travers la lecture d’expériences de vie d’une vingtaine de témoins provenant de milieux différents, on réalise l’impact de la grande histoire sur la petite.
Louise Monaux et Bruno Deblander, les passeurs d’histoires de ces destins hors du commun, ont dû faire des choix face à l’ampleur du travail de mémoire qui les attendait. Ils ont privilégié les récits mêlant valeur historique et dimension humaine tout en accordant une large place aux images.
On y découvre, entre autres, la lettre bouleversante d’une jeune réfugiée d’Aarschot à son fiancé mais aussi un caporal, des soldats au front, des résistants, une bienfaitrice issue de la haute bourgeoisie, des ouvriers, des prisonniers de guerre et un adolescent. Tous ces héros de l’ombre nous apportent un nouvel éclairage éloquent sur cette guerre qu’on avait un peu oublié. La vie dans les tranchées, la faim et les privations, les maladies, l’humiliation, la solitude, les trahisons : autant de souffrances qu’ils ont dû endurer durant quatre ans sur le sol belge. On est parfois aussi touché par le charme suranné de l’écriture de certaines lettres ou de la tournure poétique qu’elles prennent.
Les auteurs ont opté pour une narration qui s’inscrit sur une ligne du temps en y insérant des faits historiques et divers documents d’époque (cartes postales, coupures de presse, télégrammes, photos d’archives…). Tous les événements historiques sont admirablement restitués et permettent de (re)découvrir l’engagement de patriotes célèbres comme le général Leman ou Edith Cavell, par exemple. En outre, ils aident aussi à comprendre l’origine d’un journal comme la Libre Belgique.
On sort de cette lecture, à la croisée de l’expérience individuelle et historique, plein d’émotion et d’admiration face au sacrifice enduré par toutes ces personnes, et tout ça, pour la patrie.

Marie-Laure_Soetaert
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le 27 oct. 2014

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