Voyage au Japon: Jour 2 - Kamakura & Ōfuna

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Pour la première grosse journée, on décide de frapper fort en allant visiter un lieu qui est à environ 1 heure de train de l'endroit où on séjourne: Kamakura. On prend donc de multiples trains pour y arriver. Le 2ème train qu'on prend est assez classe, car il ne ressemble pas aux autres: il y a de larges sièges assis comme dans un train chez nous. On voit qu'il s'agit d'un train pour les longs trajets. En prenant place, on remarque des petites lumières de couleur rouge et verte au-dessus de nos têtes. On apprendra peu de temps après que les places ayant une lumière verte au-dessus sont en fait des places réservées, et que si on veut s'asseoir dans un de ces sièges confortables, il faut payer un supplément et choisir un siège avec une lumière rouge. On est alors gentiment redirigé vers la queue de l'appareil, où se trouve effectivement bien plus de monde, avec peu de places assises, comme dans un train classique. C'est dans ce compartiment que je verrais pour la seule fois deux personnes s'énerver entre elles: en voulant laisser quelqu'un sortir de l'engin à un arrêt, une femme se cogne la tête contre une autre passagère par inadvertance. L'autre passagère s'énerve et lui donne une tape violente. Cela n'ira pas plus loin. En deux semaines de vacances, c'est le seul signe de violence que j'ai pu voir. Dans les transports chez nous, j'en vois quotidiennement...

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Arrivé à Kamakura, on prend une petite allée commerçante afin de rejoindre le fameux temple pour lequel on a fait le déplacement. On découvre alors des petites boutiques typiques vendant des babioles touristiques, des restaurants encore fermés qui se préparent à accueillir les clients dans les heures à venir (avec leurs fameuses vitrines présentant des reproductions de la nourriture proposée), des petits magasins vendant des spécialités alimentaires (souvent à base de thé vert, comme des biscuits ou des cakes), ... Mais le magasin qui a le plus attiré mon attention était à l'entrée de cette allée commerçante. Il s'agit d'une petite boutique ne proposant que des choses en rapport avec les films du studio Ghibli. Dès qu'on rentre, on est transporté dans l'univers de Miyazaki à travers les musiques de Joe Hisaishi et les nombreux produits en rapport avec ses films. Des statues du Château dans le Ciel, des peluches de Totoro, des jeux de cartes du Vent se Lève, des pots de fleurs, etc... Les fans du studio ne sauraient où donner de la tête, tant le magasin est rempli de produits en tous genres. Par contre, il faut s'y attendre, le prix est très élevé. Mais on peut y retrouver des choses qu'on ne voit pas ailleurs, et rien que pour son ambiance qui se démarque des autres magasins du même genre, je conseille d'y jeter un petit coup d'œil.

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Après la petite marche dans l'allée commerçante et encore quelques mètres dans une rue adjacente, on se retrouve à l'entrée du domaine du temple Hachimangu. On reconnait l'entrée grâce à l'imposant torii rouge, et au loin, on peut voir le temple en hauteur. Avant d'accéder à ce temple, on décide de faire un petit tour du domaine. On traverse des petits ponts typiques pour découvrir des endroits un peu plus reculés, avec de magnifiques fleurs flottant sur les petits lacs.

En s'avançant vers le temple, on remarque un groupe de personnes habillées de manière typique, ainsi qu'une femme dans une allée un peu plus reculée qui arbore un vêtement traditionnel de toute beauté. Ils s'apprêtent à faire quelque chose, on pense alors qu'il s'agit d'un petit spectacle pour divertir les touristes. Que nenni, lorsque l'animation commence, je comprends qu'il s'agit en fait d'un mariage. La femme s'avance vers l'allée centrale, suivie de personnes habillées tantôt de manière traditionnelle, tantôt de manière plus moderne avec un smoking. Une petite musique retentit, des gens applaudissent. Le couple se retrouve et marche ensemble, suivi des proches, vers un petit bâtiment en plein air où se jouent normalement des rituels, en bas des marches du temple. Je suis tout excité à l'idée de voir un mariage typique le deuxième jour de mes vacances. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai voulu faire un tel voyage: voir des choses qu'on ne voit pas ailleurs, m'imprégner de la culture japonaise. Et voir un tel spectacle se jouer devant moi, j'ai trouvé ça magnifique! Ce qui m'a le plus surpris, c'était de voir que cette partie du domaine n'avait pas été fermée au public, afin de laisser la famille célébrer cet acte en toute intimité. Tout le monde pouvait voir ce rituel de mariage, et ça n'avait aucunement l'air de gêner les personnes impliquées.

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Après ce beau moment, pendant que la cérémonie continuait, j'ai gravi les marches pour voir le temple de plus près. C'était le premier temple que je visitais lors de ce séjour, et pas le dernier! J'ai alors pu découvrir certaines coutumes et rituels. De nombreux japonais viennent là pour faire leur prière. Ils lancent une pièce dans une espèce de grande urne, et font leur prière devant les statues de leurs dieux. Malgré le monde, il règne une ambiance très apaisante. Hélas, nous n'avons pas visité l'intérieur du temple qui fait également office de musée, car d'autres lieux nous attendaient et le monde présent risquait de rendre la visite peu agréable (dans le sens où ça avait l'air étroit).

Au retour, on est passé devant d'autres lieux de cultes bien plus petits, où les gens pouvaient faire une prière en toute intimité. On est ensuite passé sur un petit pont duquel on pouvait voir des petites tortues sur des nénuphars et des oiseaux. Il y a également des points d'eau avec des espèces de louches pour se rafraichir un peu les mains et le visage. On les retrouve un peu partout. Après avoir fini de faire la visite du domaine, on est revenu à notre point de départ (la station) afin de visiter le Kotokuin. Sur le chemin du retour, on a de nouveau croisé les mariés qui étaient transportés par des pousse-pousse japonais.

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La prochaine étape est donc le Kotokuin, une statue géante de Bouddha qu'il faut absolument voir d'après les différents avis qu'on peut retrouver. Deux choix s'offrent à nous: soit on prend un bus qui nous dépose à proximité, soit on y va à pied. On prend le deuxième choix, et on marche pendant environ 45 minutes. J'ai adoré faire cette promenade, car j'ai pris des chemins un peu plus calmes. Je me suis alors retrouvé à arpenter les petites rues japonaises étroites et à l'ancienne comme on peut en trouver dans les films d'animation. Si je devais partir habiter au Japon, ce serait dans un quartier de ce genre. Après toute cette marche, on arrive enfin à l'entrée du domaine du Kotokuin.

L'entrée est payante, ce n'est pas grave, le droit de passage ne coûte même pas 2€. Une fois arrivé dans le domaine, la grandeur de la statue de Bouddha nous impressionne! Quand on voit les photos, on ne s'attend pas à une statue de cette ampleur. On peut également visiter l'intérieur de la statue. Cela ne présente certes pas beaucoup d'intérêt et on en fait le tour en 30 secondes, mais pour même pas 20 cents, on peut voir comment est montée une telle structure. Il fait par contre une chaleur étouffante à l'intérieur de cette statue, comme si on était enfermé dans un four. Après avoir fait le tour de la statue et l'avoir contemplée sous tous les angles, on décide de faire une petite promenade dans le domaine. Il y a un peu de verdure, mais on en fait très vite le tour, c'est assez minuscule. Il y a une chose que j'ai regretté en allant voir cette statue, c'était l'emplacement des petites boutiques touristiques. Il y en a une à l'extérieur du domaine, qui est accessible en traversant une petite rue. Cela ne me dérange pas, c'est assez en retrait. Mais à l'intérieur du domaine, il y a également des petits magasins vendant des babioles, et j'ai trouvé que ça enlevait pas mal au charme de ces lieux... Le côté commercial et touristique s'est hélas fait ressentir dans presque tous les lieux de ce genre qu'on a été visiter. C'était parfois plus discret, mais la plupart du temps, on se mangeait un stand de souvenirs à l'intérieur même des temples.

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Après la statue du grand Bouddha, direction la plage pour une petite promenade. C'est en marchant jusque là-bas que je me rends compte que cette ville n'est pas identique aux autres. Il y a une ambiance vraiment unique et apaisante, c'est d'ailleurs un des meilleurs lieux qu'il m'ait été donné de visiter au Japon! Bref, arrivé à la plage, je me promène sur le trottoir, car je n'ai pas envie de ramener du sable dans mes chaussures. D'autant plus que je n'avais pas prévu d'y aller. La plage est assez petite et pas forcément jolie. Par contre, il y a pas mal d'animation: des jeunes qui font du skate sur des rampes, d'autres qui jouent au ballon, d'autres qui font du vélo, ... C'est très vivant, mais je ne m'y attarde pas: mon estomac crie famine, il faut que je trouve un lieu où manger!

Plus tard, j'apprendrai que sur cette plage, on peut avoir une belle vue sur le Mont Fuji. Mais comme ce n'était pas la bonne saison, le Mont était camouflé. Dommage, mais ça me fera d'autres choses à voir pour de futurs voyages là-bas!

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Je suis de retour à la station de Kamakura, le fameux point de départ. À côté d'un McDo, il y a un petit restaurant souterrain qui fait de la cuisine typique. On s'y installe et on mange copieusement. Un bon bol de nouilles avec du canard (première fois que j'en mangeais), le tout badigeonnant dans une espèce de soupe. Ce qui est drôle, c'est que dans les restaurants japonais, on nous sert gratuitement de l'eau à table, mais c'est parfois la seule boisson disponible (parfois on a droit à du thé). Du coup, moi qui aime accompagner mes repas d'une boisson pétillante, j'ai du faire sans, mais ça ne m'a pas trop dérangé. Mêmes les habitudes alimentaires sont différentes de chez nous.

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Ayant fait le tour de Kamakura, on décide de rentrer à l'hôtel pour nous reposer. Dans le train du retour, on voit au loin à la gare d'Ōfuna un bout de statue blanche qui semble très grande, mais camouflée par des arbres. On décide de sortir du train pour voir ça de plus près. Après avoir difficilement trouvé l'entrée de cette mystérieuse statue (là encore, la gentillesse des habitants nous y aura emmenés), on entreprend une montée assez balèze et sans marches. Arrivé en haut de la montée, on apprend qu'il ne nous reste qu'un petit quart d'heure pour visiter avant que les portes ne ferment. On y va quand même, et après avoir encore monté quelques marches dans un décor plus calme et typique (avec des petites statuettes honorifiques), je me retrouve en face de la statue la plus grande et la plus impressionnante qu'il m'ait été donné de voir! La statue représente un dieu bouddhiste et est toute blanche. Il s'en dégage une pureté incroyable, on voit qu'elle est bien entretenue (ou plus récente).

Je reste là de longues minutes à contempler cette magnifique œuvre quand apparait un autre visiteur: un père et ses deux très jeunes enfants. Eux viennent pour faire une prière. Le père commence, et les deux enfants le regardent faire. Ensuite, le père leur apprend comment faire. Il leur donne à chacun une pièce qu'ils jettent dans cette espèce d'urne. Le grand avait l'air de déjà savoir quoi faire. Le petit, tout craquant, regarde son père et l'imite. On a atteint à ce moment-là un niveau tellement élevé de "cuteness" que j'ai cru que j'allais fondre. C'était un très beau moment à voir.

Après cela, on rentre au bercail pour un repos bien mérité. Cette journée fait partie des plus intéressantes et riches de tout mon séjour!

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