Cover Trucs lus 2☽23

Trucs lus 2☽23

« Flâneur au large, — à la dérive,
Épave qui jamais n’arrive… »

Liste de

15 livres

créee il y a environ 1 an · modifiée il y a 4 mois

1Q84 : Livre 1
7.1

1Q84 : Livre 1 (2009)

Ichi-kyū-hachi-yon

Sortie : 20 septembre 2011 (France). Roman, Fantastique

livre de Haruki Murakami

Annotation :

Wa mon niveau de déception est stratosphérique
Je perdrai pas mon temps sur les tomes 2 et 3, le potentiel du roman est gâché par des passages inutiles et des scènes de cul à répétition, des descriptions de poitrines pour on sait pas quelle raison ? C'est lourd et naze, et ceci dit il y a de grosses erreurs sur la marchandise et ce qu'annonce le synopsis est mille fois supérieur à ce qui se passe dans le roman.

Anthologie (1992-2005)
8.4

Anthologie (1992-2005)

édition bilingue

Sortie : mars 2009 (France). Poésie

livre de Mahmoud Darwich

Annotation :

« L'eau
M'attache
A ton nom...
Il ne reste de moi, que toi, et ne reste, de toi,
Que moi,

Que ferons-nous de la tranquillité
Qui nous reste... et d'une sieste entre deux mythes ?
Et rien ne nous porte : Ni la route, ni la maison
Ce chemin fut-il de tout temps, le même ? »



« La martyre fille de la martyre fille du martyr
Soeur du martyr et soeur de la martyre et bru
De la mère du martyr, petite-fille d'un grand père de martyr
Et voisine de l'oncle du martyr, etc., etc.
Et rien de nouveau dans le monde civilisé,
Les temps de la barbarie sont passés,
La victime est anonyme, banale,
La victime... comme la vérité... est relative.
Etc., etc. »


La Maison de Claudine
7.1

La Maison de Claudine (1922)

Sortie : 1922 (France). Roman

livre de Colette

Annotation :

trop descriptif, j'y trouve aucun d'interêt, et je pense que j'ai pas commencé Colette avec sa meilleure oeuvre dans tous les cas, c'est juste un ensemble de nouvelles bourgeoises autobio sur son enfance qui sont vraiment chiantes à lire o_o (j'avoue j'ai même pas fini)

Kiffe kiffe demain
6.1

Kiffe kiffe demain

Sortie : 2004 (France). Roman

livre de Faïza Guene

Annotation :

rapide à lire, tranches de vie racontées à la première personne par une narratrice ado de 15 ans, écrit par Faïza Guène à 19 ans. On s'habitue vite au style et ça perd en intérêt dans la longueur + les références sont un peu vieillies mais c'est intéressant à lire. J'aimerais lire ses livres plus récents

Terminal Boredom

Terminal Boredom (2021)

Stories

Sortie : 20 avril 2021 (Japon). Recueil de nouvelles, Science-fiction

livre de Izumi Suzuki

Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'espère qu'on pourra avoir une édition fr bientôt !
7 nouvelles SF et dystopiques très oniriques. Le contexte complet du récit se dévoile toujours petit à petit, par touches, à travers les pages, et les nouvelles sont souvent à chute. Suzuki Izumi parle de la manière dont la vie est normée, surtout pour les femmes, des rôles sociaux de genre, à travers les liens amicaux, amoureux, familiaux, et du temps qui passe et qui détruit. Elle se positionne contre l'autoritarisme et l'exploitation par le travail dans plusieurs de ses écrits et la modernisation aliénante et urbanisée est un thème récurrent. L'addiction et la dépression sont aussi des sujets principaux, vus à travers un prisme social et collectif (très lié à la condition féminine), pas comme seulement quelque chose d'individuel et de psychologique. Beaucoup de mélange de rêves et de souvenirs, notamment des difficultés à se rappeler du passé. Elle interroge la perception du temps et son lien avec la construction d'une histoire collective, et donc la manière dont l'autoritarisme politique se développe aussi par la perte de repères temporels certains. Mais aussi d'un point de vue individuel. La sensation de perte de mémoire est souvent ressentie par ses personnages, qui ont des notions de temps très imprécises. L'age de 36 ans et le désir de retourner en arrière revient dans plusieurs nouvelles, sachant que Suzuki s'est elle-même suicidée à 36 ans, ça nous laisse clairement pas indifférent aux peines qu'elle raconte dans ses écrits. Dans sa réflexion sur le genre elle pense aussi la transidentité, mais sans trop la comprendre. Et interroge la vie en dehors de l'hétérosexualité - comme système de pouvoir et d'organisation sociale - à travers le lesbianisme ou la critique du mariage (qui est très présente). Ses personnages principaux sont essentiellement féminins et dépressifs. (fun) Lu en anglais aussi et je suis pas bilingue donc pas toujours easy.

« Time is related to memory. Maybe my ability to remember is getting weak. Is that why time keeps skipping ? That means something wrong with my brain and... it's already Sunday. Oh, it's Sunday, again.
There's something inside my empty brain, and that something expands on high speed. It's keeping memory from fastening on to anything. Every day feels like it's happening inside a dream.
Eventually, the concept of time started to disapear. »
(Night Picnic)

L'Aube
7.8

L'Aube (1987)

Xenogenesis, tome 1

Dawn - A Lilith's Brood Novel

Sortie : 27 octobre 2022 (France). Roman, Science-fiction

livre de Octavia E. Butler

Annotation :

Premier tome d'une série en 3 tomes.
L'Aube c'est un voyage SF souvent perturbant à la rencontre d'un peuple extra-terrestre. ça interroge le rapport à l'autre, la domination et la manière dont le consentement se fabrique.
Lillith est le nom du personnage principal, référence à la théorie de la première femme d'Adam, pas née de sa côte mais parallèlement à lui à partir de la même argile. C'est elle, en tant que première femme, et première éveillée après l'Apocalypse et écocide qu'a subit la Terre, qui va devoir reconstruire l'humanité, mais sous les ordres des Oankali (le peuple e.t.) auquels elle est forcée de s'assimiler. A travers le choix d'obéir se cache une soumission et une assimilation forcée à la structure dominante / l'autre option rarement donnée sinon est celle du suicide. Tout ça en huis-clos, dans un vaisseau spatial organique qui nous donne l'impression d'être une prison immense, et qui peut prendre et récréer toutes les formes, une salle d'isolement, un lieu de vie communautaire, et même la Terre.
C'est une œuvre qui interroge profondément le consentement ; ça en fait une lecture assez forte et est la raison pour laquelle la lecture est parfois dérangeante, on est témoin de la structure coercitive dans laquelle elle est forcée de vivre, Lilith n'a aucun pouvoir en dehors de celui qu'on lui donne et a conscience de cette privation.

Orlando
7.5

Orlando (1928)

Sortie : 1948 (France). Roman

livre de Virginia Woolf

Annotation :

« Orlando n'avait jamais tant ri de sa vie. Voilà donc ses dieux ! La moitié d'entre eux, des ivrognes, et tous, des paillards ! Beaucoup se querellaient avec leurs femmes. Aucun n'était au dessus d'un mensonge ou de la plus mesquine cabale. Leur poésie était gribouillée au dos des notes de blanchisseuses, avec, comme pupitre, la tête d'un apprenti envoyé par l'imprimeur. […] Les poètes passaient le reste de leur temps en bamboches et en orgies dans les brasseries et les tavernes ... »

« Les charges essentielles relevées contre elle étaient : 1° qu'elle était morte et ne pouvait, par suite, rien détenir en légitime propriété ; 2° qu'elle était une femme, ce qui revenait sensiblement au même ... »

« tous ces gens, sont tellement hommes ; puis, je déteste les duchesses ; et je n'aime pas les cakes ; et quoique je sois assez méprisante, je ne pourrais jamais apprendre à l'être autant qu'eux, comment puis-je donc devenir un critique ? »

« Donner un aperçu véridique de la société londonienne à cette époque ou même à n'importe quelle époque, dépasse les moyens d'un biographe ou d'un historien. Seuls les écrivains, qui n'ont pour la vérité que peu de goût et aucun respect – nous voulons dire les romanciers et les poètes – réussiraient peut-être à traiter ce sujet, car il est un de ceux où la vérité n'existe pas. Rien ici n'existe. Tout n'est que vapeur – mirage. »

« Bonthrop, disait-elle, je m'en vais », et lorsqu'elle l'appelait de son deuxième nom « Bonthrop », le lecteur doit comprendre qu'elle désirait la solitude, voyait son compagnon et elle comme deux taches dans le désert, mais souhaitait rencontrer la mort seule : car les gens meurent chaque jour, à dîner, ou comme ceci, dehors, dans les bois automnaux ; et tandis que les feux de joie flamboyaient et que Lady Palmerston ou Lady Derby l'invitaient chaque soir, le désir de mourir envahissait Orlando, et quand elle disait « Bonthrop », en fait elle disait « Je suis morte », elle poursuivait son chemin comme un spectre entre les hêtres d'une pâleur fantomatique, et s'enfonçait dans la solitude avec le sentiment que c'en était fini de ce bruit, de cette agitation minuscule, et que désormais, libre, elle pouvait enfin aller de l'avant ... »

« Et voici que la littérature était un monsieur d'âge mûr, en complet gris, qui parlait de duchesses. La désillusion d'Orlando fut si forte qu'un crochet ou quelque bouton fermant le haut de sa robe céda tout à coup et laissa tomber sur la table, Le Chêne, Poème. »

L'Art de la joie
8

L'Art de la joie (1998)

L'arte della gioia

Sortie : 9 septembre 2005 (France). Roman

livre de Goliarda Sapienza

Annotation :

800 pages c'est un gros morceau et contrairement à beaucoup ça m'a pas transcendé comme roman. C'est un livre qui appuie à des points précis dans le cœur, qui a un style aussi libre que la femme dont il raconte la vie, il y a pour le coup un vrai art de la rage et du désir de vivre qui transpire du livre et tout ce qu'il peut apporter est assez décrit dans les avis qui en parlent. Mais c'est aussi un roman vachement glauque, sans jamais se présenter comme tel et je sais pas, c'est super déroutant. C'est sûrement le but de Sapienza aussi ? J'aime beaucoup les romans où ça dialogue, et ça en est clairement un, mais il devient à la longue un peu fatiguant à lire : entre ellipses et flashback pas précisés, et rappels constants de qui est en train de parler ; ça créer une écriture assez fastidieuse surtout à partir de la deuxième moitié même si je lui trouve des vraies qualités.

Le Diable trouve à faire
7.2

Le Diable trouve à faire (1976)

The Devil Finds Works

Sortie : 20 septembre 2018 (France). Cinéma & télévision

livre de James Baldwin

Annotation :

« The civilized have created the wretched, quite coldly and deliberately, and do not intend to change the status quo; are responsible for their slaughter and enslavement; rain down bombs on defenseless children whenever and wherever they decide that their “vital interests” are menaced, and think nothing of torturing a man to death: these people are not to be taken seriously when they speak of the “sanctity” of human life, or the “conscience” of the civilized world. »

incisif, part de son expérience, analyses ciné et politiques à lire et relire
lu en vo donc il manque des nuances dans ma compréhension du texte et du ton (ironie, sarcasme etc...) et de l'émotion avec laquelle il parle. Mais c'est très percutant (première fois que je lis du Baldwin).
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« The Americans should certainly know more about evil than that; if they pretend otherwise, they are lying, and any black man, and not only blacks —many, many others, including white children—can call them on this lie; he who has been treated as the devil recognizes the devil when they meet. At the end of The Exorcist, the demon-racked little girl murderess kisses the Holy Father, and she remembers nothing: she is departing with her mother, who will, presumably, soon make another film. The grapes of wrath are stored in the cotton fields and migrant shacks and ghettoes of this nation, and in the schools and prisons, and in the eyes and hearts and perceptions of the wretched everywhere, and in the ruined earth of Vietnam, and in the orphans and the widows, and in the old men, seeing visions, and in the young men, dreaming dreams: these have already kissed the bloody cross and will not bow down before it again: and have forgotten nothing »

« a black man, in any case, had certainly best not believe everything he sees in the movies. »

« It became a grave, a tragic matter, on the North American continent, where white power became indistinguishable from the question of sexual dominance. But the question of sexual dominance can exist only in the nightmare of that soul which has armed itself, totally, against the possibility of the changing motion of conquest and surrender, which is love. »

« That victim who is able to articulate the situation of the victim has ceased to be a victim: he, or she, has become a threat. »

Home Body
7.3

Home Body (2020)

Sortie : 17 novembre 2020 (Canada). Poésie, Version originale

livre de Rupi Kaur

Annotation :

c'est pas ce que je préfère dans le style mais je pense que ça peut plaire à beaucoup, rupi kaur écrit comme des cris du coeur. Facile d'accès et très sincère

Mrs. Dalloway
7.3

Mrs. Dalloway (1925)

(traduction Marie-Claire Pasquier)

Sortie : 1994 (France). Roman

livre de Virginia Woolf

Annotation :

C'est marquant mais ça reste parfois assez dur de maintenir sa concentration. Le fait que tout se passe en une journée provoque une petite sensation de longueur. Sinon entre deux sons de cloche, 180 pages de monologues intérieurs et de flux de pensée. C'est très beau par son style et par la manière qu'a Virginia Woolf de raconter la pensée, l'intériorité, le voyage, la fuite, l'amour, la détresse, l'ennui ; de dialoguer avec son époque, l'histoire de son pays, la modernité, l'évolution des modes de vie, de l'industrie, des pratiques sociales ; et de toujours laisser la mort et le suicide planer. Elle écrit des récits de vie complexes et entiers, que ce soit dans la durée d'un jour ou celle de 500 ans. C'est rempli de très belle pages.

« Quant aux autres expériences, les expériences solitaires que l'on traverse seul dans sa chambre, dans son bureau, en marchant dans les champs et dans les rues de Londres, il les avaient connues ; il était parti de chez lui, encore enfant, à cause de sa mère ; elle mentait ; parce qu'il était descendu à l'heure du thé pour la cinquantième fois les mains pas lavées ; parce qu'il ne voyait pas d'avenir à Stroud pour un poète ; et c'est ainsi que, prenant sa petite sœur pour confidente, il était parti pour Londres en laissant derrière lui un mot absurde, comme en écrivent les grands hommes et que le monde découvre plus tard, une fois devenue célèbre l'histoire de leur lutte.
Londres n'a fait qu'une bouchée de million de jeunes gens du nom de Smith ; et ne se souciait guère de prénoms extraordinaires comme Septimus par lesquels des parents pensaient distinguer leurs enfants. Dans son pavillon du côté d'Euston Road, que d'expériences, encore et encore, qui transformaient en deux ans un innocent ovale rose en un visage amaigri, crispé, hostile. »

« Et puis – ce matin même elle l'avait perçu – il y avait de la terreur ; l'impuissance qui submergeait, cette vie dont nous chargent nos parents, qu'il faut vivre jusqu'à son terme, qu'il faut parcourir sereinement ; au plus profond de son cœur, il y avait une peur affreuse. [...]
D'une certaine façon, c'était son échec à elle – sa honte. C'était sa punition de voir sombrer et disparaître ici un homme, là une femme, dans cette obscurité profonde tandis qu'elle était forcée de rester ici dans sa robe du soir. Elle avait intrigué, commis des indélicatesses. Jamais elle n'avait été complètement admirable. Elle avait voulu le succès et Lady Bexborough et tout le reste. »

Anthologie de la poésie palestinienne d'aujourd'hui
7.7

Anthologie de la poésie palestinienne d'aujourd'hui

Sortie : 4 mars 2022 (France). Anthologie

livre de Abdellatif Laâbi

Annotation :

très marquant
il y a beaucoup d'auteur-ices et j'aime beaucoup le fait qu'il y en ait qui écrivent sur internet uniquement à la base

« Si nous étions dans un monde virtuel
j'aurais omis de me rappeler la guerre
je me serais évertué à l'oublier comme les tués oublient
les traits du Général
comme les martyrs se rappellent le chemin vers la maison

La guerre a pris fin, et tous ceux que j'ai connus sont maintenant morts, ou bien des criminels de guerre, ou bien des criminels de guerre morts

Si nous étions dans un monde virtuel
j'aurais éteint la guerre comme si tu éteignais la télévision
Mais nous sommes nés dans un monde de fils de pute
et quand les gens naissent dans un monde de fils de pute
le temps se transforme en machine à écrire
et les tués en poèmes »
(Ghayath al-Madhoun)

« Les jours étaient longs
Nous en faisions de tout
sans qu'ils s'épuisent
L'amour était cristallin
et abondant
comme l'eau dans les canaux
et les robinets
Je ne suis pas une partisane
de la nostalgie
J'ai aimé mon présent
davantage que mon passé
même si je suis seule
sans proches ni amis
ou alors vacante
comme les maisons des vieilles
et des déplacés
J'ignore comment la douleur
s'est incrustée dans mon coeur
alors que je n'ai pas ouvert la bouche
une seule fois
sauf pour rire »
(Amina Abu Safat)

Suicide total

Suicide total (2023)

Sortie : 27 février 2023 (Canada). Correspondance

livre de Julie Doucet

Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

bah alors pourquoi c'est dans livre alors que c'est du dessin c'est une grande question mais j'ai la flemme de changer la fiche
sinon c'est vraiment super et impressionnant dans son style, j'ai beaucoup aimé et Julie Doucet est trop super géniale

Vingt-cinq dessins d'un dormeur

Vingt-cinq dessins d'un dormeur

Sortie : novembre 2023 (France). Beau livre & artbook

livre de Jean Cocteau

King Kong théorie
7.7

King Kong théorie (2006)

Sortie : 2006 (France). Essai

livre de Virginie Despentes

Annotation :

à lire; très très pertinent sur son analyse du viol, de la prostitution et du porno. et c'est très accessible

« Les hommes, en toute sincérité, ignorent à quel point le dispositif d'émasculation des filles est imparable, à quel point tout est scrupuleusement organisé pour garantir qu'ils triomphent sans risquer grand-chose, quand ils s'attaquent à des femmes. Ils croient, benoîtement, que leur supériorité est due à leur grande force. Ça ne les dérange pas de se battre carabine contre cran-d'arrêt. [...] C'est tout le secret de leur tranquillité d'esprit. »

Redmill

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