Top 2018

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Alors oui pour la dernière place j'aurais pu mettre dans ce top le magnifique Phantom Thread de PTA, ou même le très beau La Forme de l'eau de Del Toro, mais L'Empereur de Paris reste pour moi, bien qu'étant un film loin d'être parfait (la faute à quelques personnages mal gérés), une réussite incontestable pour le cinéma de genre français. Enfin un blockbuster français utilisant le patrimoine historique français. Enfin on ressent le budget à l'écran. Enfin du romanesque. Enfin du cinéma. Ce film se distingue de l'autre tentative de l'année : Un Peuple et son roi, lui aussi ambitieux film chorale sur la révolution française, mais trop empêtré dans le carcan du film historique complexe et cet aspect de film d'intérieur. Il faut également souligner la bonne santé du cinéma de genre français cette année (Burn Out, Revenge, Jusqu'à la garde...).

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Même si ce ne fut pas la claque attendue (comment pouvait-il en être autrement ?), on ne peut nier son plaisir et sa satisfaction d'enfin découvrir sur grand écran cette arlésienne qui dure depuis près de deux décennies. Le film reste un film malade, trop ambitieux, qui reflète toutes ces années de galère, ce qui en fait un film méta en diable sur la création. Un film qui trouvera son importance avec le temps.

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Ex aequo avec La Ballade de Buster Scruggs.

Cette année aura été la révélation des films netflix. Jusqu'à aujourd'hui les films netflix ne brillaient pas par leur réussite et ce malgré de très bons cinéastes. Au mieux nous avions des films intéressants mais sans réelle maestria. Mais avec Hold the Dark je dois avouer m'être réconcilié avec netflix. Le réal Jeremy Saulnier se fait plaisir en livrant une sorte de survival en milieu hostile enneigé, une sorte de The Grey like, en posant une réelle atmosphère et de purs moments de cinoch (dont une fusillade mémorable). Alors oui le film ne va parfois pas au bout de ses thématiques et peut aussi paraître brouillon, mais l'intention, l'ambition sont là et la réussite visuelle a fini de me convaincre.

Netflix a continué de me convaincre peu de temps après avec La Ballade de Buster Scruggs des frères Coen. Pourtant les critiques m'avaient quelque peu refroidi, évoquant un film à sketchs inégal. Et si le premier sketch pouvait me faire peur par son humour attendu, je fus convaincu dés le second et scotché devant ma télé jusqu'à la fin, la diversité des sketch visitant tous les codes du genre du western fait vraiment plaisir et le palmarès d'émotions est immense. Bref un très bon film et les Coen toujours au sommet.
Mention spéciale : autre western intéressant, les Frères Sisters d'Audiard.

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Ex æquo avec Les Indestructibles 2.
Si on m'avait dit que j'adorerai un film d'animation Spider-Man sortant de chez Sony, basé sur le spider-verse et sur Morales, j'aurai bien rigolé. Et pourtant belle claque que voici. Déjà visuellement, le film est tout simplement dingue, toujours innovant, fulgurant, mais surtout n'oublie jamais ses personnages et arrive nous impliquer émotionnellement, chose très/trop rare dans le genre super-héroïque pour être souligné. La raison pour laquelle je le place avant Les Indestructibles 2, c'est tout simplement parce que la claque a été doublée par le fait que je ne l'ai pas vue venir. A la différence des Indestructibles 2, parfait, magnifique, jouissif, mais ce film attendu depuis 14 ans a été la réussite attendue (ce qui est déjà énorme) mais sans dépasser pour autant mes attentes.
Mention spéciale pour Mutafukaz, autre très grosse réussite d'animation franco-japonaise tirée d'une bd.

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Avec Comancheria, restait à savoir si la réussite incombait au réal David MacKenzie ou au scénariste très en vogue Taylor Sheridan. Avec Outlaw King, encore une production netflix, on a notre réponse. Se voulant être une sorte de suite officieuse au Braveheart de Gibson, voilà un film qui vient combler un manque dans le paysage cinématographique actuel : l'absence quasi totale de films historiques antiques ou médiévaux depuis plus d'une décennie... Du plan séquence monstrueux d'intro à la violente bataille finale, on est littéralement plongé dans cette époque et on n'a plus envie d'en sortir. En espérant que d'autres productions de ce calibre arriveront vite.

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Il fallait le génie visuel de Joe Wrigt pour rendre aussi impressionnant un film se situant presque intégralement dans des bureaux et salles de réunion. Alors oui la performance de Gary Oldman n'y est pas pour rien mais Wright arrive à insuffler à son histoire un lyrisme qui sort le film du carcan du pseudo réalisme et du respect historique, s'autorisant des scènes surréalistes sans jamais tomber dans les pièges habituels. Et oui on peut voir ce film comme un complément au Dunkerque de Nolan sorti l'an dernier, traitant du même contexte historique, mais au traitement radicalement différent.

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Même si les 7 Psychopathes n'était pas ouf, j'attends forcément la bave aux lèvres le moindre film du réal de Bons Baisers de Bruges (un de mes gros coups de cœur des années 2000). Je ne m'attendais tout de même pas à un tel déferlement d'éloges et de récompenses à la sortie de ce Three Bilboards. Je ne sais pas si ces dernières sont méritées ou pas, toujours est-il que voir Woody Harrelson donner la réplique à Sam Rockwell et Frances McDormand déjà ça vaut son pesant de cacahuètes. Le tout dans un scénario coenien, aux dialogues bien ciselés et aux personnages hauts en couleurs et on obtient un pur plaisir de cinoch à consommer sans modération.

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Je n'ai toujours pas revu Gravity en blu-ray, l'expérience salle ayant été particulièrement folle (best 3D ever). Du coup, faire le chemin inverse en découvrant le nouveau film de Cuaron sur netflix ne m'enchantait pas (une bonne télé s'impose quand même), quand bien même le sujet semblait anti-spectaculaire. En effet, sujet le moins vendeur du monde, une boniche travaillant pour une famille bourgeoise mexicaine dans les années 70, tombe enceinte d'un homme qui n'assume pas, le tout en noir et blanc, bref le genre de film que l'on croit trouver sur arte un jeudi à 1h du mat. Et pourtant... on se retrouve en étant dans l'impossibilité de décrocher 2h durant. Cuaron nous livre le portrait d'une famille et d'une société à travers un film visuellement à tomber par terre. On est absorbé dans ce film d'une force implacable, preuve que la réussite d'un film ne vient pas de son sujet mais de son traitement. Et Netflix s'impose définitivement dans le game.

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Il est de ces films où on n'a pas trop de trucs à dire. Le genre d'objet filmique parfait. Cohérent de bout en bout. Qui arrive à rendre prenant un sujet qui aurait pu être académique ou soporifique chez d'autres. Spielberg montre qu'il reste un maître incontesté en la matière. Alors oui cette année aura aussi été l'année de son Ready Player One, qui promettait beaucoup mais qui malgré quelques scènes réellement hallucinantes n'a pas réussi à transcender son sujet. Mais peu importe, son grand film de l'année est cette plongée dans le milieu journalistique des années 70, belle parabole du journalisme actuel, avec un casting toujours parfait, la lumière de Janusz Kaminski, et un film arrivant à rendre l'impression d'un journal plus impressionnante qu'une bataille regroupant un géant de fer et un mecha-Godzilla (déjà impressionnant en soi), ça n'a pas de prix.

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S'il y en a bien un que je n'ai pas vu venir c'est celui là. Après avoir vu en salle Les Brasiers de la colère et Strictly Criminal, j'avais fini par penser que le réal Scott Cooper était un réal cinéphile bon élève appliqué, sachant choisir des sujets en or et s'entourant d'un cast prestigieux, mais destiné à marcher dans les traces de cinéastes plus grands que lui.
C'est donc à reculons que je suis allé voir Hostiles et c'est tout retourné que je suis sorti de la salle. Dès la scène d'intro on est calmé. Oui le western se porte bien en ce moment, mais avec ce film c'est un plaisir de cinéphiles brut qui reste. Depuis combien de temps n'avions nous pas vu sur grand écran un pur trip d'indiens contre la cavalerie avec trompette et fort ? Pas un personnage n'est pas creusé. Pas un paysage n'est pas magnifié. Pas une musique n'est pas sublimée. Pas un acteur ne semble pas être fait pour ce rôle. Christian Bale trouve peut être son meilleur rôle tandis que Rosamund Pike continue de m'épater après Gone Girl. Et le final est d'une rare perfection, le genre de scène qui te fait chialer durant le générique et qui fait qu'il resta favori de cette année depuis le mois de mars.