The Division Belle (Best Vinyl Art 2022)

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La seule surprise de cette album vient du fait que le cliché est réalisé par le batteur lui-même, Matt Helders. Mis à part ça, c'est aussi vide qu'un parking désert, depuis maintenant deux albums le groupe tourne au barbiturique. Même pas à la hauteur des quelques ballades des premiers albums, le bolide du groupe à stade (et à groupies hystériques) se regarde le nombril et continue de véhiculer une imagerie vieillotte chère à Turner devenu un crooner bien trop jeune. Le cliché a été pris à Los Angeles (comme toujours sur internet on retrouve des enquêtes pour déterminer le bâtiment exact) et la voiture date surement des années 80. On ira pas jusqu'à analyser là un monde presque sans aucune voiture surtout que le groupe doit bien se fiche de l'écologie mais la composition n'en reste pas moins belle. Dommage qu'elle n'ai pas servie à d'autres pilotes.

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Voir liste de l'an passé. En effet, même artiste et même groupe pour un rendu assez similaire. Toujours un bordel sans nom aussi auditif que visuel. On ne sait où regarder et ce n'est de toute façon pas le but. David Rudnick a un talent indéniable pour la typographie ou le graphisme extrême pour le compte de prestigieuses marques mais ici il réitère l'exercice d'un assemblage beaucoup trop arty pour rester accessible. Se pose donc toujours la question de la conceptualisation à outrance. Et surtout pourquoi deux nominations aussi proches pour ce qui fait certes une très belle suite à Cavalcade mais certainement pas une réinvention (alors que Schlagenheim en 2019 méritait davantage).

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Du groupe qui a produit des tubes internationaux avec une facilité déconcertante on attend pas telle épuration. En se rapprochant dangereusement de la folk, la bande à Joseph Mount gagne en sagesse mais perd surement un peu en fougue. A part de rares sursauts, on nage donc dans des eaux calmes où chaque instrument reste à sa place et peu de folies sont autorisés. Et donc pourquoi ne pas allé chercher de vieux clichés des années 90 de l'artiste Kate Mount pour illustrer ce naturisme musical ? Dommage pour un groupe qui s'était fait une spécialité de l'illustration mais logique pour représenter au mieux une décennie qui a le vent en poupe et qui a porté en discipline roi la photographie vernaculaire.

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Première participation du groupe allemand le plus connu du monde pour cette compétition. Il faut dire que Sehnsucht et Mutter étaient arrivés un peu tôt et que peu d'albums sont sortis au final. Comme pour la précédente mouture de 2019 pas de logo emblématique et c'est dommage car Dirk Rudolph, son auteur est crédité comme designer de l'album. Mais la photo vient elle du chanteur Bryan Adams, immortalisant le sextet sur les marches du Trudelturm, bâtiment berlinois à la forme évocatrice qui ne choquera pas les fans du groupe (comme la musique d'ailleurs qui n'invente pas la poudre). Beaucoup de retouches autour pour l'ambiance austère mais au final ça fonctionne. Sortent-ils d'un bunker après l'apocalypse ou débarquent-ils de leur navette spatial sur une planète sans espoir ? La soufflerie vierge de toute indication sur ses murs laisse n'importe quelle interprétation possible.

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Motif récurrent chez le peintre Brian DeGraw, la main est ici comme une main tendue à l'auditeur. La musique toujours aussi cocon d'Hot Chip nous invite une fois de plus à danser tous ensemble dans l'amour et surement quelques drogues douces. Certainement pas la sortie la plus mémorable du groupe mais toujours une valeur sûre, qu'on écoutera avec plaisir dans les moments appropriés. Et une énième nomination puisque leur choix d'artistes sont toujours bons. Mais à la vue du titre n'a-t-on pas à faire à une main qui se relache après une prise de plaisir totale ? Dur d'être funky comme le chante Alexis Taylor mais cette parfaite alliance des couleurs dans un style bien rétro devrait nous aider.

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Continuant sa pop-isation (à défaut d'avoir encore un nouveau pope) Ghost explose encore sa popularité avec Impera. De moins en moins effrayant avec les délires occultes de son gourou égocentrique Tobias Forgue, la collaboration avec l'artiste polonais Zbigniew Bielak est toujours en place. Et puisque Wikipedia fait bien les choses en voici un bout : "La pochette suit la coutume du groupe à s'inspirer de visuels iconiques7. Elle est basée sur une photographie d'Aleister Crowley2, écrivain et occultiste britannique, duquel le groupe s'inspire grandement et emprunte l'expression You can call me Little Sunshine pour l'une de ses chansons." Alors au-delà de la très bonne ref, je trouve le visuel particulièrement peu efficace et beau. Ça fait encore plus mal avec les animations cheaps pour les vidéos Youtube mais il y a vraiment quelque chose de suranné qui nous renvoie aux horribles illustrations d'Iron Maiden. Dommage quand on voit ce que pouvait donner une belle composition sur Meliora par exemple ou au moins un concept fort avec Prequelle qui changeait un peu de la peinture de visage habituelle. Le métal a beau être encore fortement ancré dans ses traditions, on sait qu'il peut faire mieux que ça.

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Ô joie Kae Tempest revient à la musique. Après quelques livres couronnés de succès la•e roi•eine revient à ses premiers amours avec un nouvel album entre rap et word spoken. Si sur la partie musicale on laissera à chacun•e le jugement de l'exercice (de très bonnes instrus en tout cas) je reste par contre totalement dubitatif sur la pochette. Alors oui le rapport à la nature (un livre de 2020 qui s'appelait Connexion et se besoin de retrouver ses vrais racines qui nous lient toustes) et donc l'absence d'artifices etc mais.. c'est moche. On est vraiment sur de la photo qui figure au mieux sur le livret d'une édition deluxe mais certainement pas sur la couverture du cd. Et c'est d'autant plus rageant qu'on doit cette prise de photo à Wolfgang Tillmans. Si ce nom ne vous dis rien c'est le gars à l'origine de la photo de Blonde pour Frank Ocean soit une des images les plus iconiques dans la musique des dernières années. Pas sur que pour The Line Is a Curve on s'arrache des t-shirts. Et absence de retouche ou d'effet n'est pas synonyme de manque d'ambition iconique comme par exemple Blue Rev d'Alvvays sorti cette année aussi et qui présente un bien plus intérêt en terme de composition de l'image tout en gardant un aspect pris sur le vif.

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Très belle pochette pour la réunion de deux pointures de la musique qui donne lui à un album de rap très solides avec forcément des musiques incroyables en fond. Pas de surprise pour l'illustrateur puisque c'est Jacob Escobedo qui est derrière les crayons. En effet l'illustrateur qui a notamment officié pour Cartoon Network n'est pas étranger à l'une des têtes pensantes de Gnarls Barkley. On le retrouve sur les pochettes de Broken Bells, autre super-projet de Danger Mouse et pour The Shines, dont le leader fait aussi parti de Broken Bells. Vous suivez toujours ? Bref une grande famille et surtout des habitués de la présente compétition. Et cette année toute les chances sont mises de leur côtés. Une campagne visuelle impactante qui joue énormément sur le noir et blanc pour mettre encore plus en valeur ces ronds de couleur. Je n'ai pas trouvé de réponse particulière au choix de l'oeil vert et rouge mais j'imagine bien une référence engagés vu les artistes en question. Une nouvelle version de l’œil grecque facilement déclinable et qui marque bien l'esprit, pas besoin de plus.

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Jack White c'est bleu. Je suis désolé mais c'est comme ça. Pour aussi vieux qu'est le monde les White (sic) Strips sont rouges et Jack White (sic) il est bleu. C'est pourtant simple, même son précédent album de 2022 comportait du bleu. Alors oui la seconde sortie de l'année est bien plus jolie mais pourquoi ne pas avoir procédé à un léger travail de graphisme pour intégrer du bleu ? Je sais que ça peut paraître anodin mais il n'y a rien de plus triste que de voir une direction artistique ne pas se respecter. Bon allez il y a le lettrage en bleu sur l'arrière pochette donc on va dire que ça passe. D'autant plus que des cheveux de l'artiste boulimique de travail jusqu'aux clips plein d'intelligence artificielles, le bleu est omniprésent. Et si la folk de cette album est poliment ennuyante surtout après un Fear of the Dawn doudingue, le choix d'une photographie aussi iconique est bienvenu. Peu d'infos sur Nikolai Matorin et son Rythm of Labor mais on appréciera le choix du titre pour un album si mou et facile. A noter la très belle back cover aussi cette fois-ci de Ed Westcott. On imagine le discours un peu proche des vrais gens de Jack White, presque à ça de nous claquer un album de country.

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Comme de d'habitude Perfume Genius s'affiche sur scène mais cette fois-ci en peinture. Enfin tout du moins présume t-on que c'est un portrait. Réalisé par Nicasio Torres, l'absence presque total de formes précises nous conforte dans l'écoute d'un disque difficile d'accès, âpre et sortant des conventions. Le fond noir colle bien avec l'atmosphère très obscure de l'ensemble mais mine de rien une silhouette se dessine. Appuyé par le présence de deux yeux et de ce qu'on devine être une bouche avec du rouge à lèvres, un peu d'humanité sort alors de l'ensemble à l'image de l'album qui comporte un tout petit peu de paroles chantés. On ne sait pas vraiment ce qu'on a vu ou entendu mais c'était chouette. Je sais pas pourquoi la peinture me fait penser à We Are Chaos de Marilyn Manson en 2020 mais en tout cas il y a un peu le même attrait malsain, sans savoir quels terribles secrets cachent ces images.

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Un retour après 9 ans d'absence ça se prépare et les Yeah Yeah Yeahs avaient mis les petits plats dans les grands. Clip sur mesure, featuring (une première) avec Perfume Genius et bien entendu un vinyl tout beau tout propre. Tirée d'une photographie d'Alex Prager, le visuel a une aura toute particulière non sans rappelé un certain Wish You Were Here. Une invitation découvrir le travail de la photographe américaine qui aime autant les foules que les silhouettes solitaires trimballées dans tout les sens. Une mise en scène hautement cinématographique qui change des clichés conventionnels. Mais plus qu'un instantané d'un film qui ne verra jamais les jours, ses œuvres renferment tout un imaginaire qui réinterroge l'humain et la société américaine. Bien plus détonnant que le retour musical du trio new-yorkais qui est gentiment en pilote automatique. En l'absence de gros tubes on sera juste heureux de retrouver la voix de Karen O un peu plus engagée que la décennie passée forcement. Les Yeah Yeah Yeahs n'explosent pas en plein vol mais avec une toute petite demi heure de chansons on est comme ils le demandent, refroidis.

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Ôde au mauvais goût la peinture de Dan Craig (non non pas celui dans James Bond) nous rappellerait presque les années obscures des pochettes de CD avec Ô filles de l'eau de Nolwenn Leroy ou le Métamorphose de Magalie Vaé. ... Oui ça fait mal hein ? Alors certes ici on est sur 100% de peinture mais la technique maitrisée ne suffit pas seule à faire des belles images et on est guère loin d'un photoshop malencontreux. Ce qui se veut autant un pastiche d'une peinture classique que de l'imagerie queer ne va au final nul part et c'est bien dommage car quitte à aller dans le mauvais goût autant y aller à fond. La même année sortait Please have a seat de NNAMDÏ et en plus d'être dans une pop beaucoup moins informe et mièvre, la pochette proposait une impossible caricature qui explorera le style dadaïste tout au long des pochettes de toute les chansons composant l'album.

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Pour garder le sourire il faut de la couleur ! Une mission que les TDCC ont confié au peintre Alan Fears qui reste ici fidèle à son style habitue : naïf, saturé de couleur et simpliste dans les formes. Baignant allégrement dans les années 80/90 et la côte californienne, la peinture représente au mieux le style de l'artiste et les dalles colorées au sol laissent deviner le dancefloor que nous prépare le trio nord-irlandais. Hélas ce ne sera pas leur album le plus délirant mais juste un gentil essai.

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Qui mieux que Brian Eno pour faire du Brian Eno ? Non content de sortir un nouvel album dans sa discographie tentaculaire, le septentenaire en réalise aussi la pochette. L'une comme l'autre sont à la fois éthéré, hors du temps et d'un autre temps. Les voix électroniques d'un côté, ce qui pourrait être un pylône électrique de l'autre. Des claviers drones qui s'enchaînent, des calques de couleurs qui se superposent. Rien n'invente la pluie mais tout fonctionne très bien ensemble et c'est d'autant plus logique quand une même personne réalise tout. Un voyage bien calme seulement secoué par ce titre qui hurle histoire de bien nous rappeler que tout ça parle un peu de la fin du monde à travers les paroles de monsieur Eno. Et oui, moi non plus je ne savais pas qu'il chantait. Reste alors le mystère de tout ces mots écrits presque aléatoirement en filigrane sur la pochette.

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On retiendra malheureusement plus The Ruby Cord pour son morceau de HOLY SHIT 41 MINUTES C’EST QUOI CE BORDEL que pour l'illustration. Dommage car Jake Blanchard fournit un excellent travail, fidèle à son style très dépouillé et paradoxalement très illustratif. Une parfaite couverture de livre pour enfants (mais pas trop), qui fourmille de babioles et d'histoires à raconter. Une très belle alliance donc avec la chanson colossale The Hermit, véritable album dans l'album qui alterne tellement de séquences différentes qu'elle ne tiendrait pas dans la hotte de l'illustration. En tout cas bien content de retrouver un style similaire à notre punk national Jo99 et dommage qu'on ai pas le droit à de petites animations en bonus.

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On le sait, le rap est peu présent dans une compétition très Kexp tier mais quitte à prendre un album pourquoi celui là ? C'est moche et pas intéressant je suis désolé. Pas spécialement plus envie de m’intéresser au travail de Sterling Ruby mais au moins la musique reste agréable et bien chill. Et dans le genre foutraque cette même année on pouvait citer le Time Skiffs beaucoup plus visuel d'Animal Collective par exemple. En rap des jolis portraits comme celui de Denzel Curry pour Melt My Eyez See Your Future sont absents et que dire de la pochette ultra emblématique de Vous êtes pas contents ? Triplé ! par Benjamin Epps qui fait mal aux dents rien qu'à la regarder.

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Dans la droite lignée de sa participation d'il y a deux ans, Kevin Morby revient avec une photographie de lui dans un décor travaillé. La mise en scène est tout de même moins percutante même si on se doute qu'ici c'est surtout la pose qui est travaillé. Perdu au milieu de ses souvenirs photographiés, l'homme fait profil bas, comme en plein introspection (et on le comprend d'autant mieux à l'écoute des différentes chansons mélancoliques). Pense-t-il, pleure-t-il ? Le cliché de Johnny Eastlund reste léché même si très conventionnel et change au moins un peu du simple portrait.

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Martin Andersen à la photo (oui tout n'es pas crée à l'ordinateur !) et Chris Bigg au graphisme s'associent pour livrer ce Doggerel, titre bien trouvé tant les Pixies semblent improviser certaines paroles un peu vides de sens histoire de remplir les chansons. Clairement pas mon type de rock qui se repose surtout beaucoup sur l'aura du groupe de Boston.
On va donc se concentrer sur le visuel qui rappelle étrangement Head Carrier avec la prédominance de noir, blanc et rouge ainsi que le visuel coupé en deux. Si c'est un peu moins cracra cette fois-ci on reste tout de même dans une étrange élaboration. Pas sur que le format cd s'adapte le plus à ce genre de graphisme là où on verrait la parfaite affiche de festival. Au final chacune des deux moitiés pourraient très bien fonctionner seule et c'est un crève cœur que de voir donc ce montage hasardeux. Alors il faut bien reconnaître un esprit très à l'ancienne et surement ultra référencé jusqu'à la typographie du nom du groupe très travaillée. Dommage que le concept se perdent un peu sur les vidéos d'animations des paroles avec une typo plus manuscrites et donc moins design. En tout cas le contraste des couleurs fonctionne bien et il y avait vraiment un concept à plus creuser (il n'y a qu'à voir la back cover).

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Gros dossier qu'on a là avec monsieur Neil Krug. Dur de passer à côté de lui puisqu'il a officié pour de nombreux artistes, autant pour des pochettes que clips ou shooting photos. On le retrouve souvent acoquiné à Lana del Ray, Tame Impala avec qui il était dans la compétition l'année dernière pour la majestueuse DA de The Slow Rush, A$ap Rocky, Cage The Elephant, Unknown Mortal Orchestra et j'en passe. Loin d'être sa premier participation puisque déjà présent grâce à The Horrors en 2011 (à l'époque je ne créditais pas trop) ou First Aid Kit en 2014 on le voyait surtout en 2017 avec l'artiste qui nous intéresse présentement : Bonobo. Et ca fait plaisir car via son site, le graphiste parle pas mal des concepts autours des directions artistiques ce qui est bien trop rare quand je fais mes petites recherches pas du tout journalistiques. Après les flammes et le côté rocailleux de Migration, le duo part donc à la mer pour Fragments. Avec des photographies prises à moitié dans l'eau, l'idée était d'évoquer le mouvement, "comme si quelque chose se passait toujours à côté de l'appareil photo". Et ça fonctionne, très onirique et organique, les différents clichés ont quelque chose de flottant, comme une idée qui ne tient pas en place. On a là que la pièce d'un puzzle, pas forcément plus grand mais plus long dans la durée. Il n'y a peut être que le dégradé de couleur de la pochette principal que je trouve un peu bizarre même si au final très efficace et qui donne suffisamment d'originalité à un visuel qui reste quand même ultra basique. Pour autant que j'aime le travail de Krug, l'absence de travail de lettrage est toujours dommageable tant je sais qu'il y avait matière à faire et que c'aurait été bien fait. Surtout avec des typos liquides, quitte à flirter avec le mauvais goût.
Au final on reste dans du bien plus classique et épurée, taillée pour du mouvement donc de la vidéo. A ce titre justement les clips n'ont rien de fantastique mais feront de très bons économiseurs d'écrans. Bref c'est beau mais c'est tout, et on espère retrouver Krug très vite pour des visuels bien plus chocs. Même chose pour Bonobo qui livre un album éléctro à écouter en toute occasion mais dont on ne se souviendra en aucune.

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(texte précédemment perdu donc excusez ma flemme) Je n'en parle que rarement mais le concours manque à tout les niveaux de diversité. Alors si pour la musique on n'est presque plus étonné que malgré la discrimination positive que déteste tant les fafs le milieu reste encore majoritairement masculin (et encore, là on parle d'une sélection de vinyles, pas d'une prog de festival qui doit rameuter du monde), c'est un peu dommage pour le graphisme où les groupes sélectionnent encore majoritairement des hommes. Un plaisir donc que de voir le travail de Cinta Vidal choisi ici. Un univers surréaliste où les structures se fondent entre elles, les objets lévitent et les formes deviennent difficilement distinguables. Et c'est d'autant plus appréciable que la barcelonaise officie beaucoup sur des bâtiments offrant donc un format XXL à sa poésie. Alors forcément un vinyle c'est un peu plus petit mais la réalisation est remarquable. Et le point de bascule évoqué par le titre de l'album est bien représenté puisque l'amoncellement de chaise symbolise un monde où nous somme pour l'instant confortablement tous assis mais qui est au bord de sa chute. Dommage qu'il y ai autant de chats mais je ne suis plus vraiment objectif. Et c'est toujours bon à signaler mais ici l'animation des lyrics video (passage presque obligé) fonctionnent car une simple rotation sur un visuel conçu comme une illusion d'optique fait que sans gros effets spéciaux on est hypnotisés. Parfait pour nous immerger dans ce nouvel opus pop (presque pas vieillot !) du duo légendaire plein de douceur.

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Dry Cleaning fait partie de ces groupes déjà nominés pour leur prédédentes sorties et vu le nombre de groupes dans ce cas on peut se poser de sérieuses questions sur les conditions de sélections des vinyles. Et ce qui était à la base une simple entreprise vendant des cadres pour exposer ses pochettes préférées s'apparente presque au petit disquaire du coin qui a ses coups de cœur qu'il va tenter de refiler à tout prix. Et on ne doute pas que l'offre de vinyles est tellement pharamineuse qu'il faut bien faire une sélection mais à revoir presque toujours les mêmes noms, en général d'un seul et même pays on se dit que c'est tout de même passer à côté d'une variété qui serait surement bien excitante pour les yeux avertis.
Mais fini de râler, c'est cette fois-ci Annie Collinge qui réalise la photographie, un simple savon bien entendu rehaussé par cette typographie tout en cheveu. On ne va pas bouder son plaisir de voir pour une fois un lettrage original et qui rompt un peu avec le côté trop propre/mode/design de l'artiste. On est en plein dans le still life que les vidéos publiées ne contrediront pas. De quoi aller à merveille avec la nonchalance de Florence Shaw qu'on imagine très bien tenant à peine le micro et avec un verre de Baccardi à la main.

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Ce beau diable de Baxter publie un best of pour ses 20 ans de carrière, pas de surprise donc pour les fans et on imagine mal les autres se jeter sur la galette. En tout cas le côté dandy mi beauf mi-millionnaire est toujours aussi assumée avec ces chaînes en or du plus bel effet. Plus bel effet c'est vite dit car si la réalisation de Louise Mason est propre elle n'est hélas rien de plus. Il y a autant d'effort que le fait de sortir un best of avec un seul inédit et dans le même genre graphique on pensera plutôt au BIB10 (en référence à cette 10ème sortie) de 2022 aussi qui ne se contente pas simplement d'un effet bling bling avec du doré. Là aussi on référence beaucoup sur l'artiste mais en oubliant pas de montrer aussi à voir aux néophytes. Et quitte à avoir une typo dorée celle de Once Twice Melody de Beach House faisait un peu plus envie (question de goût j'imagine).

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On va pour une fois citer tout les crédits puisqu'on est face à une pochette quand même assez bien travaillée. Donc Aidan Cochrane et Carlos O’Connell à la direction artistique, Filmawi pour la photo et Aidan Cochrane pour le graphisme. L'ensemble donne un visuel léché très bien décliné pour tout les supports avec cette couleur rouge obsédante (non pas le rouge de l'amour avec le titre I Love You mais quelque chose qui est plus de l'ordre du sang que certains peuvent avoir sur les mains) et une typo dorée gothique du plus bel effet. La composition est chargée en sens aussi puisque Skinty Fia renvoie à une expression irlandaise, "La damnation du cerf. Cette pièce rouge apparaît alors comme une antichambre de l'enfer, sur laquelle se cachent les pires intentions. Éminemment politique et attaché à leur île d'origine, le groupe livre donc plus un brûlot qu'un album musical en tant que tel. Des mélodies qui tournent un peu à vide le temps d'une dizaine de titres mais se retrouvent incarnés par le message et donc aussi un peu par les visuels, et ça, c'est toujours intéressant.

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Attention star de la photographie en approche puisque David Black c'est notamment le type qui a photographié les Daft Punk sur leur dernier album. Et on comprend vite à la vue de son portfolio que ce n'était pas juste un coup d'essai dans le luxe et les strass mais que de Moroder à Lynch en passant par les Yeah Yeah Yeahs ou même Lou Doillon (?!), une esthétique de la mode s'est développé au cours des très nombreuses collabs autant pour des personnalités que des marques. Pas le groupe le plus connu avec lequel il travaillera mais le voilà donc à piloter le visuel du nouveau Black Lips et à utiliser si bien le noir qui fait son nom ainsi que moult paillettes. Un résultat très pochette des années 2010 mais qui fonctionne surtout bien pour son hyper contraste qui noie Zumi Rosow dans la forme du cheval. Si on ne prête pas attention on se demandera juste alors pourquoi des excroissances sortent de l'animal avant de se rendre compte que quelqu'un est en fait allongé dessus. Et au clip Lost Angel d'expliciter le tout. Bien loin de la punk hardcore de leurs débuts, la sagesse des Black Lips semble donc aussi passer par une esthétique classy encore heureusement un peu surréaliste (mais attention à ne pas s'embourgeoiser tout de même, hein !?).

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Zoomez, zoomez mes bons ! Ce qui apparaît comme une simple photo se révèle être en fait une peinture ultra réaliste. Et le britannique Simon Monk n'en est pas à son coup d'essai. Popularisé par sa série Secret Identity, son travail s'axe autour de la peinture presque photoréaliste d'objets du quotidien et de l'enfance dont notamment des figurines de super héros. Éternel nostalgique et geek (s'il était un héros il se serait appelé Nostlagia Man), il infuse dans tout ses tableaux cette part d'ordinaire magnifiée par le rendu hautement proche d'un cliché. Rendre l'anodin magnifique mais aussi le super héroïque basique en le ramenant à sa condition d’objet manufacturé en masse en Chine, objet d'un nouveau culte comme les Grecs à l'époque avaient leur statues de dieux mythologiques. Alors certes ici pas de héros Marvel ou DC mais toujours des sacs plastiques s'adaptant aux quelques singles et reprenant le Concorde de l'une des chansons pour l'album. L'objet est-il à vendre ou vient-il d'être acheté ? En tout cas on est bien face à un album rock qui se joue des mélanges, dès son introduction baroque tout en citant plus loin Bilie Ellish histoire de nous rappeler que les musicien•ne•s de la formation sont encore bien jeunes. On ira pas jusqu'à disserter sur le Concorde en sac plastique qui pourrait être une pièce à conviction par rapport à son accident mais avant tout un jeu avec le médium de la peinture et un rapport aux faux. Ants From Up There et pourtant loin de la pâle copie et du produit prêt à consommer même si un vinyl reste avant tout un simple objet de consommation comme un autre. Par quoi donc passe la beauté de l'art, le doré de l'avion, le bois noble ?

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Pfiou, bon. Alors. Je ne saurais dire à quel moment tout cela a merdé mais la pochette est à mon sens un peu raté pour autant qu'on le prenne comme un hommage rétro ou au contraire une pure créa moderne. Le clin d’œil à 2001 L'Odyssée de l'Espace est évident avec ces rayons lumineux qui semblent nous aspirer jusqu'à la lumière blanche. Et alors quoi ? Le futur serait la mort ? Bastille ne semble pas si fataliste même si l'album traite on s'en doute beaucoup des nouvelles technologies (cf le magnifique monologue de l'acteur Riz Ahmed). Alors même si ça colle bien à cette espèce de bouilli électro qui brille par moment, on est quand même sur un alliage de couleurs et d'une typo qui nous ramènent aux tout débuts de l'Art Numérique. Pire, même pas un visualizer sur Youtube pour profiter au moins du mouvement suggéré (tout juste une petite vidéo trailer sur une boucle de 2 secondes...). Et pour enfoncer le clou, ce sont 3 personnes qui sont à la réalisation de cette œuvre : Ryan Vautier, Danishu Perea et Dan Smith, leader du groupe.
Quitte à parler futur, autant y aller à fond comme Everything Everthing et leur Raw Data Feel fortement dosé en intelligence artificielle.

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La question du mouvement reste centrale dans cette édition 2022. En effet avec la globalisation des visualiser, toute les pochettes ou presque se retrouvent maintenant animées plus ou moins habilement. On se demande alors parfois si il est vraiment nécessaire de tenter de faire bouger une peinture qui n'a rien demandé ou au contraire de figer un visuel bâti pour du métrage. En regardant les vidéos organiques de Röyksopp on pencherait bien pour la seconde question. Et bonté divine qu'il y en a des vidéos. En sortant un triptyque dans la même année de 2022, le duo norvégien a fourni un travail colossal. Ou plutôt Jonathan Zawada. C'est lui qu'on retrouve à la créa visuelle, ornant aussi bien les 3 albums que la dizaine de singles et la trentaine de clips. Et si je vous dis qu'en plus de ça que chaque chanson à le droit à un court métrage de réalisateur différents dans des styles différents c'est tout simplement vertigineux. Difficile donc de ne pas y trouver son compte mais aussi de ne pas y voir du gâchis par-ci par-là. Pour en revenir donc à Zawada, l'artiste se base essentiellement sur une I.A, passage presque obligé pour tout les groupes de cette décennie. Le résultat est impalpable, indiscernable, toujours en mouvement. Tels les furtifs de Damasio, ses sculptures semblent ne jamais se figer et c'est donc presque dommage d'avoir un arrêt sur image pour la pochette. On aimerait que le format se révolutionne pour devenir éternellement vidéo (pauvre site de SC qui est déjà aux fraises..). Les sculptures 3D de l'australien ne sont donc réellement intéressantes qu'en ligne et pour ce qui est des pochettes on se rapatriera plutôt sur sa collaboration avec Flume, aussi en 2022 pour Palaces. Obsédés par le Bin chicken, le duo a travaillé tout un univers assumant la 3D à fond, les oiseaux colorées et.. des graphiques excels ? Tout ne fait pas sens, et donc fait terriblement sens, un joyeux foutoir dans une éléctro un peu plus stimulante que celle des 3 Profound Mysteries, un brin ambitieux par rapport à leur musicalité.

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Cocorico youpla boum enfin une artiste française pour la photographie. Gil Lesage, qui est aussi vidéaste et costumière réalise cette photographie très eighties (ça va donc bien avec cette pop d'un autre temps) mais pas forcément magnifiée par le design de Julian House qui prend au pied de la lettre le Pink Album. Probablement une des pires typos du concours et donc rien de marquant dans le bon sens du terme. Alors que bon avec élégance et esthétisme, EZ3kiel prenait la pose (une première dans leur discographie) avant que la photo ne soit complétement brulée.

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Carte piège, ce Tableau n'est pas du tout français mais londonien ! Ce sera bien la seule déception de tout le disque puisque la pop-rock audacieuse par moment des Orielles fonctionne à merveille et revendique son côté arty jusqu'à la pochette presque sous forme de manifeste. En effet devant un cliché fantomatique des jeunes femmes est écrit une longue phrase permettant de joindre le groupe à son album. C'est plutôt malin tout autant que pour le choix de la photo. Signé Neelam Khan Vela (Ben Barbetta Thomson au graphisme), le cliché renvoie beaucoup en partie aux travaux de Lee Friedlander, autre photographe qui a inspiré la chanson Darekened Corners. Travaillant essentiellement le noir est blanc, l'humain (que ce soit lui-même ou des modèles) est omniprésent dans sa carrière. La bassiste Esmé Dee Main-Halford déclarera qu'à un exposition sur le presque nonagénaire elle avait adoré comment les œuvres semblaient communiquer entre elles. On pourrait alors se dire qu'il est dommage ici de rajouter du texte à une photo qui à priori donc pourrait parler d'elle-même mais est-ce vraiment la même chose qui est dîtes ? Aussi, le fait que le texte apparaisse en simple filigrane fait qu'il illisible en petit format laissant ainsi donc l'image en autonomie.

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Je.. Humph. Bon un album chouette à écouter qui commençait presque avec des notes oniriques laissant penser à un futur trip en asie du sud mais pas du tout on est face à du rock-pop tout ce qu'il y a de plus classique. Mais bordel Stephen A. Wood. Depuis plus de 30 ans qu'il travaille avec les Boot Radleys c'est la fête du slip, une soupe un peu informe saupoudré de psychédélisme qui si elle pouvait passer dans les années 90 n'est pas vraiment de bon goût en 2022. C'est vilain, mal exécuté et la typo n'a rien à faire dedans. Sinon en 2022 prenez Cult Of Luna qui cachait sa tôle brisée dans un océan de noir pur pour The Long Road North. L'effet assez bluffant est qu'on dirait de loin à une peinture avec une forêt dans une brume de feu. Y a que moi qui voit ça ?