Cover Stupidly happy, ou la quête de l'album pop ultime [Portrait d'une discographie #7 - XTC]

Stupidly happy, ou la quête de l'album pop ultime [Portrait d'une discographie #7 - XTC]

"I can't decide whether XTC is smart or stupid. Most likely, they're a smart band playing stupid music that by virtue of time and place and irony becomes smart again. But if that means they're a smart band playing smart music, why don't more people listen to them?"

Ainsi parle un type ...

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Liste de

14 albums

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a presque 7 ans

3D EP (EP)
7.2

3D EP (EP) (1977)

Sortie : 7 octobre 1977 (France). Rock, Pop rock

EP de XTC

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

Les premiers pas de bébé XTC j'en ai presque les larmes aux yeux :')

Après s'être brièvement appelés The Helium Kidz (de 1972 à 1977), le quatuor sort son premier EP, un 4 titres (enfin 3 plutôt, le 4ème est une blagounette de 10 secondes) qui annonce bien la couleur. À cette époque XTC vient de rencontrer le punk (même s'ils rejettent l'étiquette qu'ils trouvent péjorative, d'autant qu'ils ne sont que très peu impressionnés par les Sex Pistols dont ils trouvent la musique trop simpliste) et s'approprient les codes de l'époque en la jouant super-cocaïné, super rapide, super sautillant, mais déjà avec de très évidentes velléités pop comme en témoignent "Science Friction" (qui combine couplet punk "classique" et refrain de plus en plus catchy) et "She's So Square" et son parfait petit motif héroïque. Tout cela est encore très influencé ska/dub, et White Music qui arrive offrira une palette plus vaste !

Full playlist :
https://www.youtube.com/watch?v=evdza8rVvpc&list=PL0VQVFM4ctAlvfdJihKxUWBcJmMMF1brp&index=1

White Music
7

White Music (1978)

Sortie : 20 janvier 1978 (France). Rock, New Wave, Electronic

Album de XTC

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Premier album ! Et je l'affirme : première franche réussite. Même dans la carrière éclatée du groupe, White Music fait déjà figure d'OVNI. À moitié renié par Patridge dès la sortie de Drums & Wires d'ailleurs, qui avoue avoir bien trop forcé sa voix à l'époque pour se rendre intéressant. Et en effet, il force le poto Andy ! On sent l'influence très forte de Captain Beefheart, et on entend de manière générale dans la musique du groupe à cette époque un mélange glorieux entre le sens pop des Buzzcocks, la folie décadente de DEVO, les grooves flingués du premier Talking Heads (grosse influence de David Byrne sur Patridge à mon avis) et des rythmiques très ska.

Et je l'admets volontiers, tout cela me ravit au plus haut point ! Certes la "maturité" n'est pas au rendez-vous, les paroles c'est un peu du grand n'importe quoi, les chansons sont des bricolages où des idées en pagaille sont collées pour tenter de faire un morceau qui tient debout... comme c'est bon. C'est le gros bordel (étant maso, je recommande même l'écoute avec les bonus tracks, qui incluent l'EP précédent et des inédits), mais cette folie est contagieuse et même si certains morceaux ne prennent pas ("I'm Bugged", "Crosswires") c'est quantité négligeable car ils sont vite remplacés par les autres tubes : "This Is Pop", "Statue of Liberty", "Into the Atom Age", "Neon Shuffle"... et cette reprise au bulldozer de "All Along the Watchtower" ! Ah, ça devait être quelque chose un concert de XTC...

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=BJ55eqcApKQ

Chansons de Colin : Crosswires, Do What You Do, I'll Set Myself On Fire
Chanson d'Andy : le reste.

Go 2
6.7

Go 2 (1978)

Sortie : 6 octobre 1978 (France). Rock, New Wave, Punk

Album de XTC

T. Wazoo a mis 6/10.

Annotation :

Certes la pochette est géniale (je vous conseille de vous pencher dessus à la loupe, ça vaut le coup), mais il est difficile de ne pas voir ce Go 2 comme l'album des restes de White Music. Ce qu'il n'est pas tout à fait ("Battery Brides (Andy Paints Brian)" après tout est une nouveauté complète pour XTC, avec son hommage à Brian Eno, mais malheureusement pas une nouveauté mémorable) car il se concentre plus sur le synthé de Barry Andrews (qui se cassera après l'album) mais la qualité demeure bien plus inégale que sur son grand frère.

On retiendra l'excellente "Meccanik Dancing", entre DEVO et Gang of Four, le combo de Moulding "Crowded Room" et "The Rythm" (avec sa mélodie très Magazine-esque) qui consacrent Moulding comme un songwriter de poids pour la première fois - il a 5 chansons sur 12, ce qui restera son record absolu.
On oubliera "Buzzcity Talking", une sorte de sous "Crosswires" (qui était déjà faible), ainsi qu'une bonne partie de la deuxième face, comme le délire interminable de "Life Is Good in the Greenhouse", et les deux derniers morceaux : "Super Tuff", un dub très faible et redondant composé par Barry Andrews, et "I Am the Audience" aussi faible mélodiquement.

Sans doute l'album le moins bon de leur carrière. Ce qui veut dire que tout le reste sera mieux que ça... brace yourself, leur marathon d'excellence commence juste après !

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=1U4z5KpfTpg

Chansons de Colin : Buzzcity Talking, Crowded Room, The Rythm, I am the Audience
Chansons de Barry Andrews : Super Tuff, My Weapon (co écrite avec Colin)
Chansons d'Andy : le reste.

Are You Receiving Me? (Single)

Are You Receiving Me? (Single) (1978)

Sortie : 27 octobre 1978 (France). Rock, New Wave, Pop rock

Single de XTC

Annotation :

Si je veux que cette liste soit vraiment une intégrale, faudrait que je commence à parler des singles (pas tous hein, pas fou, juste ceux qui ne figurent pas sur un album). Are You Receiving Me est le premier d'entre eux, sorti en pleine période Go 2, et ma foi que ce soit la face A ou la face B "Instant Tunes", les deux s'ils avaient figuré sur celui-ci auraient fait partie du haut du panier sans problème.

"Are You Receiving Me" est une parfaite punk song décadente avec son petit synthé qui abreuve la piste de son étrangeté contagieuse, et son pont fantastique qui prouve à qui ne le saurait pas encore à l'époque que XTC abrite des compositeurs parmi les plus talentueux du pays. "Instant est un chouia moins brillante mais demeure jouissive à sa manière (et encore ce synthé qui fait des merveilles, c'est à en regretter le départ de Barry Andrews...)

Are You Receiving Me :
https://www.youtube.com/watch?v=-xPnAlMgHHU
Instant Tunes :
https://www.youtube.com/watch?v=cr52fOBzauE

Life Begins at the Hop (Single)

Life Begins at the Hop (Single) (1979)

Sortie : 4 mai 1979 (France). Rock, New Wave, Pop rock

Single de XTC

Annotation :

Hey vous savez quoi ? Andy Patridge n'est pas le seul à composer des parfaits petits tubes, la prevue : Colin signe là sa première reconnaissance commerciale (il avait déjà commencé à bien envoyer sur le pourtant inégal Go 2). Si "Life Begins at the Hop" s'était retrouvé sur Drums & Wires il n'aurait pas fait pâle figure en pleine face A, au milieu des autres tueries. Déjà son don de mélodiste transparait...
La face B en revanche, c'est juste un gros délire instrumental de Patridge (le premier d'une longue série dont on retrouvera la suite plus tard...), aussi régressif que son nom l'indique. Bien fun, même si ça n'est pas du niveau d'autres face B du groupe.

Life Begins at the Hop :
https://www.youtube.com/watch?v=wsyqhHY3vlo
Homo Safari :
https://www.youtube.com/watch?v=rXPg6tl7OSI

Drums and Wires
7.4

Drums and Wires (1979)

Sortie : 17 août 1979 (France). Rock, New Wave, Indie Rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Drums & Wires est un album essentiel, au moins historiquement. Il s'agit d'une part de leurs premières sessions dans un "vrai" studio prestigieux, qui leur permet de mener leurs expériences sonores avec plus de professionnalisme qu'auparavant. D'autre part il s'agit de leur premier album avec Dave Gregory, ami d'enfance guitariste de Patridge, qui vient remplacer le claviériste Barry Andrews.

Drums & Wires marque donc l'ancrage ferme de XTC dans la pop à guitares, avec un travail également assez impressionnant sur la batterie (et les rythmiques en général). D&W c'est aussi l'avènement de Colin Moulding en tant que compositeur "à succès" ; et pour cause il signe ici le meilleur morceau (et l'un des plus gros succès commerciaux du groupe) : l'inénarrable "Making Plans for Nigel", ses mélodies super catchy et sa satire des parents qui formatent leurs enfants. Il pond aussi l'excellent dub alcoolisé "Day In Day Out" ainsi que ma petite favorite, la douce mais imparable "Ten Feet Tall", dominant ainsi la face A. Et quelle face A ! Qui voit Patridge compléter avec des tueries de son cru ("Helicopter" et "When You're Near Me...").

On avait tout pour avoir un premier chef-d'oeuvre... si la face B s'était avérée au niveau. Dans les faits D&W prend du plomb dans l'aile sur l'infernal quatuor "Roads Girdle the Globe" (délire australopithèque lourdingue), "Reel by Reel" (pas mal mais refrain faiblard), "Millions" (jam studio intéressante mais s'étire inutilement) et "That is the Way" (seul faux pas de Colin, trop mollassonne).

Heureusement le triplé final relance la folie du groupe au travers de deux compos furieusement pop et d'une conclusion névrosée apocalyptique, franchement déprimante mais enragée ("Complicated Game"). D&W est un jalon essentiel mais clairement le groupe peut mieux faire, pour peu qu'il garantisse une meilleure constance dans le songwriting.

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=ph-cxsWVrMw

Chansons de Colin : Making Plans for Nigel, Ten Feet Tall, Day In Day Out, That Is The Way
Chansons d'Andy : le reste.

Black Sea
7.6

Black Sea (1980)

Sortie : 12 septembre 1980 (France). Rock, New Wave

Album de XTC

T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Réglé comme une horloge, XTC revient un an plus tard pour un nouvel album à la pochette Jules Verne-esque. Black Sea constitue la première explosion Beatles-esque du groupe, pour un album très mélodique et plus pop que Drums & Wires. Des mélodies c'est bien simple, il y en a partout ; l'incroyable riff de "Generals & Majors" (Moulding en forme olympique), le refrain de Respectable Street et ses "wooouh!", l'espèce de reprise inconsciente de l'arpège de "I Want You (She's So Heavy)" sur "No Language In Our Lungs", la joyeuse et teigneuse "Towers of London", l'euphorie trépidante de "Burning With Optimism's Flames" (la perle cachée du disque à mon humble avis), le refrain victorieux de "Sgt. Rock Is Going To Help Me)" qui cause de timidité inter-sexes...

Le songwriting est plus constant que sur D&W, mais on sent que XTC a le cul entre deux chaises, hésitant à se la jouer complètement pop (la batterie est très envahissante, à mon grand regret). Il faudrait qu'ils parviennent à se défaire pour de bon de leur passé ska (et punk) et qu'ils cessent de vouloir intégrer des morceaux clairement voulus pour le live (la jam "Living Through Another Cuba" par exemple, super redondante malgré des gimmicks catchy).

Mais pas de panique, English Settlement arrive !

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=4Hl1R-FVuTY

Chansons de Colin : Generals and Majors, Love at First Sight
Chansons d'Andy : le reste.

English Settlement
7.4

English Settlement (1982)

Sortie : 12 février 1982 (France). Rock, New Wave, Pop rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le voilà, l'album de l'explosion. Explosion commerciale (le plus vendu avec Oranges & Lemons), explosion créative et stylistique, explosion de format (double album, 72 minutes) explosion consciente (le plus "politisé")... XTC avec English Settlement accomplit en partie ce que je souhaitais qu'ils accomplissent depuis D&W, à savoir s'aventurer pleinement en terrain pop en se distançant d'une part de la contrainte d'écrire des morceaux jouables en live, d'autre part d'une prod étouffante accordant une place trop importante à la batterie de Terry Chambers.

Et matez moi ce premier disque de l'amour, un putain de sans faute incluant certaines des plus grandes chansons du duo ; la très sombre et sérieuse (étonnant pour une ouverture d'album) "Runaway" qui traite d'abus familiaux, l'hymne anti-démolition "Ball & Chain", la tuerie à tiroirs de "Senses Working Overtime" (single le plus vendu de leur carrière), l'intense et inquiétante "Jason & the Argonauts" (ma p'tite favorite), le chef-d'oeuvre d'écriture qu'est "No Thugs in Our House" qui fustige avec humour l'incompétence des parents aveugles à la radicalisation de leur fiston...

Le seul vrai souci de English Settlement, c'est finalement son excès de confiance en soi qui le voit plomber son deuxième CD avec des morceaux trop étirés ; "Melt the Gun" se repose trop sur son refrain burlesque (6 minutes n'étaient pas nécessaires), "It's Nearly Africa" rate à moitié son émulation de rythmes africains. Globalement le côté "jam" est présent tout du long, rallongeant des bons morceaux qui auraient été plus efficaces s'ils avaient été amputé d'une partie pour en garder la substantifique moelle pop.

English Settlement est donc trop généreux pour son propre bien, mais il contrebalance avec une production très douce qui fait ENFIN respirer la musique du groupe. On étouffe deux fois moins en 72mn qu'en 40mn de Black Sea. Il ne reste plus à XTC qu'à prendre une décision essentielle pour devenir vraiment le grand groupe de pop qu'ils aspirent à être. Ce qu'ils feront dès l'album suivant, certes sous la contrainte...

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=grNqazfyDkc

Chansons de Colin : Runaway, Ball & Chain, Fly on the Wall, English Roundabout
Chansons d'Andy : le reste.

Mummer
7.1

Mummer (1983)

Sortie : 30 août 1983 (France). Rock, Pop rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour situer au mieux cette période, il faut se pencher sur l'hygiène de vie de Patridge en tournée ; accro au valium depuis sa tendre enfance (les prescriptions sauvages pour calmer les enfants tristes...), il s'est vu supprimer sa dose un jour lorsque sa femme en pleine tournée pour English Settlement a tout foutu dans les chiottes. Et ça n'a pas manqué : son cerveau s'est mis à fondre, multipliant les épisodes confusionnels et les crises de panique sur scène. Ajoutons à cela le fait que XTC n'a jamais touché un kopec sur leurs concerts et nous avons un cocktail gagnant : fini les concerts, définitivement.

XTC devient alors exclusivement un groupe de studio. Ce qu'ils avaient toujours aspiré à être, mis à part le batteur Terry Chambers qui lui ne vivait que pour les tournées et quittera le groupe pendant les sessions du nouvel album, Mummer, dont il trouvait les partitions de batterie trop molles.

Et en effet Mummer peut être vu comme un album plus "mou", par ceux qui considéreraient le Sgt. Pepper comme mou. Comprendre plutôt : très pop, avec des morceaux plus légers, mais aussi plus complexes et ambitieux, exploitant plus qu'auparavant les forces du studio pour souligner les mélodies plus que la puissance de la section rythmique. Et cet album est ma foi excellent ! Ce passage au full studio s'avère particulièrement épiphanique pour Andy, qui sait toujours d'avance ce qu'il veut pour habiller ses chansons (contrairement à l'indécis Colin) : le perfection de morceaux comme "Life on a Farmboy's Wages", "Great Fire" ou "Ladybird" est confondante, Beatlesesque même ! Colin lui n'offre pas sa collection la plus inspirée, mais s'en tire avec les honneurs avec la délicieusement cheesy "Wonderland". Cette extase studio accouche tout de même d'un sacré furoncle, l'interminable "Human Alchemy", qui se traine pataudement sans avoir quoi que ce soit à offrir.

Mummer c'est en fin de compte une véritable entrée dans les prod 80's telles qu'on les connait, avec des synthés et des basses au timbre instantanément reconnaissables. Heureusement, malgré la succession de 4 producteurs, le groupe en fait quelque chose de créatif, épousant ces nouvelles sonorités pour tailler des costumes sur mesure à leurs chansons ambitieuses.

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=HVM85klGg6k

Chansons de Colin : Wonderland, Deliver Us From The Elements, In Loving Memory Of A Name
Chansons d'Andy : le reste.

The Big Express
7.5

The Big Express (1984)

Sortie : 15 octobre 1984 (France). Rock, Pop rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mummer s'est très mal vendu. The Big Express fera à peine mieux. En dépit des qualités certaines de ces derniers, le fait que le groupe ait cessé de tourner a placé Virgin dans l'embarras. De ce fait, ils ont plus ou moins cessé de promouvoir ces nouveaux albums. Et le public commençait sans doute à se fatiguer des frasques de XTC et leurs chansons étranges en décalage de plus en plus important avec la pop de leur temps. Eux devenaient de plus en plus pop psychédélique avec un sens mélodique hérité des sixties, retrouvant leurs racines tandis que le reste du monde se tournait vers le rock à paillettes et les gros synthés massifs.

The Big Express ceci dit s'inscrit dans un ton assez particulier, poursuivant d'un côté leur pop fortement arrangée en studio avec des pistes aériennes voire en apesanteur ("This World Over", unique dans leur carrière, fable post-apocalyptique tire-larmes qui me fout à terre à chaque fois), et de l'autre une espèce de petit retour à leur hystérie épileptique des débuts (le début de "Wake Up", "Shake Your Donkey Up"). La face A est ma foi étrange (un mixed bag comme on dit chez eux). En revanche l'enchainement de "This World Over" à la plus grande partie de la face B est un sans faute impressionnant (Patridge en forme olympique putain ♥) culminant sur l'hilarant et acide "I Bought Myself a Liarbird" qui fustige leur ancien manager qui se faisait du pognon sur leur dos.
Encore une petite forme pour Colin, qui lance le tout de même fort sympathique "Wake Up" et le très poppy (et un peu redondant, faut bien reconnaitre) "I Remember the Sun".

Bon, prêts pour la suite, aka la formidable percée psychédélique de XTC ?

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=uuGiCjvFzcE

Chansons de Colin : Wake Up, I Remember the Sun
Chansons d'Andy : eul' reste.

25 O’Clock
7.8

25 O’Clock (1985)

Sortie : 1985 (France). Rock, Psychedelic Rock, Garage Rock

Album de The Dukes of Stratosphear

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Agacés sans doute par le dédain du public et de leur propre label à leur égard, les trois british s'accordent une respiration en s'inventant des alter egos, les Dukes of Stratosphear (pour l'anecdote il s'agit d'un des noms que le groupe avait considéré à l'époque où ils passèrent de "The Helium Kids" à "XTC"), un groupe imaginaire qui s'attèle à parodier le rock psychédélique des sixties. Beatles ("The Mole From The Ministry"), Pink Floyd ("Bike Ride To The Moon"), Byrds, Hollies et tous les glorieux oubliés des Nuggets y passent, compressés, passés au mixeur et lancés sur un EP qui en 25 minutes dégueule plus d'arcs-en-ciel que le Sgt. Pepper et le Magical Mystery Tour réunis.

XTC n'a jamais été aussi hystérique qu'ici (plus qu'en début de carrière, oui oui), ils utilisent toutes les astuces, tous les gimmicks du manuel. Avec une frénésie qui n'a d'égale que leur créativité. Ils ne se content pas de parodier et composent des morceaux qui rivalisent sans problème avec les originaux auxquels ils entendent rendre hommage. Le clip de "The Mole from the Ministry" est à voir à ce titre, parfaite émulation de l'époque.

Ironiquement, ce 25 O'Clock se vendit... bien. Pour cause, le public ne savait pas qu'il avait à faire à un autre disque de XTC (et vu le traitement des voix ils n'ont pas dû y voir plus clair à l'écoute). Ce qui partait d'une bonne grosse blague (publiée le 1er avril 1985 par dessus le marché) vient non seulement d'accoucher d'un excellent disque anachronique mais d'entamer également une véritable période "psychédélique sixties" pour le groupe, qui comportera une trilogie officieuse, complétée par Skylarking et Psonic Psunspot.

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=wmWIqeAmDAE

Chanson de Colin : What In The World??
Chansons d'Andy : le reste.

Skylarking
7.6

Skylarking (1986)

Sortie : 27 octobre 1986 (France). Rock, Pop rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On pourrait rédiger un roman sur la fabrication de Skylarking, mais je n'ai pas la place donc allons à l'essentiel. Après une série d'échecs commerciaux, Virgin force XTC à se trouver un producteur américain afin d'attaquer le marché outre Atlantique. Le seul qui parle un tant soit peu aux amoureux des 60's c'est le fameux Todd Rundgren. Ni une ni deux, les trois compères sont expédiés aux US dans les studios Utopia. Aventure trépidante en perspective ! Sauf que Todd a reçu comme instruction de Virgin : "Don't listen to Andy", et le producteur décide de s'occuper seul du mixage + fait preuve d'une attitude sarcastique et autoritaire qui crée une grosse frustration dans le groupe et particulièrement Andy qui reniera immédiatement le travail de Rundgren. Les années passant, son jugement s'adoucira et il dira que l'album sonne comme : "Un jour d'été mis dans un gâteau parfaitement cuit".

Et rendons à César..., Rundgren est un arrangeur de génie, qui a su magnifier bien mieux que quiconque avant les chansons de XTC. Sa production est une oeuvre d'art à elle seule, il suffit pour s'en convaincre d'écouter les torrents de violons de "1000 Umbrellas", l'ambiance jazz exotique + film d'espionnage de "The Man Who Sailed Around His Soul", la montée de trompettes à sourdines de "Mermaid Smiled", l'impression d'avoir le pif dans une prairie à l'écoute de "Grass".... Les chansons de Colin notamment n'ont jamais aussi bien sonné, tout simplement car il n'a pas eu à se poser la question. Colin en forme, qui nous pond 4 morceaux tous excellents qui n'ont pas à rougir des exploits pourtant spectaculaires de son rival.

Skylarking est à l'époque sans conteste l'album le plus inspiré et leplus cohérent de XTC, baignant encore dans un psychédélisme sixties (quoique rien à voir avec les Dukes, c'est plus varié et "moderne" ici), phase qu'ils poursuivent l'année d'après avec le second et ultime disque de leurs alter ego de toutes les couleurs. Il y aurait bien plus à dire sur l'accouchement de l'album, des anecdotes et diverses rééditions cruciales, la pochette, "Dear God"... Pour les fans je vous renvoie à cette excellent interview podcast de 2h où Andy raconte...
https://www.youtube.com/watch?v=cRNwlI1yUMo

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=85J91FwPrTw

Chansons de Colin : "Grass", "The Meeting Place", "Dying", "Sacrificial Bonfire"
Chansons d'Andy : le reste.

Psonic Psunspot
7.8

Psonic Psunspot (1987)

Sortie : 1987 (France). Rock, Psychedelic Rock

Album de The Dukes of Stratosphear

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

1987, sortis tout fraîchement de l'épiphanie Skylarking, XTC retourne à son identité cachée et accouche du second et ultime volume des Dukes of Stratosphear. Mais les Dukes ont changé. La folie pétaradante de 25 O'Clock n'est plus vraiment là ; tout ce que le trio avait à dire en matière de parodie, il semble l'avoir majoritairement mis dans cet EP. Psonic Psunspot en fin de compte ressemble davantage à un album "ordinaire" de XTC, avec des arrangements psychédéliques, plus dans un hommage souriant que dans la grimace primesautière. L'hommage est tout de même présent, c'est simplement qu'au lieu de tout foutre en 2 minutes chaque chanson s'affaire à rendre hommage à un artiste en particulier (les Hollies sur "Vanishing Girl", les Byrds sur "You're My Drug", les Kinks sur "You're a Good Man, Albert Brown (Curse You Red Barrel)", Paul McCartney sur "Brainiac's Daughter", et les Beach Boys sur "Pale and Precious").

Si l'album commence très fort, avec les excellents "Vanishing Girl" et "Have You Seen Jackie", je suis en revanche bien moins convaincu par le ventre mou qui s'installe petit à petit et qui à mon sens ne remonte qu'avec "Brainiac's Daughter".

Finalement, et bien ironiquement, en dehors de quelques pistes clés Psonic Psunspot manque de folie. J'ai le sentiment qu'à ce stade le concept des Dukes commence à devenir une contrainte pour le groupe qui enferme les compositions dans un carcan stylistique trop étroit pour les ambitions du trio. Ce dernier décide ainsi de mettre fin à l'aventure Dukes of Stratosphear pour redevenir définitivement XTC. Après tout, le monde attend impatiemment le successeur de Skylarking !

Full album (avec 25 O'Clock au début) :
https://www.youtube.com/watch?v=S0D9JyoccOo

Chansons de Colin : Vanishing Girl, Shiny Cage, The Affiliated
Chansons d'Andy : le reste.

Oranges & Lemons
7.6

Oranges & Lemons (1989)

Sortie : 21 février 1989 (France). Rock, New Wave, Pop rock

Album de XTC

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Skylarking ayant eu un succès public raisonnable (notamment aux US comme l'avait espéré Virgin) et un succès critique absolu, son petit frère était attendu de pied ferme. Trois ans plus tard le voilà, tout beau tout rutilant : Oranges & Lemons et sa pochette psyché-fluo. Pourtant musicalement, XTC s'est calmé sur ses amours sixties, O&L ne sonne pas du tout comme tel. Enfin c'est bien le seul point sur lequel le trio s'est calmé ; pour le reste ils y vont à fond les ballons! Au menu : explosions de mélodies agressivement catchy et production luxuriante à l'extrême, généreuse jusqu'à l'indigestion.

Pour l'anecdote, la première fois que j'ai lancé l'album sur mes enceintes il y a de cela 6 ou 7 ans, je ne suis pas allé au bout de la première piste et je n'y ai plus touché pendant au moins 4 ans. Faut dire qu'en mettant "The Garden of Earthly Delights" en intro (excellente chanson au demeurant) le groupe a mis à rude épreuve mes tympans fragiles d'alors. Cette orgie d'exotisme, de synthés étranges et impudiques, de guitares bigarrées (c'te solo ptain) et de mélodies bariolées qui partent dans tous les sens...

Heureusement : 1) Aujourd'hui j'adore, et 2) le reste de l'album est un chouia plus soft. Les arrangements sont très audacieux ("Poor Skeleton" dans le genre c'est osé aussi) mais finalement le coeur battant reste pop, et au milieu de cette extrême sophistication des îlots de simplicité et d'évidence parviennent à se dresser (merci Colin, notamment). Pour pouvoir mieux s'avaler les émerveillements de papa débutant sur "Pink Thing", la fable écologique "Scarecrow People" et son riff titubant, les gros sabots de "Merely A Man", l'apesanteur anti show-business de "Chalkhills and Children"...

O&L est donc un album généreux et ambitieux, mais il faut être prêt à se l'encaisser ! En ce qui me concerne il m'aura fallu le temps de m'y faire mais en fin de compte mon amour grandit un peu plus à chaque écoute. Et dire qu'ils feront encore mieux sur les deux prochains.
PS : L'effort aura payé, Oranges & Lemons sera le plus gros succès commercial du groupe depuis English Settlement.

Full album :
https://www.youtube.com/watch?v=Nnq8mK_gwqk
MTV Unplugged de 11mn, qui aurait selon la légende lancé la mode des Unplugged comme on les a connu les années qui suivirent :
https://www.youtube.com/watch?v=AI8MalyCCGU

Chansons de Colin : King for a Day, One of the Millions, Cynical Days

T. Wazoo

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