Souvenirs déstructurés

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Une mort confrontée aux souvenirs : derniers instants restructurés, souvenirs faisant surface sur six planches incroyables et centrales, lors de la mort de G.S, annoncée dès le début de la BD.
Le tout se questionnant et se répondant, avec des bribes de conversations réelles, autour du corps, déjà lointaines... Voici que sous nos yeux cherche à se ficeler un sens, au moment final, fatal, que les cases se répondent, que la planche se structure pour établir un cheminement, des résonances qui donnent à tout cela une direction ... La BD le fait incroyablement. Instant magique de bande dessinée

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Comment raconter des souvenirs? Quelle est la porte d'entrée que l'image et son traitement en bande dessinée doit adopter, pour mieux les faire revivre? La question du souvenir en terme de fonctionnement interne du sujet qui se souvient, en terme de création. Car l'auteur n'est pas celui qui dessine, s'en est un autre, c'est un dessinateur biographe dont on ne sait pas trop, au final et étonnamment, quelle est la place ici. Comment se souvient-on? Comment rendre, au mieux, le souvenir d'un autre? Quelle focalisation adopter? Quelle couleur? Quel ton? Comment la bande dessinée peut-elle, au mieux, réaliser un erzatz de souvenir, s'approcher du fait vécu? Dessiner, se souvenir à la place d'un autre, prendre sa place, est-ce encore dire ce qui s'est passé? La focalisation externe est elle aussi fidèle que l'interne? Cette première n'est elle pas, finalement, plus fidèle, car se souvenir, n'est ce pas se mettre en scène soi-même, se personnifier face à soi-même, se dédoubler? Et enfin quelles sont les merveilles formelles que ce vecteur peut utiliser pour permettre cette transposition en une oeuvre? Dilemme : l'auteur devrait ici s'effacer en même temps que rayonner...

Langage doux et limpide, histoires où le spectacle est dans le détail, impressions furtives, la fidélité a une bribe d'instant qui sait mieux dire quelqu'un que tout autre description officielle. Douceur et humanisme d'un trait, qui semble approcher au mieux la fidélité d'une myriade d'instants.

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Ciselures des souvenirs de l'horreur, rondeurs des souvenirs de joie : la guerre vue sous les yeux d'un enfant.

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Une vie murée en souvenirs, et une nouvelle tranchée à creuser, dans une tête...

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Comment dessiner un homme qui n'est plus qu'un souvenir? En faisant des essais, des tests, dans le fil de la narration : multiples visages, planches flottantes, rectifications : fabuleuse construction de souvenirs en temps réel. Mais à ce stade, ces souvenirs, ne sont-ils pas déjà tout ce qu'il reste d'un homme? Laboratoire d'un être. Un exercice plus qu'exercice

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Réalité ou fiction dans les souvenirs d'un père : l'autre fictionné et compris? Un récit qui tressaute, des souvenirs qui s'entremêlent et se croisent comme la vie. Quel regard sur ses propres souvenirs? Vue externe, interne, imaginée, déstructurée... Hommage extraordinaire à l'autre en l'édifiant dans la transformation d'un souvenir... BD géniale de poésie

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Affronter et structurer le souvenir, oser le dire pour le comprendre

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Le déni à l'épreuve du souvenir

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Reconstruire et rationaliser le souvenir d'un père, dé-composer la perception d'un homme ; le souvenir comme arme psychologique

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Histoire et souvenirs transmutés en morceaux, au plus près du vrai

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Oser dire la douleur du passé, faire refluer les images : un récit combattant ou il faut affronter le souvenir.

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Où il faut affronter l’absence de souvenirs, leur donner consistance grâce aux autres et redonner réalité au passé ; le souvenir à l'épreuve du dessin ; travail profond et vital