Saturations baroques et barrées, ou l'art de se faire aimer de ses voisin.e.s de pallier.

Annotation :

Ce qu'il faut de jazz pour être branché, du punk saturé à souhait, un zeste généreux de breakcore et une petite ambiance populaire sur la pochette et certains ponts. Un album prolifique, plein de bon goût et aux contrastes avantageusement agencés, qui donne sévèrement envie de sauter dans tous les sens et de le faire partager à son entourage, que l'on devine par avance ravi.

Annotation :

Une redéfinition en actes du Beau.
Prenez une très belle pièce de musique baroque. Composez une piste électronique en mouvement permanent qui se cale sur la précédente. Ajoutez de la saturation et des cris venus du métal. Superposez les trois, ajoutez une dose d'aléatoire (avec des animaux) et harmonisez un peu mais pas trop pour conserver un mouvement simultané de destruction et de construction. Savourez, laissez votre esprit s'éclairer et celui de votre voisin.e l'abandonner convulsant sur le sol.

Annotation :

Bien plus accessible que Hallelujah, mais qu'est-ce que c'est beau... Une base baroque, des emprunts au jazz, au métal extrême et à la musique populaire, une couche électronique plus effacée que sur les précédents albums de Igorrr, de nombreux invités pour ajouter à la diversité musicale et instrumentale et une omniprésence des voix de Laure Le Prunenec (Rïcïnn) et Laurent Lunoir (Öxxö Xööx) qui virevoltent du chant lyrique à une myriade de formes de cris ; la recette pour un album déjanté qui ne déplaira pas forcément à votre voisin amateur de André Rieu une fois passée une première piste jouissive mais plus apte à le faire débarquer avec un tromblon à gros sel pour combattre le chaos qui semble avoir surgi dans votre salon, si tant est qu'il n'ait pas fait une attaque dès les quatre premières secondes.

Annotation :

C'est l'histoire d'un groupe de free jazz qui a progressivement décidé de se mettre à la musique saturée (avant de faire la pop, mais ça c'est une autre histoire, que l'on est en droit de s'épargner) et de revendiquer une appartenance au black metal (expérimental, comme il se doit). Est-il besoin de développer ? Si vos voisin.e.s n'aiment pas le jazz, aucune chance que ça s'arrange avec cet album, sauf peut-être par contraste.

"A côté, John Zorn c'est de la variet' anémique"
(vraie citation d'un amateur de free jazz et de John Zorn)

Pour persévérer dans la joie, ne pas hésiter à taper dans les albums précédénts (In The Kingdom of Kitsch You Will Be a Monster, Grindstone), les deux suivants (One One One, International Blackjazz Society) et les fantastiques captations live qui foisonnent sur la toile.

Annotation :

Le nom du groupe n'est pas mensonger ; avec un collectif d'instrumentistes dotés d'une formation classique en béton armé et décidés à taper dans le baroque, le jazz, le néo-classique et le death metal en même temps au gré de superpositions de genres et de changements rythmiques et mélodiques irréguliers et soutenus, Unexpect propose une espèce d'orgie musicale aux échos de messe noire invitant l'auditeur ou l'auditrice à l'abandon le plus total, et ses voisin.e.s au déménagement dans les plus brefs délais.

Annotation :

Un grand et joyeux bordel musical (comme tout le reste de la discographie du groupe), dont le titre de la première piste est probablement une métaphore de la difficulté à le synthétiser : "Les formes syncopales des blocs auriculo-ventriculaires de la myocardite rhumatismale à propos d'un cas ayant nécessité une stimulation endocavitaire transitoire".

Annotation :

De la littérature française ou du cinéma d'auteur, une touche de post-metal contemplatif et la dose de saturations pour entrer en transe en psalmodiant de jolis textes ; une recette plusieurs fois éprouvée par Hypno5e, qui touche une forme de paroxysme ici. Le parcours proposé par les trois parties de Gehenne peut être une belle occasion de faire chantonner "Bolivia, no queda mas aire" à vos voisin.e.s avant qu'ils ou elles n'appellent la police, effrayé.e.s par tant de cris, à moins que les interludes philosophiques empruntés à Alphaville n'aient achevé de leur faire fondre le cerveau.

Annotation :

C'est un peu Queen sous influences un peu plus saturées et surtout psychédéliques. Un album très lumineux, plein de fastes et d'harmonies, qui donne envie de sourire aux gens dans la rue, de se travestir en drag queen mystique (ou tout autre personnage coloré et émotif répondant à vos inclinations personnelles) et d'organiser une copie du défilé onirique du Paprika de Satoshi Kon au son de la piste Misanthrope Puppet. Il n'est pas improbable que vos voisin.e.s s'y joignent gaiement.

Annotation :

Je. Quoi ? Mais qu'est-ce que... comment ?
Cet album existe, et c'est une bonne raison d'être en vie.

Il a de plus été édité sur le label Le Chant du Monde de Harmonia Mundi, ce qui n'a pas fini de m'émerveiller, et lui offre une caution "légitimité culturelle" à ne pas négliger lorsque vous entamerez la discussion avec votre voisin.e venu.e payer ses respects aux goûts et au savoir musical que vous avez la bonté de lui faire partager.

Annotation :

Alles in die Wurst. Faut-il vraiment développer ?