Cover Rapports Films 2021

Rapports Films 2021

Bonne année 2021 et bienvenue sur ma liste de visionnages que je compte remplir avec des avis plus ou moins (surtout moins) constructifs et que je compte remplir (avec encore moins) de professionnalisme.
(AVERTISSEMENT: Si je suis dans un bon jour et si ce site ne bug pas...)

Je ...

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41 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Mon terrier
7.4

Mon terrier (2020)

Burrow

06 min. Sortie : 25 décembre 2020 (États-Unis). Animation, Comédie

Court-métrage d'animation de Madeline Sharafian

Housecoat a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dans la droite lignée de ce qu'à promis Pixar lors de l'annonce de la gamme Sparkshorts. En plus de totalement innover de style d'animation (apparence crayonnée, plus Européen, moins standardisé), Burrow ne prouve pas moins sa maîtrise dans ce que le studio à la petite lampe nous a habitué. Sans parole ni fioriture, la patte graphique accentue l'expressivité de ces petites bêtes (en particulier ce petit lapin dont l'accumulation des obstacles pour se construire un foyer le fait passer par toutes les émotions imaginables). Le rendu est exactement à leur image, accueillant, chaleureux, drôle et mignon. Une nouvelle réussite plein de cœur et de positivité.

Alamo
7

Alamo (1960)

The Alamo

2 h 35 min. Sortie : 21 décembre 1960 (France). Western, Historique

Film de John Wayne

Housecoat a mis 8/10.

Annotation :

Alamo est un projet assez spécial. Pour la première fois après toute une carrière devant la caméra à apprendre des plus grands, John Wayne passe à la réalisation d'un film lui ressemblant en tout point. La bravoure, le patriotisme et la camaraderie sont de mise dans cette fresque mettant en scène des combattants de tous bords se serrer les coudes face à une implacable adversité. La première partie aura des failles indéniables, loin de l'énergie de John Ford, elle peine à mettre en valeur les informations nécessaires pour installer le contexte bien qu'elles soient suffisantes pour saisir l'inévitable danger arrivant. Mais la très longue durée du film finira par jouer en sa faveur une fois que notre tête d'affiche apparaît sous le couvre-chef de Davy Crockett, aussi charismatique qu'à l’accoutumée. Mais, à la surprise générale, Wayne le dote d'une aura de noblesse à des années lumières de l'image populaire du trappeur du Tennesse. Bagarreur quand c'est nécessaire mais d'une éloquence inégalable qui constitue sa véritable force auprès de ses hommes, prêts à le suivre jusqu'au bout, quand bien même il n'aura de cesse d'être franc (Wayne créer toujours la surprise au bon moment sur cet aspect du personnage). Toute l'histoire s'appuie sur des conflits entre les leaders du fort, leurs différents points du vu sur la bataille à venir fragilisent toujours plus leurs chances de survie, chaque dispute peut mener au retrait et à l'abandon de leur idéal. C'est dans ces moments de crises qu'Alamo fait ressortir le courage de ses hommes, en leur faisant tout perdre, ni la cause, ni le gain, juste le courage et la fierté de se battre. Comme l'on pouvait s'y attendre chez Wayne. On n'en attendait pourtant pas une telle maîtrise dans la dernière partie, l'assaut final parfaitement rythmé et mis-en-scène pour achever le parcours de ce qui à ses yeux sont de véritables héros.

La Chute de la maison Usher
7.6

La Chute de la maison Usher (1928)

1 h 03 min. Sortie : 5 octobre 1928. Muet, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Jean Epstein

Housecoat a mis 8/10.

Annotation :

La rapidité avec laquelle Jean Epstein puisse enfermer dans un sentiment d'angoisse avec des idées aussi simples est sidérante. Des craintes de villageois à un décors démesuré pour le manoir, seulement dix minutes sont écoulées mais la sensation que quelque chose d’indiscernable envahit la demeure et son châtelain est impossible à démentir, à tel point que les mouvements du portrait familiarisent plus qu'elles ne choquent alors que la technique employée pour nous le montrer est flagrante de visibilité. Les personnages eux-mêmes ont conscience d'une étrangeté malvenue mais ne peuvent en assumer la véracité à haute-voix, ils peuvent juste être dans le film comme témoins des événements sous les ordres du maître. Tout aussi inexplicables sont les causes de l'histoire, la mise-en-scène renvoi tout aussi bien cette perdition alors qu'elle regorge de repères qu'Epstein réutilise avec la minutie d'une horloge pour nous guider et prévoir ce qui arrivera. La sensation prime sur l'écrit. On voit le temps défiler autant qu'on reste immobile devant toutes ses idées de montage plus innovantes les unes que les autres sans que l'appréhension de voir comment va se dérouler la suite ne soit relâchée. Une expérience à vivre.

L'envol
7

L'envol (2019)

Float

07 min. Sortie : 12 novembre 2019 (États-Unis). Animation, Fantastique

Court-métrage d'animation de Bobby Rubio

Housecoat a mis 7/10.

Annotation :

On ressent pendant L'envol à quel point il peut s'agir d'un court très personnel pour Bobby Rubio tant les interactions entre le père et son enfant regorgent de vérité. Dès le premier vol, on comprend où il veut en venir et de quel point de vu nous devons voir cette particularité, mais c'est aussi ce qui joue en sa défaveur. En partant dans cette direction, ce SparkShort ne peut exploiter son potentiel que de la façon la plus simple et prévisible qui soit. Il manque de surprise, de scènes du quotidien comme de moments forts dans le final, d'un échec qui mettrait les deux personnages au pied du mur pour rendre la scène finale assez puissante pour marquer sans devoir compter sur (l'excellente) idée qui amorce le premier pas vers l'acceptation. Très beau mais trop léger.

Ivanhoé
7.1

Ivanhoé (1952)

1 h 46 min. Sortie : 19 décembre 1952 (France). Aventure, Drame, Historique

Film de Richard Thorpe

Housecoat a mis 8/10.

Annotation :

Ce qui se fait de mieux en terme de cinéma médiéval. Ivanhoe ne mise pas sur la grandeur des décors mais sur celle des convictions. Richard Thorpe efface son personnage principal jusqu'à la pureté la plus attachante qui soit, un héros avec toute la noblesse qui caractérise le terme mais qui ne vit que dans sa loyauté pour son légitime suzerain et les principes chevaleresques, ni son titre ni sa survie ne sont pas sacrifiables pour sauver l'Angleterre de l'usurpateur si cela s'avère être la seule solution. Cette notion de sacrifice est systématiquement atteinte lorsqu'un personnage concerné va au bout de ses valeurs, chaque personnage est motivé à suivre sa voie grâce à l'espoir qu'Ivanhoe incarne ou apporte par ses actions, que ça soit de l'ordre du concret ou du spirituel. En plus de l'implication serrée que cela amène dans le déroulé de l'histoire, elle devient encore plus prenante dans la dernière partie quand Thorpe retourne le concept et en amener le sentiment inverse. C'est pourtant en y restant fidèle jusqu'au bout qu'il parvient non-seulement à rendre un personnage inattendu aussi empathique que notre héros, mais qu'il délivre une très bonne réponse au moyen d'un retournement de situation inespéré. De la beauté dans les dialogues qui élèvent les enjeux et de l'efficacité des batailles, de l'excellent artisanat.

Loop
7.1

Loop (2020)

09 min. Sortie : 10 janvier 2020 (États-Unis). Animation, Aventure

Court-métrage d'animation de Erica Mislom

Housecoat a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Loop mérite d'être loué pour être le premier travail de Pixar traitant de l'autisme. Un travail d'autant plus dur qu'il doit représenter les difficultés que cette particularité implique en un minimum de temps sans franchir une limite qui dérangerait plus qu'elle ne transporte. On félicitera le courage d'avoir opté pour une approche volontairement agressive dans le montage pour bien nous immerger dans les communications troubles entre Renée et Marcus en cherchant à comprendre l'autre pour mieux conclure en apaisement devant le premier pas enfin franchi. Le court aurait pu être plus inventif et plus long mais ce qu'il apporte est un joli tremplin vers l'acceptation.

C'est nous les héros
3.5

C'est nous les héros (2020)

We Can Be Heroes

1 h 40 min. Sortie : 25 décembre 2020. Action, Comédie, Fantastique

Film de Robert Rodriguez

Housecoat a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nom d'un chien ! A peine Robert Rodriguez s'est-il réhabilité avec The Mandalorian qu'il vient nous rappeler sa véritable personnalité avec We Can Be Heroes ! Dès le tout premier plan, le sale gosse qu'il est nous montre que nous allons assister à un chef-d’œuvre de son crû dans la lignée des Spy Kids et de Shark Boy & Lava Girl. Bien sûr, les effets spéciaux dégueux et l'esthétique pétée redéfinissent le sens du mot « factice » mais nous savions à quoi nous attendre. En revanche rien ne laissait prévoir un tel enchaînement d'absurdités aussi assumées. Aucune direction pour aucun acteur, la scénographie est inexistante, les héros señors (Pedro Pascal avec des katanas, putain!) sont une bande d'obèses en cosplay qui n'ont même pas la dignité de pouvoir passer à l'action, les twists (parce qu'il y en a !) sont ridicules, les gosses peuvent compter sur le téléguidage du scénario pour atterrir où il faut au bon moment, tout le monde maîtrise le close combat, les super-pouvoirs pourraient tout régler en trois minutes et les méchants sont des incompétents (Rodriguez a tellement de persos à gérer qu'il doit faire exploser le compteur de faux-raccords et de figurants immobiles lors des scènes d'actions), comme le film le dit, ce sont les enfants qui dirigent. Mais ce qui est incroyable ce n'est pas la paire de baloches qu'il faut pour oser tourner un truc pareil, non, ce qui est incroyable c'est que ça divertit ! Le film repousse tellement plus loin les limites du kitsch et le rendu est tellement, disons-le, homogène du début à la fin qu'il créer réellement une atmosphère sans parler de faute de goût. Rodriguez croit tellement à ce qu'il filme qu'absolument rien de néfaste n'en ressort. C'est mignon et le message n'est même pas mauvais. Un pur produit de son auteur, un chef-d’œuvre !

Piège de cristal
7.6

Piège de cristal (1988)

Die Hard

2 h 11 min. Sortie : 21 septembre 1988 (France). Action, Thriller

Film de John McTiernan

Housecoat a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Débarqué d'un avion pour retrouver sa femme, déraciné de son foyer à l'autre bout du pays et cachant ses problèmes derrière une désinvolture joliment ironique. Le titre du film n'est pas encore apparu qu'il nous annonce déjà ce qui va poursuivre ce flic bourru dans sa descente aux enfers. John McTiernan amène à partir de ce point de départ les ingrédients qui révolutionneront un cinéma d'action déjà bien installé. Son principal, et pas des moindres, Bruce Willis adoptant une identité de cow-boy, un invité surprise devant régler la situation tout en se dépêtrant des multiples pièges que toutes les forces en présence sur les lieux lui tendent pour le mettre à genoux (autant les criminels que les otages, les forces de l'ordre et la presse). Gérant une arène presque intégralement verticale, McTiernan traite cette prise d'otage comme un combat constant, nous familiarisant avec chaque espace restreint sans la moindre issue, tout le monde y compris la tour est un ennemi. John McClane ne peut pas se manifester sans devoir se battre physiquement ou verbalement avec l'un d'eux, et aucune confrontation ne peut se produire sans qu'il ne frôle la mort immédiate ou perde quelque chose (son avantage stratégique, ses armes, sa santé, son identité et à terme son flegme) jusqu'à ce qu'il ne tienne miraculeusement sur ses jambes que par sa détermination à sauver ce qui lui reste. Sans doute ce qui se rapproche le plus de la perfection du genre, un chef-d’œuvre.

58 minutes pour vivre
6.7

58 minutes pour vivre (1990)

Die Hard 2

2 h 04 min. Sortie : 3 octobre 1990 (France). Action, Thriller

Film de Renny Harlin

Housecoat a mis 7/10.

Annotation :

Il aurait été facile qu'un film aussi culte que Piège de Cristal se décline en une série de suites plus mauvaises les unes que les autres comme n'importe quelle autre franchise de cette période, sort auquel il a pu fort heureusement échapper grâce à son scénariste qui se sera renouvelé au bon moment et à un réalisateur suffisamment compétent à la barre. Les promesses pratiquement identiques que la première fois mettent en exergue certains gimmicks et les entérinent en codes propres à la saga. Notre flic bourru se retrouve encore une fois au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui n'est pas forcément exploité pour changer les choses (la police, la presse et autres forces extérieurs qui agissent toujours à son encontre à différents niveaux) en alimentent d'autres (les adversaires ne se permettent plus le luxe de le sous-estimer, McClane qui ironise sur sa poisse légendaire) et le cadre est bien choisi pour les réemployer sans tomber dans la redite (un aéroport, très vaste et à la merci des éléments) et augmenter les enjeux humains de façon très significative (le crash de l'avion, encore aujourd'hui très rude à encaisser). Mais ces changements n'amènent pas que des qualités avec eux, le film réussit la majorité du temps à faire pression, mais McClane n'étant plus isolé par l'ingéniosité de ses ennemis (plus par l'incompétence de ses alliés), la tension n'est plus la même. Les munitions sont à portée de main, les lieux ne constituent pas la même dangerosité, l'opposition avec le chef terroriste est diminuée car il n'a plus de raison de se focaliser entièrement sur le trouble-fête, et n'ayant plus de problèmes de couple, sauver sa femme et les civils ne représentent plus qu'un but consensuel car dénué de l'évolution de son héros viril qui s'ouvrait émotionnellement au fur et à mesure qu'il subissait sa fragilité physique. Nous sommes loin de l'ingéniosité et de la maîtrise de John McTiernan, mais Renny Harlin livre néanmoins un travail efficace qui n'entache pas le premier opus.

Kings
5.8

Kings (2018)

1 h 27 min. Sortie : 11 avril 2018. Drame

Film de Deniz Gamze Ergüven

Housecoat a mis 4/10.

Annotation :

Deniz Gamze Ergüven revient avec Kings deux après son carton aux César pour redonner un grand coup, cette fois sur le sol Américain...et c'est autant une déception de constater que son travail semble déjà s'essouffler en début de carrière que pour le film lui-même. Ça partait plutôt bien, le meurtre au début, la montée de la tension entre communautés et le cadre resserré autour d'une famille nombreuse préfiguraient beaucoup de temps forts, quelque chose de lourd et difficile à suivre, des promesses qui ne tiennent pas face à un enchaînement de mauvaises idées. L'impression de mouvement qui apportait autrefois une exaltante sensation de liberté dans Mustang n'est pas appropriée pour mettre en scène les émeutes de Los Angeles. Tout est trop soft, trop volatil. La puissance des actions ne provoque pas la vague émotionnelle ressentie par les personnages car le film laisse trop les informations cruciales flotter, il fuit vers l'avant sans donner les précisions nécessaires au contexte familial et relationnel des personnages, et il recule à chaque occasion qui se présente à lui pour faire monter les enjeux d'un cran. Si Daniel Craig pouvait apporter de la couleur dans une histoire qui serait allée jusqu'au bout de sa dureté, tout ce qui l'entoure dans le résultat final devient intrusif, voire complètement hors-sujet (le rêve érotique), autant que les traits d'humour qui font tâche au milieu de tels événements (la séquence du réverbère jure avec tout le reste tant le cadrage et le montage font ressortir un effet comique déplacé) que certains personnages qui disposaient d'un meilleur potentiel qui ne dépassera jamais la simple figuration (il y avait mille façons de montrer les gosses dépasser les bornes en se laissant emporter par le flot de violence, mais la peur de choquer l'emporte). Quant aux émeutes, c'est triste à dire mais en dépit du point de départ du projet, elles ne semblent pas intéresser la réalisatrice. Représentées avec un manque flagrant de figurants dans les rues, se passant quasi-intégralement à côté de nos personnages principaux et se résumant à l'écran en deux ou trois altercations réparables avec eux. Le générique de fin qui se pointe aussitôt la nuit terminée, nous privant purement et simplement de ses conséquences matérielles et sociétales achève de transformer Kings en film intéressant sur le moment mais vain dans son déroulement. Sensation d'inachevée.

Voyage au centre de la Terre
7

Voyage au centre de la Terre (1959)

Journey to the Center of the Earth

2 h 12 min. Sortie : 11 mai 1960 (France). Aventure, Fantastique, Romance

Film de Henry Levin

Housecoat a mis 6/10.

Annotation :

Vingt mille lieues sous les mers a tout changé dès sa sortie. Les studios Disney ont marqué un si grand coup qu'il est logique de voir d'autres tenter l'expérience. Ironique que ce soit la 20th Century Fox qui fit la tentative la moins subtile dans l'intention avec Voyage au centre de la Terre, ironique car il se retrouve aujourd'hui sur Disney+, et peu subtile car cette superproduction est bien une nouvelle adaptation de Jules Verne avec James Mason dans le rôle principal. Ces caractéristiques ne mentent pas sur l'ambition des producteurs mais valent largement la tentative. Le commencement jouit d'une très bonne efficacité pour adapter le livre avec des éléments correspondant au medium. L'histoire initiale misant bien plus sur les péripéties étirées, les modifications apportent un dynamisme approprié à l'expédition (une accompagnatrice et un rival véreux ainsi que plusieurs obstacles), la descente dans les galeries devient une course ponctuée de disputes et de dangers pour atteindre le lieu fantasmé par les savants et Henry Levin offre un travail correct sur les effets spéciaux. Mais ces ajouts n'ont pas bénéficié du soin nécessaire et vont fatalement tirer certains moments vers l'ennui. Les personnages ne sont pas assez fouillés, certaines idées sont simplement abandonnées on ne sait quand (la rancune de la veuve envers le professeur) tandis que d'autres sont indécises (passé son intégration, les scénaristes ne définissent jamais si le descendant est hostile ou non au groupe). Des trous qui ne manquent pas de rendre certaines étapes de cette aventure bâclée et incompréhensible (l'évasion du rival hors-champ suivi de son retour comme une fleur deux minutes plus tard) avec des épreuves aussitôt vues aussitôt oubliées (la crainte de se retrouver à court de lumière). Et c'est peut-être le vieux con en moi qui parle, mais je trouve dommage d'avoir remplacé la jungle luxuriante suivie de la découverte de vie dans ces profondeurs (twist extrêmement perturbant et parlant dans le livre) par une banale citée perdue vide aux décors aussi peu recherchées, partie qui aurait méritée à intervenir plus tôt. Un divertissement honorable avec de l'ampleur.

L'Empereur de Paris
5.7

L'Empereur de Paris (2018)

1 h 50 min. Sortie : 19 décembre 2018. Drame, Historique, Policier

Film de Jean-Francois Richet

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

L'empereur de Paris aurait pu se démarquer en tant que film d'époque, mais il aurait fallu que le complexe d'incrédulité que vit le cinéma français avec ses propres icônes ne le force pas à choisir la facilité. Encore que je ne lui reproche pas de prendre des libertés historiques en adaptant les événements à sa sauce, c'est une façon comme une autre de se rendre consommable, mais le chemin qu'il adopte est tellement balisé, reposant sur tellement de passages sur-utilisés, qu'il perd toute la saveur qu'il aurait pu avoir et, pire que ça, affadi Eugène-François Vidocq plus qu'il ne le valorise. Jean-François Richet apporte de sa personnalité dans la représentation de l'ancien bagnard et des bas-fonds, mais une fois arrivé au moment où il devient le détective redouté entouré de son équipe de marginaux, le film passe en accéléré, oubliant toutes les parties intéressantes censées amener à sa notoriété (le film passant son temps à les montrer neutraliser les criminels de façon elliptique plutôt qu'à nous montrer l'impact sur leur vie et leur métier). La prescription littérale du «show, don't tell !». Richet bouge la caméra, agence les scènes et fait bouger les figurants dans des costumes et des décors variés pour nous montrer qu'il a le budget et la volonté de raconter une grande histoire mais n'exploite pas ses moyens pour que l'action synthétise les dires. En quoi le changement de régime change quoi que ce soit à la vie des français ? En quoi la criminalité influe sur la vie de la capitale ? En quoi les actions de Vidocq ont une quelconque influence ? Qu'est-ce qui fait de lui un si bon détective qu'il en est devenu le personnage culte amenant cette adaptation ? Aucune de ces questions ne trouvent de réponse dans cette fresque historique dont la crédibilité est constamment grillée par des tentatives structurelles qui ne la rende que plus caricaturale, irréaliste (un méchant bruyant remplacé par un autre encore plus ridicule doublé d'une dualité superficielle, une Olga Kurylenko qui se cherche une utilité, un Fabrice Lucchini qui envoi des proverbes et un climax banal où les flingues sont remplacés par des mousquets) et surtout, prévisible. Une scène se démarque, Vidocq se livrant aux criminels qu'il a fait enfermer, porté par un Vincent Cassel convaincu et criant à plein poumons qu'il est n'est ni un criminel ni un vendu. Une scène qui ne représente rien du tout empêtrée dans une machinerie aussi linéaire. Nouvelle occasion manquée.

Un long dimanche de fiançailles
6.3

Un long dimanche de fiançailles (2004)

2 h 13 min. Sortie : 27 octobre 2004. Drame, Romance, Guerre

Film de Jean-Pierre Jeunet

Housecoat a mis 4/10.

Annotation :

On dira que j'ai un problème avec Jean-Perre Jeunet, mais je considère que si l'on veut montrer les horreurs de la guerre, la première chose à faire c'est de ne pas simplement la résumer comme une boucherie. Nous faisans suivre une Audrey Tautou casse-pied comme jamais, Un long dimanche de fiançailles se perd dans trop d'intrigues parallèles différentes qui rende la quête de son bien aimé disparu bordélique et incompréhensible. On essaye de suivre avec de la bonne volonté jusqu'à ce que la somme de pièces dans les différents puzzle devient insupportable à retenir. A terme, on ne peut plus que regarder, à moitié investi, en se raccrochant aux quelques moments linéaires gâchés une fois sur deux par des voix off surexplicatives. Il suffisait pourtant de se poser plus longtemps au lieu de zapper de flashback en flashback toutes les trois minutes (ou au moins en retirer la moitié qui ne sont que des fausses-pistes) pour ne pas rendre le visionnage confus. Et si encore cela suffisait. L'avis du réalisateur est clair, mais ce dernier passe son temps à tricher avec les images qu'il nous montre. D'un côté le front magnifiquement retranscrit picturalement, mais de l'autre une France d'après-guerre que Jeunet est incapable de décrire à travers une autre lorgnette que celle de la carte postale. Il y a un côté dérangeant de voir tantôt des soldats se faire charcuter dans les tranchées pour alterner juste après vers la France féerique d'Amélie Poulain, comme si la Grande Guerre dont on ne cesse de nous vendre l'abomination n'avait aucune conséquence passé 1918. Au milieu de tout ce fatras, une héroïne monocorde, des scènes à la beauté lyrique constamment gâchée par une représentation cochonne et, comme l'indique le titre, c'est long, trop long. Un colossal gâchis de temps et d'argent.

Tirez sur le pianiste
6.7

Tirez sur le pianiste (1960)

1 h 21 min. Sortie : 25 novembre 1960. Policier, Drame, Thriller

Film de François Truffaut

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

Je vous promets que j'essai d'apprécier la Nouvelle Vague, mais il ne fait pas grand chose pour m'aider à changer d'avis sur sa qualité. Tirez sur le pianiste me semblait posséder une prémisse capable de faire disparaître mes préjugés (on repassera sur la publicité mensongère que constituent le titre et l'affiche), mais la première scène aura vite fait d'envoyer la couleur et de ternir mes illusions. Malgré sa très courte durée, Tirez sur le pianiste pourrait facilement n'être que le premier acte d'un film plus passionnant si il n'était pas rempli de dialogues inutiles sonnant systématiquement faux. En fait, tout sonne faux, des tirades à rallonge sur les relations de couple, du commencement aux conclusions des instants cruciaux (Aznavour empêche des gangsters d'attaquer son frère devant témoins ? Aucune conséquence. Une femme avoue sa relation adultère ? Récitation hors-sujet façon gamine de primaire. Un homme aide une victime blessée ? Discours interminable sur le mariage. Etc.), impossible de prendre au sérieux cette histoire de regrets tant les personnages sont en décalage constant avec les événements. Le flashback au milieu donne un éclairage intéressant sur la personnalité du personnage principal, un réveil inattendu mais qui ne fait que confirmer que l'intrigue criminelle et les questionnements amoureux n'ont aucun rapport les uns avec les autres et ne sont là que pour meubler un film qui reste paradoxalement trop léger pour avoir un quelconque impact. Quelque chose sort du lot, l'utilisation de la voix-off, omnisciente et interagissant avec le pianiste, mais rien de plus. Un mélange bancal de plusieurs idées hétérogènes et non traitées.

L'Aigle des mers
7.3

L'Aigle des mers (1940)

The Sea Hawk

2 h 07 min. Sortie : 26 décembre 1946 (France). Action, Aventure, Romance

Film de Michael Curtiz

Housecoat a mis 8/10.

Annotation :

Des navires et des grandes salles filmés dans toute leur grandeur, un amour faisant jaillir un esprit romanesque et des personnages haut-en-couleurs. Un grand film d'aventure se profile, à n'en pas douter, la collaboration gagnante entre Michael Curtiz et Errol Flynn donnent toute ses lettres de noblesses à ce film où se mêlent divertissement et épopée historique. L'acteur, fidèle à lui-même, subjugue par son charisme de leader, redouté et redoutable mais capable de voir sa façade brisée devant la perspective de danger pour son équipage ou le grand amour qu'il partage entre la femme de ses rêves et la femme qu'il doit servir par patriotisme. Naturellement, les deux s'opposent, impossible de ne pas être emporté quand le corsaire doit quitter sa terre natale pour accomplir son devoir (magnifique scène d'adieux où les deux tourtereaux silencieux sont maintenus à proximité par un champ-contre-champ alors que le bateau n'est plus en vue). Curtiz rend les décors et les enjeux aussi grandioses que possible, insufflant à son film une osmose parfaite entre les actions de ses personnages (fictifs et réels) et les enjeux historiques et politiques des événements opposants l'Espagne et l'Angleterre. Alors que nous sommes prêts à nous rappeler qu'il s'agit d'une fiction, on ne peut pas s'en détacher, nous voulons croire à cette aventure tant le combat pour un homme dont le cœur est partagé en deux nous emporte. Mais pouvait-on espérer moins de la part d'une collaboration aussi brillante ?

Une journée en enfer
7.4

Une journée en enfer (1995)

Die Hard with a Vengeance

2 h 11 min. Sortie : 2 août 1995 (France). Action, Policier, Thriller

Film de John McTiernan

Housecoat a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Les récents échecs de John McTiernan le contraignent à revenir vers le monument qu'il a initié, et c'est pourtant même sous la contrainte que le maître prendra les décisions qui réitèreront l'exploit d'il y a sept ans tout en réadaptant ses codes. Ce petit retour en arrière est salutaire car McTiernan a compris qu'il ne pouvait pas reproduire la même tension claustrophobique de la tour Nakatomi avec un terrain aussi étendu que la ville de New-York sur une journée entière, c'est sur un autre critère qu'il va miser, l'humour et l'énergie. Sous forme de buddy movie décomplexé, Une journée en enfer reproduit la formule du cerveau contre les muscles dans un jeu de piste mettant les nerfs de John McClane à rude épreuve alors qu'il se trouve maintenant sur son territoire de prédilection. Il ne s'embarrasse pas de le faire évoluer sur le plan sentimental (première apparition immédiate dans le fourgon après les menaces, au bas de l'échelle, comme si il n'existait plus que par son image et son job), c'est grâce à son duo formé avec un Samuel L. Jackson au top de sa forme qu'il reste un personnage joussif à suivre. Les deux se complètent parfaitement, leurs échanges sont savoureuses et le réalisateur exploite toujours aussi bien le terrain et la communication pour créer de la tension et de la surprise (l'épreuve du métro mériteraient que j'y consacre deux pages supplémentaires tant toutes les étapes résument le brio du film). De même que leur opposition formant une base insoupçonnée pour amener des questions sociétales, toujours avec le ton approprié (le flic en panique qui tient Zeus en joue, les banquiers ne prenant pas la situation au sérieux mais pensant quand même à évacuer leurs enfants des écoles). C'est avec l'idée toute simple d'une vengeance que le tableau est complété avec Jeremy Irons qui reprend parfaitement le flambeau d'Alan Rickman que le film se place comme la digne suite du premier Die Hard. Il n'y qu'une ou deux facilités et idées sous-exploitées qui le place d'un cheveu en-dessous, mais venant d'une telle saga, cela veut tout dire sur sa qualité.

Flora & Ulysse
5.2

Flora & Ulysse (2021)

Flora & Ulysses

1 h 35 min. Sortie : 19 février 2021. Aventure, Comédie, Jeunesse

Film de Lena Khan

Housecoat a mis 4/10.

Annotation :

Une comédie animalière qui aurait pu se démarquer mais qui ne décolle jamais par son manque d'innovation. Son écureuil soi-disant extraordinaire est toujours vendu par les protagonistes comme l'élément central de l'histoire alors qu'il est justement l'intru qui fait gripper sa mécanique. L'objectif de lui « Trouver sa mission » ne constitue pas un but suffisamment clair, nos personnages tournent en rond sans savoir quoi faire avec le rongeur, lui-même ne semble pas le savoir en provoquant toujours plus de catastrophes que de moments de bravoure. N'en résulte que des situations à but comique, tantôts amusantes, tantôts forcées, comme un film à sketchs. Pourquoi pas, mais encore aurait-il fallu être moins hésitant et timoré. La situation familiale de la petite Flora n'a aucun mauvais côté qui justifie l'arrivée d'un sauveur, le père change trop facilement d'opinion sur sa vie, le film n'arrive pas à se décider si il doit donner de vrais pouvoirs à Ulysse, le méchant employé vétérinaire est sous-exploité, l'enfant aveugle ne sert à rien, les gags sont vu et revus et la trame l'est tout autant (pourquoi diable le climax de ces films doit toujours avoir lieu dans une fourrière?). Reste une Matilda Lawler très expressive (trop pour un personnage soi-disant cynique ?), les références aux licences acquises par Disney qui peuvent faire sourire et le plaisir coupable de voir réuni en un film le quatuor de Ducktales. Pas désagréable à regarder car c'est le genre de film qu'on a envie de soutenir mais beaucoup trop sage.

Insaisissables
5.9

Insaisissables (2013)

Now You See Me

1 h 55 min. Sortie : 31 juillet 2013 (France). Policier, Thriller

Film de Louis Leterrier

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

Un film questionnant le concept d'illusion est toujours intéressant à regarder car c'est le genre d'histoire qui met en exergue la place du spectateur face à la fiction qu'il regarde, on n'aura l'occasion d'y réfléchir que durant deux ou trois dialogues inutiles dans Insaisissables puisque l'ambition de ce dernier ne dépassera jamais celui du divertissement bêbête. Louis Leterrier ne saisit qu'à moitié le potentiel de son scénario et le met en scène comme on le ferait pour un film d'action, ce qui empêche peut-être le film d'être ennuyeux mais dessert aussi le potentiel de son matériau. Les cuts censés rendre dynamique les tours de magie ne font que casser l'illusion promise en rappelant que ce sont les effets spéciaux numériques en post-production qui font tout le travail, les montages parallèles ne permettent pas aux spectacles d'impressionner, juste de vaguement intéresser sur leur fonctionnement. Pour ne pas en arriver là, il aurait fallu engager quelqu'un qui croit en ce qu'il tourne, ou à défaut introduire un personnage qui y croirait. Le film essaye tellement d'éviter de paraître naïf qu'il passe son temps à rappeler sans équivoque depuis son introduction que rien n'est réel, que tout n'est que supercherie et que les quatre magiciens ne sont que des grands escrocs. Leterrier n'utilise pas la magie comme un outil d'émerveillement, les tours ne servent qu'à habiller un mystère éphémère, l'ennui étant que le script n'a que ça pour intéresser puisque tout est attendu. A force de vendre constamment son histoire sur la facticité de ses nœuds dramatiques, les twists ne créent aucune surprise ni tension (mention spéciale au dernier qui met bien en évidence à quel point la réalisation la décrédibilise). On peut se réjouir de voir Morgan Freeman et Michael Caine sortir occasionnellement du cliché dans lequel ont les a enfermés ainsi que Mark Ruffalo amusant à regarder s'arracher les cheveux, dommage que regarder en arrière une seconde fois révèle que leurs conflits les aplatis plus qu'ils ne les développe. Insaisissables peut divertir une première fois, pas au second.

The Rocky Horror Picture Show
7.4

The Rocky Horror Picture Show (1975)

1 h 40 min. Sortie : 14 avril 1976 (France). Comédie, Comédie musicale, Épouvante-Horreur

Film de Jim Sharman

Housecoat a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ventre Saint-Gris ! Qu'était-ce que ceci ? Un trip sous substances récréatives ? Un hommage aux films d'horreurs ? Une comédie burlesque ? Tout à la fois ? Rien de tout ça ? Ou alors un film ultra avant-gardiste ? Comment ai-je pu passer à côté d'un tel choc cinématographique ? Impossible de se dessaisir de la sensation d'assister à la mise-en-scène d'un esprit dérangé. The Rocky Horror Picture Show présente tout d'une démence filmique et pourtant tout se tient, tout est à sa place sur le plan thématique. Sa très longue introduction à la paire de lèvres rouges chantante nous prépare déjà à l'expérience singulière que constitue cette œuvre atypique. Jim Sharman et Richard O'Brian confrontent deux modes de vie opposés dans un défouloir Rock'n'Roll et s'en servent autant pour les glorifier que pour dénoncer leurs extrêmes. Des puritains aux mœurs coincés aux transsexuels comparés à des extra-terrestres, tout y passe et dans la joie. Porté par des morceaux démentiels et des interprètes au top de leur forme, dont un Tim Curry absolument génial, le film pousse le délire de la comédie musicale jusqu'à des territoires jamais atteints (ou que personne n'a jamais osé atteindre) à tel point que c'est impossible de s'ennuyer ni même de détacher son regard, on se demande jusqu'où ça pourrait s'arrêter, une limite est toujours franchie, et la fin le fait bien comprendre en allant jusqu'à dire qu'ils sont partis trop loin. Tous les genres mixés dedans ne tiendraient pas sans cette ambiance endiablée pour faire la liaison, à ce titre The Rocky Horror Picture Show mérite son statut d'ovni intemporel. Une pépite à voir au moins une fois dans sa vie !

L'aigle s'est envolé
6.6

L'aigle s'est envolé (1976)

The Eagle Has Landed

2 h 15 min. Sortie : 26 janvier 1977 (France). Aventure, Guerre

Film de John Sturges

Housecoat a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dernier long-métrage pour John Sturges. Le réalisateur a imprégné dans ce dernier coup d'éclat une conscience du temps passé à livrer des combats futiles. Le vétéran du cinéma contrebalance le fait que ses protagonistes soient dans le camp allemand grâce à un thème humain qui transcende toute idéologie : la loyauté. Que ce soit par amour, par patriotisme, par haine, par opportunisme ou par respect, chaque soldat est animé par la volonté de servir une autre cause que la sienne (notion dénaturée tant par la hiérarchie allemande que alliée), une motivation nécessaire pour mener une mission tenant tout autant de la grandeur que de la farce, le seul facteur faisant la différence entre ces deux points de vu étant le sens du devoir et le sens moral. Ces derniers sont des idéaux partagés par les meilleurs d'entre-eux pouvant amener à la protection des innocents, la confiance mutuelle entre ennemis, voire l'attachement envers ce qu'ils sont sensés détester. Michael Caine, Donald Sutherland et Robert Duvall délivrent des prestations touchantes derrière une façade de désabus quant à leur statut de militaire, faisant corps avec leur mission et lui donnant la consistance que personne ne reconnaît. Si le film nous montre une opération suicide, il raconte la dernière virée de sacrifiés par les hautes instances et qui, en dépit de leurs ordres et de leurs chances de succès, iront jusqu'au bout de ce qui font d'eux des soldats. Rien de moins à attendre du baroud d'honneur de l'artiste qui a voué sa carrière à révéler l'humain derrière le combattant.

Wonder Woman
5.7

Wonder Woman (2017)

2 h 21 min. Sortie : 7 juin 2017 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Patty Jenkins

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

Revoir Wonder Woman était essentiel pour clarifier une pensée qui me taraude depuis longtemps. Cette production DC a peut-être réussi à ne pas être daubée, mais elle l'a fait au profit d'un simplisme qui achève de la rendre obsolète passé le premier visionnage. En adaptant les origines d'une héroïne déjà introduite, les équipes ont cru bon d'épurer le récit afin de se concentrer uniquement sur sa présentation, mais ce faisant, elles l'ont privé de toute richesse qui aurait pu lui permettre d'exister au-delà de son postulat de départ. Le berceau de Diana ne se démarque que par une culture guerrière unidimensionnelle, le groupe formé pour la mission apporte de la couleur mais aucune valeur supplémentaire au scénario ou au développement psychologique de la concernée, le message féministe se résume à des piques pas méchantes sur la condition de la femme, tout ce qui découle des origines de l'amazone et de la Première Guerre Mondiale est expliqué à travers une lorgnette enfantine qui les rabaisse à un seul niveau de lecture (aucun conflit déterminant derrière les secrets de l'affiliation divine, aucun débat sur le risque de briser les perspectives de paix). Nous aurions pu accepter cet enfonçage de portes ouvertes si il n'était pas servi avec des dialogues d'une niaiserie aussi gênante et si l'héroïne censée être un modèle n'était pas une écervelée attendant les vingt dernières minutes pour avoir un semblant d'évolution. Et même cette partie là est ratée, la révélation qui pouvait lever le voile sur sa vision du monde et ainsi la faire gagner en maturité est aussitôt contredite par une autre qui la conforte dans l'opinion dans laquelle elle s'enfonce depuis le début du film, une erreur que même l'agaçant radotage du méchant ne peut pas rattraper. Warner Bros ne se servent pas de Wonder Woman pour faire grandir leur nouveau porte-drapeau, et c'est bien triste au vu de tout ce qu'elle a rapporté et ce qu'elle aurait pu nous offrir en retour.

Wonder Woman 1984
4.1

Wonder Woman 1984 (2020)

2 h 31 min. Sortie : 31 mars 2021 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Patty Jenkins

Housecoat a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Critique disponible

Insaisissables 2
5.2

Insaisissables 2 (2016)

Now You See Me 2

2 h 09 min. Sortie : 27 juillet 2016 (France). Action, Comédie

Film de Jon M. Chu

Housecoat a mis 3/10.

Annotation :

L'illusion peut fonctionner une fois, pas deux. Insaisissable 2 est la preuve que le concept du premier film ne peut pas être reproduit maintenant qu'il a révélé les secrets de ses tours de magie. Cette suite paye sévèrement les décisions du premier film qui avait choisi d'opérer un mystère sur l'objectif des Cavaliers. Maintenant qu'ils sont les héros, ces derniers ne bénéficient pas d'une caractérisation suffisante pour nous identifier à eux en situation de danger. Le Suspense ne prend jamais puisque nous comprenons à présent la logique diffuse de cette saga : rien ne peut les atteindre, un nouveau retournement de situation arrivera forcément pour nous montrer que tout n'était que du vent, une supercherie. L'effet de surprise est définitivement passé. Prenant le risque d'être encore moins inventif que son prédécesseur, Jon M. Chu croit compenser les pertes en rendant les tours de son film encore plus extravagants mais en pulvérisant par le même coup son réalisme déjà très fragilisé. Empilant twist grotesque sur twist grotesque, ce qui était déjà limite la première fois devient complètement incohérent et capillotracté (la scène de la carte, pour citer l'exemple le plus voyant). Très mauvaise idée dans une franchise qui ne cesse de nous répéter que ce qu'on regarde n'a rien de réel, et encore moins judicieux de créer un univers souterrain de magiciens justiciers alors que le concept même n'a aucun sens et n'apporte aucune personnalité au groupe. Mention spécial à Morgan Freeman qui retombe dans les travers de son rôle paternaliste alors qu'il avait réussit à s'en détacher précédemment. Le trucage a atteint ses limites.

Seven Sisters
6

Seven Sisters (2017)

What Happened to Monday

2 h 03 min. Sortie : 30 août 2017. Action, Policier, Drame

Film de Tommy Wirkola

Housecoat a mis 6/10.

Annotation :

Il arrive souvent que les meilleures idées tombent entre les mains de ceux qui n'ont pas le savoir-faire requis pour les mettre en image. L'idée même de faire un film ayant pour cadre la surpopulation planétaire est une idée complètement casse gueule tant on voit venir les leçons de morale lourdaudes que même des conteurs expérimentés ne peuvent éviter. Et pourtant, Tommy Wirkola a miraculeusement trouvé la solution radicale pour éviter cet écueil: contourner le sujet. Ironie mise à part, c'est paradoxalement ce qui rend « What Happened to Monday » très engageant, une fois passée les séquences obliges sur les travers du genre humain conduisant à cette dystopie. Cette dernière n'est qu'un décors, un prétexte pour créer un environnement pressurisant pour la fratrie incarnée par une seule actrice. C'est justement quand Wirkola met de côté son sujet pour transformer son film en techno-thriller d'action qu'il tire le meilleur de ce qui en vaut la peine. Si la technique visant à donner vie aux sept sœurs semble grossière au premier abord (faute à des plans balourds et à des comportement stéréotypés pour les différencier), elle s'oublie très vite devant l'effet de corps tissé par les liens sororaux autour d'une seule identité, apportant un véritable attachement pour chacune d'elle ainsi qu'une narration rythmée par étapes, très pratique pour amener un véritable suspense et son lot de scènes fortes. C'est à raison qu'il faut compter dessus, car si le poids des enjeux cessait de s'aggraver, on se rendrait vite compte que cet univers n'a pas de sens (il suffirait d'un rien pour que la population se soulève face à un système aussi merdique aux mensonges aussi évidents, sans parler de la conclusion), au même titre que son scénario (les twists sont grillés dès le premier indice, les méchants qui stoppent leur assaut sur la demeure pendant une heure). Tenant plus de la série B, ce film n'est sauvé que par sa structure et son rythme étonnamment bons et à l'affection générée par Noomi Rapace.

Tom et Jerry au pays de Charlie et la chocolaterie
4.7

Tom et Jerry au pays de Charlie et la chocolaterie (2017)

Tom and Jerry: Willy Wonka and the Chocolate Factory

1 h 19 min. Sortie : 11 juillet 2017 (États-Unis). Animation, Aventure, Comédie

film de Spike Brandt

Housecoat a mis 3/10.

Annotation :

Pendant près de deux décennies, la licence Tom & Jerry s'est enfermée dans une triste période de vide dont les reliquats les plus représentatifs sont ses Direct-To-Video. Ces derniers n'ont pas mis longtemps pour prendre la pire décision possible : délaisser les histoires originales pour piocher au hasard n'importe quelle œuvre populaire et balancer le duo dedans. Cette affreuse habitude aura pris fin en même temps que le label avec le dernier téléfilm en date adaptant Charlie et la Chocolaterie. Les raisons, je ne les connais pas, mais au vu du bousin c'est un immense ouf de soulagement que l'on poussera. Ce n'est pourtant pas sans un certain panache qu'il ferme le bal avec une scène célèbre particulièrement dérangeante ayant rendu Internet complètement dingue. Ce sera malheureusement la seule qualité (?) qui le démarquera de ses prédécesseurs, Tom & Jerry au pays de Charlie et la Chocolaterie démontrant à lui seul en quoi l'idée de placer le chat et la souris au milieu de ces histoires est artificielle. C'est simple, Tom et Jerry sont des intrus. Ils croisent les héros par hasard, les suivent parce que le scénario l'ordonne, et se chamaillent à côté de l'histoire pendant que les véritables protagonistes se trouvent au cœur de l'action, ils l'empêchent même d'avancer en forçant l'intrigue principale à se stopper pour suivre leurs pitreries en parallèle. On pourrait couper la totalité des plans qu'ils occupent que l'histoire serait exactement la même, mais pas dans sa meilleure itération car même en tant qu'adaptation du livre de Roald Dahl, c'est raté. Les quelques libertés prises pour donner au duo une raison d'exister sont toutes foirées, les chansons obligent les animateurs à ralentir les mouvements des personnages jusqu'à donner un rendu malsain, le slapstick n'a aucune imagination en plus de gâcher les parties chantées, le montage mou ne dynamise aucun gag et le simple fait d'être adaptée en animation fout en l'air les moments clés du roman (l'apparition publique de Wonka). La pire façon de découvrir à la fois Charlie et la Chocolaterie et Tom & Jerry.

Die Hard 4 : Retour en enfer
5.4

Die Hard 4 : Retour en enfer (2007)

Live Free or Die Hard

2 h 08 min. Sortie : 4 juillet 2007 (France). Action, Thriller

Film de Len Wiseman

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

Il aura fallu longtemps pour que la saga Die Hard finisse par se perdre dans l'incompréhension des studios pour arriver ainsi à une descente drastique de qualité. Pour autant, ce retour en enfer n'est pas dénué d'idées, oserait-je même dire qu'il a remarqué un atout qu'il aurait pu exploiter. Prenant en compte le changement d'époque, la difficulté d'un dinosaure comme John McClane à rester dans l'ère du temps devient un obstacle plus difficile à surmonter pour combattre des ennemis plus sophistiqués que jamais. Il faudra se contenter de cette maigre bouchée car ce sera le seul point un minimum traité, les autres spécificités de Die Hard nécessitant une inventivité que Len Wiseman n'a pas. Le premier, et celui qui fait le plus mal, Bruce Willis. La star a tellement vieillit et n'a tellement aucune matière solide pour baser son jeu qu'elle tient plus du personnage d'action lambda dépassé que de John McClane (échouant même à sortir ses punchlines, comment est-ce possible?), on en vient à suivre cette quatrième scoumoune aussi fatigué que lui, lassé de devoir sauver la situation à chaque fois parce que le scénario décide qu'il sera au mauvais endroit au mauvais moment. Le reste n'est qu'une reprise syndicale des codes de la saga superficiellement réutilisée. Les forces de l'ordre ne sont là que pour confirmer leur inutilité, Timothy Olyphant fait pâle figure comparé à Alan Rickman et Jeremy Irons, les scènes d'actions sombrent dans une surenchère lassante (quand elles arrivent à être lisibles), le petit protégé a une alchimie inexistante avec McClane, et la diversité est apparemment devenu un luxe car le schéma est répétitif (bâtiment gris, scène d'action, autre bâtiment gris, scène d'action, bâtiment gris etc.). Le pire, c'est qu'il aurait été salutaire de s'arrêter là...

Die Hard : Belle journée pour mourir
3.8

Die Hard : Belle journée pour mourir (2013)

A Good Day to Die Hard

1 h 38 min. Sortie : 20 février 2013 (France). Action, Policier, Thriller

Film de John Moore

Housecoat a mis 1/10.

Annotation :

Je trouve une certaine poésie à ce cinquième film. En suivant les pas du quatrième film, la chute était bien entendu inévitable, mais nous ne nous doutions pas assister à une véritable leçon d'échec aussi cinglante. Nous sommes face à l'anti-Die Hard. Photographie dégueu, montage de crise épileptique et effets visuels gerbants ne sont que la partie visible de l'iceberg. Les scènes d'action complètement surréalistes sont indescriptibles...réellement, dans le sens où on ne peut vraiment pas les décrire. Mais surtout, l'écriture est un des pires torchons jamais vu, même pas digne d'une saga mineure. Les trahisons sortent au pifomètre sans la moindre cohérence, l'intrigue parallèle est fantomatique, la relation père-fils est catastrophique, les méchants sont nuls à chier, les dialogues comme les punchlines sont connes à se fracasser le crâne sur les murs. John McClane n'a aucune raison d'être là, son fils est encore plus tête à claques que Jai Courtney le fait habituellement, les méchants russes sont très méchants. Et hérésie de plus au milieu de cet autodafé, Bruce Willis n'a rien à foutre de ce qu'il fait et semble incassable au vu de tous les trucs qui lui tombent sur la gueule. Un supplice, une expérience interdite contre-nature qui n'aurait jamais dû voir le jour. Mais comme je l'ai dit au début, il y a une certaine poésie que je trouve dans cette conclusion. La saga Die Hard commence avec le meilleur film d'action, elle s'achève avec le pire.

Les Mitchell contre les machines
7.1

Les Mitchell contre les machines (2021)

The Mitchells Vs. the Machines

1 h 50 min. Sortie : 30 avril 2021. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Michael Rianda et Jeff Rowe

Housecoat a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Rien ne pouvait être plus attendu depuis le carton sur l'Homme-Araignée que le prochain long-métrage de Sony Pictures Animation, Les Mitchell contre les machines ayant la tâche de montrer ce dont les équipes sont capables avec les nouvelles technologies entre les mains pour donner forme à une histoire totalement différente mais bien plus ouverte au plus grand nombre. Le film atteint son objectif 90% du temps. Si toutes les blagues font mouche, elles ne sont pas toutes dosées avec minutie, sorties en plein milieu de l'action et partant dans une exagération qui empêche le film d'être pleinement homogène. L'organisation de ce voyage familial pour sauver le monde est tellement archétypale qu'elle en est aussi dénuée de surprise, le texte et les symboles sont forts mais n'ont pas de subtilité, nous savons quand ils seront sortis, nous savons quel sens ils auront, nous savons d'avance tout ce qui va se passer, nous savons comment la sphère familiale va se briser pour se reconstruire. Mais comme beaucoup d'histoires schématique entre les mains de bons conteurs, ce n'est pas l'étonnement qui créer l'engagement du spectateur mais la fiabilité des connexions entre les personnages, et c'est là que la famille Mitchell tire son épingle du jeu. Le film base toute son identité sur celle de son héroïne loufoque et assume jusqu'au bout que cette aventure e st vu à travers ses yeux à elle, justifiant une mise-en-scène totalement libre et énergétique sur tous les plans. Avant d'être une ode à la bizarrerie, le film créer un juste équilibre entre l'originalité des enfants et le classicisme des parents pour joyeusement les mêler afin d'ouvrir la voie vers un message d'acceptation et d'amour. Chaque moment de partage avec cette famille jouit d'une sincérité vraiment touchante, animée avec des détails créant une connexion véritable entre eux et les spectateurs. De toute beauté visuelle et très chaleureux. Une perle de plus pour le studio.

Oxygène
5.8

Oxygène (2021)

1 h 40 min. Sortie : 12 mai 2021. Science-fiction, Thriller

Film de Alexandre Aja

Housecoat a mis 5/10.

Annotation :

Oxygène aurait pu être, au mieux un film tendu et claustrophobique acceptable si le réalisateur n'enterrait pas son script derrière plusieurs couches d'invraisemblances inutiles enterrant sa crédibilité. Sur le plan de l'enfermement, Aja livre un boulot acceptable. Prenant pour seul point de vue une Mélanie Laurent confinée dans un cercueil tout équipé, la caméra ne « sort » de la boîte que pour souligner l'isolement et la perte de repère, n'ayant que ses vagues souvenirs comme seul ancrage identitaire et soumise aux traitements de l'organisme chargée de la maintenir en vie, incertaine si il est un soutien ou un ennemi. Sur ce point, la sensation de piège inextricable se ressent réellement. Juste voir Mélanie Laurent tenter de s'évader aurait pu être suffisant mais il a fallu que la prétention revienne pointer le bon de son nez pour rabaisser l'honnêteté du métrage. Si l'on peut accepter les multiples twists, aussi extravagants soient-ils, on peut légitimement se demander si ils étaient réellement nécessaires, ça, les jumspcares et les cuts soudains sur les plans entre flashback et réalité peuvent avoir du sens mais ne cachent pas la volonté du réalisateur de tenir le spectateur par la main pour lui en mettre plein la vue, ambition trahie par des visuels parfois vraiment balourds. Au moins le visionnage n'est pas perdu.

La Femme à la fenêtre
5.1

La Femme à la fenêtre (2021)

The Woman in the Window

1 h 40 min. Sortie : 14 mai 2021. Policier, Drame, Thriller

Film de Joe Wright

Housecoat a mis 4/10.

Annotation :

Rien d'étonnant que les studios en charge aient bazardé ce film sur Netflix, on ne peut tout simplement pas réserver un tel ratage pour les réouvertures des salles. Impensable qu'un film pareil soit le fruit du travail de Joe Wright qui nous livre là son œuvre la plus grotesque et embarrassante. Peine-t-on à croire qu'il s'agit de la sienne tant La Femme à la fenêtre possède tous les symptômes d'un film malade. Le montage totalement désaccordé ruine toute sensation d'investissement dans la première heure. Tout se déroule au même rythme sans qu'aucune rencontre ou événement ne se démarque d'un autre, on va trop vite, on ne comprend rien à ce qui se passe, des plans trop courts ou trop rallongés rendent les scènes pivots gênantes et nanardesques (les confrontations dans le salon). On peut éventuellement tolérer ça au vu de l'état mental du personnage d'Amy Adams, mais quand le meurtre déclencheur n'est pas plus grave qu'une sortie pour réprimander des gosses c'est que quelque chose a raté quelque part. Même sans ces erreurs, on peut se demander si le film pouvait être regardable, l'écriture étant piteuse et la mise-en-scène de Wright rendant les artifices encore plus prétentieux. En plus d'échouer à nous familiariser avec la demeure, ses incrustations expressionnistes tirés du théâtre créer des ruptures de ton maladroites qui se fixent très mal à l'ensemble et le jeu des acteurs en devient excessif. A l'exception du dernier qui sort de nulle part, tous les twists sont devinables à l'avance. Le scénario doit user de facilités pachydermiques pour justifier la non-résolution du mystère, aboutissant à des personnages têtes à claques, en particulier son héroïne. Le climax est comparable à un coup de couteau dans le dos. Singeant sans inhibition les maîtres du genre avec des visuels et un montage qui n'ont plus rien à voir avec le reste du film et sombrant dans une vulgarité digne d'une mauvaise série B sensationnaliste. Pas digne d'une erreur de parcours, une vraie tâche, en espérant qu'elle ne pourchassera pas le réalisateur dans les années à venir.

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