Cover Quand le cinéma répond aux sujets de philo du bac 2014

Quand le cinéma répond aux sujets de philo du bac 2014

Ça y est, le bac 2014 a commencé ! Les sujets de philo sont tombés, voici quelques films que les bacheliers auraient pu citer pour répondre aux fameuses questions. (Source : Konbini, qui ont eu une superbe idée)

Liste de

7 films

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 10 ans

Terminator
7.3

Terminator (1984)

The Terminator

1 h 47 min. Sortie : 24 avril 1985 (France). Action, Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de James Cameron

Annotation :

"L’artiste est-il maître de son œuvre ?"

Considérer une œuvre comme la propriété de son créateur semble naturel. Pourtant, en 1984, les spectateurs constatent que dans ce blockbuster de science-fiction, les machines, initialement créées par l’Homme, finissent par se retourner contre lui avec un but bassement pragmatique : l’extermination pure et simple de l’humanité.

Fight Club
8.1

Fight Club (1999)

2 h 19 min. Sortie : 10 novembre 1999 (France). Drame

Film de David Fincher

romainstu a mis 8/10.

Annotation :

"Vivons-nous pour être heureux ?"

“Non”. C’est ce que vous aurait balancé Tyler Durden, sa main autour de votre cou, accompagné d’un bon coup de poing dans votre gueule. Dans Fight Club, le personnage incarné par Brad Pitt n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de remettre en cause le “concept” d’être heureux dans une société dont les meubles sont aménagés façon Ikea et dont les activités sont soumises au diktat de la publicité - “qui nous fait courir après des voitures et des fringues”.

Orange mécanique
8

Orange mécanique (1971)

A Clockwork Orange

2 h 16 min. Sortie : 1 avril 1972 (France). Drame, Science-fiction

Film de Stanley Kubrick

romainstu a mis 8/10.

Annotation :

"Les œuvres éduquent-elles notre perception ?"

Si Anthony Burgess n’a pas écrit un roman sur la perception qu’on a des œuvres en général, l’écrivain de l’Orange Mécanique, que Kubrick a brillamment adapté au cinéma, pose la question de l’éducation et de notre perception de la société à travers elle. Lorsqu’Alex, chef d’un gang de petites frappes violentes et violeuses est enfin attrapé par les autorités, il devient le fruit d’un programme expérimental de réhabilitation.

Le personnage d’Alex, tout violent et dominateur qu’il est, fascine également pour son amour de la musique classique, notamment celle de Beethoven, qu’il nomme affectueusement “Ludwig Van” tout au long du film. Traumatisé par ces jours de torture où des images d’horreur sont projetées sur fond de Symphonie n°9 de Beethoven, il finit par développer un réflexe pavlovien le conduisant à haïr cette musique.

Selon Kubrick, et à travers l’exercice du pragmatisme le plus inhumain dont il nous rend témoins, les œuvres éduquent bel et bien notre perception : Alex évolue une bonne partie du film inadapté et sans défense face au reste de la société, se fait corriger par des SDF et des policiers et se défenestre à l’écoute de Beethoven.

The Big Lebowski
7.7

The Big Lebowski (1998)

1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier

Film de Joel Coen et Ethan Coen

romainstu a mis 7/10.

Annotation :

"Doit-on tout faire pour être heureux ?"

À ce sujet hautement philo, Jeffrey Lebowski aurait répondu en une phrase : “Ahh fuck it, let’s go bowling !”.

Prenons le cas de Jeffrey Lebowski (Jeff Bridges), alias The Dude, le héros imaginé par les frères Coen dans leur chef-d’œuvre de 1998. C’est sous le soleil californien que vit cet homme dont le leitmotiv dans la vie pourrait être “en faire le moins possible”. Son plaisir réside dans deux choses simples : le bowling et les russes blancs.

La recherche du bonheur, il s’en fout, il a bien trop la flemme de s’y atteler. Philosophe malgré lui, il arrive a atteindre le bonheur sans jamais vraiment le chercher. Et bien qu’il soit constamment confronté à toute une série de péripéties rocambolesques, il parvient a toujours gérer les situations grâce à son innée nonchalance.

Pour The Dude, la réponse à cette question de philo est donc simple : il ne faut rien faire pour être heureux.

Trainspotting
7.5

Trainspotting (1996)

1 h 34 min. Sortie : 19 juin 1996 (France). Comédie dramatique

Film de Danny Boyle

romainstu a mis 8/10.

Annotation :

"Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ?"

Renton l’annonce sans détours : si la question du bac philo de la filière ES est “Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ?”, il y coupe court et répond “Il faut ne pas choisir pour être libre”. Réponse catégorique d’héroïnomane, pas sûr que votre correcteur vous mette la moyenne – quoique la drogue touche des strates diverses de la société et qu’il n’y a pas de raisons que le corps enseignant soit épargné, après tout. Au cours du film, son état d’esprit évolue et avec l’espoir de décrocher de l’horreur de la poudre, il finit par comprendre l’importance du choix. Mais suffit-il d’avoir le choix pour être libre ? Pas lorsque ce n’est qu’une illusion de choix.

Matrix
7.8

Matrix (1999)

The Matrix

2 h 16 min. Sortie : 23 juin 1999 (France). Action, Science-fiction, Arts martiaux

Film de Lilly Wachowski et Lana Wachowski

romainstu a mis 8/10.

Annotation :

"Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ?"

Asservie par les machines, la grande majorité de la race humaine est en fait exploitée tel du vulgaire engrais par les robots. Cette critique de la société par le détour du genre de la science-fiction pose d’abord cette cinglante question : êtes-vous certain de savoir ce que c’est que d’avoir le choix ? À vous de voir. Pilule bleue, ou pilule rouge ?

La Mort dans la peau
6.8

La Mort dans la peau (2004)

The Bourne Supremacy

1 h 48 min. Sortie : 8 septembre 2004 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Paul Greengrass

Annotation :

"Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?"

Étape 1 : présenter le film La mort dans la peau sorti en 2004 par un Paul Greengrass en forme. Soulignez l’ironie du scénario entre un titre mortifère et l’enjeu du personnage principal dont la quête peut se résumer en une phrase : retrouver sa mémoire. Donc sa vie.

Étape 2 : prenez à partie Matt Damon. Soldat perdu, il est retrouvé à Marseille par une bande de pêcheurs. Il n’a plus de souvenirs. Sans son passé, son futur n’a pas de sens. Son aventure est une illustration de l’importance de l’identité dans nos sociétés contemporaines.

Étape 3 : conclure en utilisant l’Histoire. Si Jason Bourne oublie ses valeurs, il va droit vers les emmerdes (cf. vidéo ci-dessous). Et c’est finalement ce qui lui arrive, comme une métaphore parfaite d’un pays, les États-Unis, en déroute morale après ses interventions forcenées en Afghanistan, puis en Irak, trois ans après le 11 septembre.

Boum. Votre correcteur est sous le choc : il hésite entre le 0 et 20, entre une copie qui semble se foutre de sa gueule ou l’éclair de génie pop. Va pour 20.

romainstu

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