Punk année 0 : ces chansons qui ont allumé la mèche

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Février 1975. Les cendres de Ziggy refroidissent, l'Angleterre s'ennuierait presque. Le chanteur Van Der Graf Generator s'invente un alter ego : Rikki Nadir, sombre, agressif, braillard, qui écrit des "chansons punk". John Peel s'enflamme, Johnny Rotten le citera comme son modèle.

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Un pied dans le métal, l'autre dans la dérision totale, ces heavy potaches aussi poilants que balourds font les beaux jours du CBGB's. Avec, en tête de proue, le double inversé de Joey Ramone, Handsome Dick Manitoba, musclor de pacotille, mais performer provoc' de haut vol.

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Au sein de la troupe bon enfant du pub rock, ils font presque peur. Irrécupérables prolos de l'enfer industriels, ils rongent le rock'n'roll jusqu'à l'os. Toutes les aiguilles dans le rouge. Plus vite, plus fort, plus dingue. A l'image de l'écorché Wilko Johnson, icône punk qui s'ignorait.

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Collision magnifique et bancale entre deux ados poussés en graine qui flashent sur Rimbaud et Verlaine. Juste le temps d'un morceau passé à l'acide. Tom Verlaine part poursuivre ses explorations free, Richard Hell va faire des trous à son tee-shirt et fonder ses Void Oids.

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"Hey-ho, let's go !" Trois accords et c'est parti. Coupe au bol, cuir, jean pourrave, baskets. Quatre parfaits faux frères. Surgi du Queens. Sont-ils en cartoon ou pour de vrai ? Avec eux, un trou à rats, le CBGB's va devenir le centre du monde.

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Cleveland et ses usines déjà en ruines. Un chanteur existentialiste et glapissant. Des acolytes à l'air louche. Un son menaçant, plombé, un solo de guitare irradiant. C'est leur deuxième single, il va vriller beaucoup d'oreilles.

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La voix, éraillée, chevrotante de Joe Strummer est déjà là, le lyrisme aussi. Le son, moins. Manquent encore l'énergie et l'engagement qu'il trouvera en rejoignant Mick Jones dans le Clash. "No Elvis, no Beatles, no Rolling Stones, in 1977" sera son nouveau credo, un peu forcé, mais sincère.

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Le vétéran du pub rock inaugure l'esprit bout de ficelle du label Stiff - coût d'enregistrement du single : 50 livres sterling ! - dont il devient aussi le producteur maison. Derrière les premiers disques aux sons directs, bruts et sans chichis des Damned, Wreckless Eric ou Elvis Costello, la patte Lowe fait merveille.

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Le morveux Jonathan Richman enregistre ça dès 1972 sous la férule d'un parrain nommé John Cale. Son premier groupe est déjà mort quand paraît l'album noir. Le chaînon manquant entre Chuck Berry et Sister Ray. One-two-three-four-five-six...

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Un gang de Brisbane, à deux têtes : Chris Bailey (chant rauque), Ed Kuepper (guitare tronçonneuse). Un premier single abrasif qui restera leur hymne. Ils enregistrent ensuite l'album, partent en Angleterre et vogue la galère.

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Fast and Furious. Pub rock, avec priorité à la vitesse d'exécution. Barrie Masters saute partout et leur premier hymne juvénile et rebelle vaut bien les reprises speedées de standards qui ont fait leur réputation. Un peu décalés, les Hots Roads sont conviés au festival punk de Mont-de-Marsan.

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Son premier album Horses, produit par John Cale au Velvet, a sonné le réveil : rébellion, poésie, électricité et grandes messes déjantées. En 1976 c'est déjà l'heure de la suite et du reggae haute tension qui sera une des passions punk.

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"Is she really going out with him ?" Première phrase du premier véritable single punk british ? Oui, définitivement, et tant pis pour les autres prétendants. La chanson punk parfaite, de son intro à la batterie, sa guitare cisaille et son chant de goule hystérique. En face face B, Help défiguré. Un coup de maître.

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Pièce de collection, seul single paru brièvement sur EMI avant rupture du contrat. Les Pistols, par qui le scandale arrivait, ne décevaient pas sur disque. Profession de foi, incantation habitée pour une voix unique, sublimement dérangée, appuyée par un joli mur de son. Ploum ploum tralala, anarchie vaincra.

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Celui-qui-a-déchiré-le-premier-son-tee-shirt, dit la légende. Le premier playboy du punk - le seul ? Richard avait une gueule de doué. Oui mais pour quoi ? Les mots, le style, l'attitude. Ce manifeste géniale a son pendant obscur, Love comes in spurts.

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Une adorable bunny de playboy rencontre un guitariste-photographe qui se rêve en Spector et Warhol. Quelques couplets suaves et tranchants (quelques photos aussi) et il se mettent dans la poche le New York de l'époque, sauvage, joyeux, ivre de sexe.