Cover Petit guide des Crises DC Comics

Petit guide des Crises DC Comics

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Avec quatre-vingt-une années au compteur, DC Comics a connu son lot d'événements en tout genre. Mais les crises sont plus grandioses, plus fortes, leurs conséquences touchant pour des années l'ensemble des publications.

Elles sont ...

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18 BD

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus d’un an

Crisis Compagnon
7.3

Crisis Compagnon (2016)

Sortie : 1 juillet 2016 (France).

Comics de Cary Bates, Gardner Fox, Len Wein, Gerry Conway, Roy Thomas, Ross Andru, Mike Sekowsky, Georges Pérez, Dick Dillin, Rich Buckler et Don Heck

Multiversal Nexus a mis 8/10.

Annotation :

Parfait pour compléter le gros pavé qui va suivre, ce Compagnon permet de se remettre à jour niveau DC Comics. On se prépare à bouffer du Silver Age bien kitsch, souvent bien rigolo à lire.

Loin du blockbuster que nous offre CoIE, le tout reste un joli moment d'histoire et un bel ajout pour compléter ses lacunes !

Crisis on Infinite Earths
7.2

Crisis on Infinite Earths (1985)

Sortie : 1985 (France).

Comics de Marv Wolfman et Georges Pérez

Multiversal Nexus a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La première Crise de DC Comics, et celle qui garde encore aujourd'hui le plus de charme à mon goût. Sa menace multidimensionnelle jamais égalée, son casting cinq étoiles et ce style bien rétro du Bronze Age.

Tout en permettant de connecter Golden Age et Silver Age au travers d'un même récit, magnifiquement illustré par George Pérez et scénarisé par Marv Wolfman, duo culte des années 80, c'est tout simplement une grande claque pour tout fan. Car malgré son côté kitsch, le tout reste d'un grand sérieux, avec ses moments d'émotion et de l'action phénoménale.

A son issue, le multivers est détruit, concentrant quarante-cinq années de publication sur une seule et même terre.

Pas forcément facile d'accès avec son abondance de personnages, on a bien face à nous une déclaration d'amour à ce qui fait l'essence des comics. Bref un chef d'oeuvre du genre.

Crisis In Time - Zero Hour
6.4

Crisis In Time - Zero Hour (1994)

Sortie : 23 août 1994.

Comics de Dan Jurgens, Jerry Ordway, Frank Fosco et Ken Branch

Multiversal Nexus a mis 5/10.

Annotation :

Encore absent du catalogue Urban Comics, Zero Hour est peut-être le mouton noir des crises DC.

En clair, après l'ouragan Crisis on Infinite Earths, l'éditeur essaie de remettre de l'ordre dans sa continuité temporelle. Difficile en effet de faire coexister dans une même réalité toutes les histoires racontées auparavant. Et le tout en copiant sans gêne son prédécesseur, sans jamais parvenir à l'égaler.

On retiendra avec le recul des années un épisode dans le tumultueux parcours de Hal Jordan (sa crise d'adolescence en quelque sorte), caractéristique de l'entrée dans le Dark Age, plus mature et grave.

Justice League : Crise d'Identité
7.8

Justice League : Crise d'Identité (2004)

Identity Crisis

Sortie : 2004 (France).

Comics de Brad Meltzer, Michael Turner, Michael Bair, Alex Sinclair et Rags Morales

Multiversal Nexus a mis 7/10.

Annotation :

Crise d'Identité marque la première étape vers la seconde véritable Crisis de DC, en nous proposant un récit plus intimiste. Le tout dans un contexte de rigidité intense autour de la cohésion éditoriale et de respect de la continuité. A cette époque, si Bat-Mite a un rhume, il faut nécessairement que toutes les publications le prennent en compte.

Loin des menaces spatio-temporelles des volets précédents, on nous propose ici une histoire plus sombre d'un conflit violent entre super-héros au lendemain de la mort de Sue Dibny, épouse de l'Elongated Man. Sans spoil : un récit plus sale, qui casse tout l'idéalisme qui auréole les super-héros.

On entre clairement dans une ère plus sombre, de discorde, où nos héros ne sont plus les modèles de vertu qu'ils ont pu incarner par le passé. Sûrement aussi le reflet d'une époque qui se prête moins au manichéisme.

Countdown to Infinite Crisis
7.6

Countdown to Infinite Crisis (2005)

Sortie : mai 2005 (France).

Comics de Geoff Johns, Greg Rucka, Judd Winick et Ed Benes

Multiversal Nexus a mis 8/10.

Annotation :

Peu après la publication d'Identity Crisis, DC continue de pavé la route vers son prochain grand événement avec ce compte à rebours.

Centré sur le personnage de Blue Beetle, éternel second couteau des écuries DC, on le suit dans une enquête bien mystérieuse. Alors qu'une menace semble planer sur l'univers tout entier, Ted Kord rencontre une communauté super-héroïque dubitative, déchirée par les événements récents.

Le suspense est incroyablement bien maîtrisé, et la révélation finale est elle aussi un coup de poing dans l'estomac pour les lecteurs. Tout en offrant un rapide teasing de la suite, ce one-shot est d'une grande qualité en ce qu'il offre une réelle plus-value à l'événement.

Plus que jamais, l'univers semble métamorphosé, couvert d'un voile sombre.

Infinite Crisis
7.2

Infinite Crisis (2007)

Sortie : 1 mars 2008 (France).

Comics de Geoff Johns, Phil Jimenez, Jerry Ordway, Ivan Reis et Georges Pérez

Multiversal Nexus a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Infinite Crisis représente parfaitement l'événement fleuve de DC, conclusion de plusieurs années de publications finement préparées au préalable par un travail colossal de la part des éditeurs.

Alors que l'univers est déjà bien chamboulé par une série de cataclysmes, une menace venue du passé surgit pour reconstituer le multivers, au risque de détruire le monde de nos héros.

Tout est au rendez-vous : mystique, cosmique, urbain, proposant un large panorama sur le monde de DC Comics. Mais Infinite Crisis, sous ses airs de blockbuster, exercice qu'il réussit avec brio, est aussi une réflexion méta sur le monde des comic-books. La crise vient interroger ce Dark Age, en totale opposition avec un passé éditorial vecteur d'espoir et de lumière.

Très difficile d'accès pour un nouveau-venu, la publication en cinq tomes par Urban facilite le tout et permet de se lancer sans trop de prise de tête dans la lecture.

Un très grand moment de comics, aux conséquences qui se font encore sentir aujourd'hui, Infinite Crisis est sans aucun doute un grand moment de comics. DC n'aura d'ailleurs pas réussi à atteindre ce niveau depuis. Peut-être par nostalgie d'un autre temps certes, mais faites vous votre propre avis.

Infinite Crisis : 52
7.4

Infinite Crisis : 52 (2006)

Sortie : 10 mai 2006 (France).

Comics de Geoff Johns, Mark Waid, Greg Rucka, Grant Morrison, Joe Bennett et Keith Giffen

Multiversal Nexus a mis 7/10.

Annotation :

52 est sans aucun doute une de mes initiatives éditoriales préférées du fait de son originalité : Infinite Crisis s'est conclu par une ellipse d'un an, au travers de One Year Later.

52 s'occupe alors, avec une publication hebdomadaire, en 52 numéros, de combler les trous "en temps réel". Exit la Trinité, la série se concentre sur les seconds couteaux pour offrir là aussi un superbe panorama du monde de DC Comics.

C'est finalement une crypto-crisis, avec des enjeux bien présents mais moins grandiloquents, le tout dans une narration fleuve qui nous permet d'explorer la richesse de l'univers.

Avec un casting all-stars (Geoff Johns, Grant Morrison, Greg Rucka et Mark Waid), et un travail titanesque de planification du tout, on est face à un objet unique en son genre. Mon seul regret et de ne pas avoir pu le suivre en direct à l'époque !

Seven Soldiers of Victory
7.1

Seven Soldiers of Victory (2007)

Sortie : novembre 2007 (France).

Comics de Grant Morrison, J.H. Williams III, Simone Bianchi, Cameron Stewart, Ryan Sook et Frazer Irving

Multiversal Nexus a mis 7/10.

Annotation :

Seven Soldiers of Victory, bien qu'antérieur à Infinite Crisis dans la continuité, se veut bien le prologue à Final Crisis, l'ultime crise censée annoncer une nouvelle ère pour l'éditeur.

La narration de Grant Morrison est... ce qu'elle est. Certains sont en admiration, d'autres détestent. Disons que si j'adore généralement son travail, il reste généralement accompagné d'un sacré mal de tête parfois agaçant.

Seven Soldiers of Victory est unique en son genre, et est caractéristique de la fascination de Morrison pour la continuité et les réflexions méta sur les comics. Préparez-vous à esquiver les bris du Quatrième Mur qui éclate à moult reprises.

Vraiment, la série (composée en réalité de deux one-shot et de sept mini-séries) est un OVNI, bourré de concepts tous plus étranges les uns que les autres qui pourtant font sens. En tournant la dernière page, on ne peut que se dire que, quand même, le comic-book est un médium merveilleux, qui permet de raconter tout et n'importe quoi.

Si la lecture n'est pas essentielle pour lire la suite, c'est un passage que je conseille vivement, qui permettra de répondre à quelques unes des interrogations qui suivront.

Final Crisis
6

Final Crisis (2008)

Sortie : juin 2008 (France).

Comics de Grant Morrison, Marco Rudy et J.G. Jones

Multiversal Nexus a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Final Crisis est très difficile d'accès. Pour les nouveaux venus comme pour les lecteurs confirmés. Déjà de par sa complexité éditoriale, conclusion d'un entremêlement de séries diverses et variées, mais plus généralement pour le ton méta de Morrison.

Elle s'est d'abord engagé dans le médiocre Countdown to Final Crisis, qui n'offre pas grand chose dans son ensemble et que je ne peux que vous conseiller de passer (les wikis font un bien meilleur taf).

Sous la forme d'une intrigue pourtant classique, on a pourtant un récit plus riche, et là encore des concepts absolument fous. On nous offre par là la conclusion de la saga du Quatrième Monde initiée par le King, Jack Kirby, peut-être le pan le plus incroyable de toute l'histoire de DC.

Darkseid est. Plus que jamais, le Seigneur d'Apokolips est une force plus qu'un être, indomptable et omniprésent.

Je ne peux que laisser la surprise à ceux qui découvriraient pour la première fois cette ultime crise, mais on retrouve tout ce qui fait notre amour des comics : multivers, technologie modifiant la structure la réalité, Multiversal Nexus (qui est d'ailleurs le nom d'un excellent blog de comics).

L'événement est conçu comme la fin d'une époque, l'entrée dans une nouvelle ère : le Cinquième Monde. La série principale fait la part belle à la continuité au travers de ses personnages, offrant à sa manière une crise finale à nos héros face à l'incarnation du mal.

Malheureusement, les plans de Morrison ont été mis à mal par les années qui ont suivi et notamment Flashpoint, même si on peut retrouver sa folie dans son run de Batman, et l'excellent Multiversity !

Flashpoint
7.1

Flashpoint (2011)

Sortie : 22 novembre 2013 (France).

Comics de Geoff Johns et Andy Kubert

Multiversal Nexus a mis 7/10.

Annotation :

Malgré les plans de Morrison pour la suite, riches en idées plus dingues les unes que les autres, les équipes de DC ont préféré miser sur un reboot complet de son univers. Par-là on entend donc un retour en arrière, une première véritable rupture avec la continuité minutieusement construite depuis plus de soixante-dix ans. Une façon aussi de redonner un coup de jeune alors que les dix dernières années voyaient naître des histoires toujours plus ambitieuses, et une escalade de puissance qui devenait risible (l'effet Dragon Ball Z comme on dit chez moi).

Un pari très ambitieux, qui est confié à Geoff Johns, alors scénariste en vogue chez DC. On nous plonge donc dans un elseworld causé par The Flash, Barry Allen, qui n'a vraisemblablement pas vu Retour vers le Futur puisqu'il décide d'aller modifier son passé.

Evidemment, les conséquences sont désastreuses, et le futur est plongé dans un univers apocalyptique rongé par la guerre entre Amazones et Atlantes. Flash va alors devoir trouver une solution pour réparer ses erreurs et ramener sa réalité.

Flashpoint est un bon comics mainstream, permettant d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire de DC. On y trouve nombre d'excellentes idées (le Bat-Thomas Wayne et le rôle de Reverse Flash pour ne citer qu'eux), mais la folie des crisis n'opère pas. Plus que jamais, il s'agit d'un elseworld classique, qui se conclue par le reboot des New 52.

Question de goût, mais je regrette évidemment que le choix de jeter nombre de concepts passionnants ait été fait au profit d'un recentrage sur des histoires plus classiques, toujours plus sombres et ancrées dans un pseudo-réalisme plombant.

Il s'agit sans aucun doute d'un moment marquant l'entrée dans la tendance de ces dix dernières années. Une entrée en puissance, tout à fait agréable à la lecture, mais qui marqua une rupture avec le passé qui n'a, à ce jour, toujours pas été réparée. Flashpoint est d'ailleurs la dernière véritable crise de l'éditeur.

Convergence
4.8

Convergence (2015)

Sortie : 1 avril 2015 (France).

Comics de Scott Lobdell, Dan Jurgens, Jeff King, Carlo Pagulayan et Ethan Van Sciver

Multiversal Nexus a mis 3/10.

Annotation :

Convergence ? Vous avez dit Convergence ? Jamais entendu parler de ce nom là.

Non non, j'insiste, il n'y a rien à dire. Ca n'existe pas Convergence. Passe à l'oeuvre suivante s'il te plaît, c'est mieux pour tout le monde.

DC Universe Rebirth
7.5

DC Universe Rebirth (2016)

Sortie : 25 mai 2016 (France).

Comics de Geoff Johns, Phil Jimenez, Ivan Reis et Gary Frank

Multiversal Nexus a mis 8/10.

Annotation :

Après six ans de New 52 pour le moins... inégaux en terme de qualité, DC lance une nouvelle initiative éditoriale pour lancer une nouvelle impulsion à son catalogue. C'est Geoff Johns qui revient donc à la charge avec DC Universe : Rebirth.

Et DC décide de répondre aux attentes de ses fans en renouant avec son passé pré-New 52 ! Dans une pirouette scénaristique sympathique, on assiste peu à peu à la fusion de ces deux continuités et à un retcon pour le moins mystérieux : un individu agissant dans l'ombre est responsable de cet assombrissement du ton général. Un être omnipotent, qui manipule ses pions, sapant l'espoir de tous les héros (et des lecteurs) depuis maintenant cinq ans...

Une façon (pas trop) subtile de renouer avec des lecteurs fidèles déçus des dernières années, sans pourtant tourner le dos à la nouvelle génération de lecteurs. Un compromis qui pour ma part fut apprécié.

Cette crisis qui n'en est pas une marque donc la fin d'une époque contestée, avec un one-shot qui permet de poser les bases des nouvelles publications avec le très sympathique Darkseid War. Mais surtout, il permet d'introduire une nouvelle qui a fait couler beaucoup, beauuuucoup d'encre : l'inclusion du chef d'oeuvre d'Alan Moore, Watchmen, dans la continuité de DC Comics.

Doomsday Clock
7.2

Doomsday Clock (2017)

Sortie : 23 octobre 2020 (France).

Comics de Geoff Johns et Gary Frank

Annotation :

N'ayant pas encore lu Doomsday Clock, j'attendrai patiemment d'avoir fini le volume pour donner mon avis ici :)

Dark Nights: Metal
5.7

Dark Nights: Metal (2017)

Sortie : 25 mai 2018 (France).

Comics de Scott Snyder, Fco Plascencia et Greg Capullo

Multiversal Nexus a mis 3/10.

Annotation :

Venons-en à mon cauchemar ultime, Dark Nights: Metal, qui constitue une grande partie des publications DC Comics depuis trois ans.

Alors que Rebirth amorçait la possibilité d'un retour à un monde plus lumineux, plus enclin à embrasser son passé éditorial adoré des fans, il s'est confronté à la dure réalité : Scott Snyder est vraiment trop dark et trop cool, digne du plus grand fan de Sasuke et Itachi.

Oubliez la finesse et la subtilité, c'est ici un concentré de ce qui se fait de plus terre à terre dans l'industrie. Et je n'ai rien contre un comics un peu bas du front plus concentré sur des visuels cools que sur la complexité de son scénario. Mais non, ici on voit s'affronter des mechas Justice League, des dragons Joker, le tout dans une esthétique étrange, plus proche du donjon BDSM que du dark fantasy.

L'auteur a surement eu l'idée en manipulant ses jouets tout en criant "C'EST MOI LE PLUS FORT, JE SUIS MALEFIKUS, LE PLUS MALEFIQUE DE TOUS LES MECHANTS". On retombe dans les travers de DC avec une overdose de puissance, la création de concepts qui pompent avec le plus total irrespect les œuvres du passé...

Bref, j'arrête là, mon taux de sel est bien trop élevé. Le pire étant que le tout a été un succès commercial qui a donc eu le droit...

Dark Nights: Death Metal
5.3

Dark Nights: Death Metal (2020)

Sortie : 13 mai 2020.

Comics de Scott Snyder et Greg Capullo

Multiversal Nexus a mis 2/10.

Annotation :

... a une suite ! Toujours écrite par Snyder, et continue à ce jour de voir naître ici et là des tie-ins dans l'espoir de capitaliser sur les lecteurs amateurs de creepy pastas de bas étage. Pour être parfaitement honnête, je n'ai pas lu Death Metal, je ne le lirai pas.

La popularité de ces events m'attriste, et témoigne de l'impossibilité de sortir d'un Dark Age qui joue sur le caractère edgy et sombre de ses personnages, au détriment de toute la richesse de DC Comics. C'est bien la série qui m'a convaincu d'arrêter de suivre momentanément les publications de l'éditeur.

Si la série trouve son public, j'en suis sincèrement ravi, et je pense qu'il n'est du devoir de personne de juger les lectures des autres ou de tenter de créer une hiérarchie objective. Il me semble pour autant que Dark Nights constitue une rupture avec ce qui faisait le cœur de l'éditeur.

Si vous aimez DC, lisez donc l'ensemble des crises qui surplombent ces deux dernières. Mais lisez aussi Multiversity, The Green Lantern, Mister Miracle et autant de chefs d'oeuvre qui méritent bien plus d'être sur le devant de la scène.

Infinite Frontier (2021)

Infinite Frontier (2021) (2021)

Sortie : 2 mars 2021.

Comics de Brian Michael Bendis, Joshua Williamson, Geoff Johns, Phillip Kennedy Johnson, Joëlle Jones, James Tynion IV, Stephen Byrne, Jamal Igle, Jorge Jimenez, Alex Maleev, David Marquez, Alitha Martinez et Todd Nauck

Multiversal Nexus a mis 7/10.

Annotation :

Le Multivers est mort, vive le Multivers ! Infinite Frontier offre, à la manière de Rebirth cinq ans plus tôt, une lueur d'espoir. Out la surenchère ridicule, les multiplications à outrance de chauve-souris,

Wonder Woman, devenue une entité cosmique, invitée à rejoindre la Quintessence, s'offre un petit voyage à la A Christmas Carol pour prendre des nouvelles de toustes ses petit·es ami·es. Mais derrière l'avalanche de teasers, se cache une terrible menace, le retour de l'antagoniste suprême... le terrible Darkseid est de retour, ou plus exactement la fusion de l'infinité des Darkseid du Multivers. Autant dire que plus que jamais : Darkseid est.

S'il ne s'agit pas vraiment d'une crise, mais bien plus d'une succession de teasers, je suis bien obligé d'admettre que le numéro s'avère convaincant, assumant pleinement son identité de comic book : de nombreux personnages, une petite touche de sérieux qui lui évite de tomber dans l'auto-parodie tout en conservant l'iconisation caractéristique du genre super-héroïque.

L'ère Infinite Frontier, tout en restant dans les carcans du mainstream, continue d'offrir des séries plus qu'enthousiasmantes : le Nightwing de Tom Taylor, Swamp Thing de Ram V, l'arrivée de Jon Kent et le départ de Clark sur Warworld... Autant de récits de qualité menés par des équipes créatives de talent qui offrent un souffle d'air frais à une industrie trop souvent vieillissante !

DC Infinite Frontier
6.7

DC Infinite Frontier (2022)

Sortie : 21 janvier 2022 (France).

Comics

Multiversal Nexus a mis 8/10.

Annotation :

"That's a genie you can't put back in a bottle, Bones. The Multiverse is mainstream now." - Infinite Frontier #1

Et que dire de cette suite directe, pilotée par Joshua Williamson, accompagné d'un ensemble d'artistes, dont les talentueux Paul Pelletier, Xermanico, Jésus Merino, ou encore Tom Derenick ? La ligne est claire : le Multivers est à la mode, et DC décide d'ouvrir les vannes.

Suite aux événements de Dark Knight: Death Metal, non seulement le Multivers infini est de retour, mais il est désormais connu du grand public. L'occasion pour l'auteur de s'amuser avec un discours ultra méta, de citoyens lassés de ces crises invraisemblables à répétition. Puisque de toutes façons, les ficelles scénaristiques des comics sont aujourd'hui connues de toustes et largement moquées, autant assumer à fond et s'en amuser.

Alors que Darkseid tire les ficelles dans l'ombre, une menace multiversielle plane sur la Terre. Face à la disparation de nombreux héros, nous suivons donc un ensemble de personnages pris malgré eux dans la toile de Darkseid pour la conquête du Multivers. De Alan Scott à Roy Harper en passant par la Justice Incarnate menée par Calvin Ellis (le Superman de la Terre-23) et l'Eliott Wayne de Flashpoint, les surprises sont nombreuses et l'oeuvre transpire l'amour pour le passé de DC, mais également pour les travaux plus récents !

S'en suit un récit survolté : disparition d'un Flash, Black Lanterns, retours de personnages et concepts adorés des fans (avec en premier lieu Flashpoint), et surtout véritable ode au travail de Grant Morrison sur Final Crisis et Multiversity, Infinite Frontier transforme l'essai avec ce qui représente à mes yeux l'unique utilisation véritablement pertinente ces dernières années, où il n'est pas seulement un outil éditorial mais bel et bien un élément à part entière du récit.

Il devient alors intéressant de comparer cette crise à ce qu'a pu proposer Snyder. Si les deux proposent un hommage à un "avant", riche en fan service, on peut facilement opposer deux visions qui s'opposent frontalement, d'une part celle du marketing ciblant les plus bas instincts de fans, de l'autre une vision d'artiste qui, tout en restant mainstream, sait mobiliser la force du comics comme médium.

DC Infinite Frontier : Justice Incarnée
5.8

DC Infinite Frontier : Justice Incarnée (2022)

Justice League Incarnate

Sortie : 8 juillet 2022 (France).

Comics de Joshua Williamson et Dennis Culver

Multiversal Nexus a mis 6/10.

Annotation :

Mais malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et Justice Incarnate laisse apparaître les premiers défauts de la saga Infinite Frontier. Alors que la première moitié avait pour principale force de s'appuyer sur une continuité étouffante pour innover et propulser DC vers une nouvelle ère, le soufflé retombe malheureusement...

Au lieu de maintenir le cap avec un événement sobre, une menace classique brillant, non pas par son envergure mais par son utilisation inédite de concepts familiers, on retrouve les penchants malsains des équipes de DC. Tout doit être expliqué, justifié, retconné. Aussi une PLUS GRANDE MENACE plane encore, plus dangereuse que l'Anti-Monitor, plus vile que Darkseid : la Great Darkness. Bref, DC piétine sans vergogne son propre passé.

Pire encore, il se permet de recracher bêtement certains concepts de Morrison créés dans sa géniale Multiversity, allant jusqu'à leur donner un sens désormais à l'opposé même de ce que l'auteur voulait créer...

Il ne faut néanmoins pas cracher dans la soupe : les cinq numéros offrent leurs moments épiques, et surtout des passages complètement fous. Que dire de ce Superman forcé à écrire son propre comics sur une Terre parallèle pour échapper à la mort, devant (littéralement) affronter son éditeur véreux avide d'argent ? De l'affrontement avec un crypto-Thanos ?

C'est donc loin d'être mauvais, c'est même toujours au-dessus de ce a quoi on a pu être habitué depuis 2016. Mais c'est une telle chute qu'on ne peut que rester terriblement déçu de ce qu'aurait pu être l'avenir de DC. Débuté comme une réinvention, Infinite Frontier devient une imitation des crises précédentes, avec un vernis multiversiel.

Le futur piloté par Williamson s'annonce sombre, avec une fin annonçant la Mort de la Justice League et la Dark Crisis (on Infinite Earths), épitome de cette étrange séance d'onanisme de DC, qui continue ses saletés en public quand tout le monde essaie de regarder ailleurs.

Peu convaincu par l'état actuel de l'événement, je garde malgré tout l'espoir d'une remontada en fin de course, sait-on jamais !

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