ﾆﾌﾟﾎﾌﾟだ！

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=ge3F04GYWfQ

Ne pas se fier à son air poupon ou à son gabarit de 3rd grader. Un monstre Hip Hop est tapi dans l'ombre de ce corps d'enfant, surgissant dès qu'un microphone frappe à la porte. Flow shinkansen qui propulse, de sa voix fluette, un flot ahurissant de syllabes ininterrompues.

Morceau produit par 在音 (Zaion).

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=Ll_SrCGKuUU

Eccy est peut-être mon producteur japonais favori. Pas toujours très égal, loin s'en faut, il lui arrive pourtant assez souvent de claquer des instrus béton, à t'en cramer l'hypothalamus. Il a émergé en 2007 grâce à son "joint" avec Shing02 sur le très bon Ultimate High, mais collabore avec de nombreux autres MC's. Comme ici, avec Orokamono Potechi et Cypress Ueno.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=ePkX_duCmW0

Trois gosses de Tokyo sevrés aux longs-métrages de Walt Disney qui, en 2012, décident de lancer un concept-album autour de cette passion commune. Je cherche encore le lien, mais bim, in-d, et PalBedStock semblent y croire très fort. Dans le monde réel, TOY BOX est un disque sans fantaisie. Du pur laidback plutôt soigné, plutôt marrant, ne souffrant pas la moindre audace.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=l1pgdciFQ5o

Nagmatic est l'un des beatmakers les plus talentueux de l'archipel. L'un de ceux que j'affectionne le plus. Le mec a digéré les classiques US des 90's, et les régurgite sur sillon avec une classe folle. Déjà responsable d'un déluge de météores au sein de l'éminent DLIP (Dish Label in Posshi), ce virtuose de la simplicité quitte de temps à autre son bastion. En l'occurrence c'est Steruss, un quator fondé en 97 (BELAMA2 et Crime6 pour la partie vocale, KAZZ-K et ビート武士 au DJing), qui bénéficie de sa prestation freelance.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=P6Ck_FJWCpg

Évidemment c'est Nujabes qui a mis KZA et DJ Kent sur le devant de la scène, mais avant l'exposition médiatique ils faisaient déjà des trucs biens, dans la droite lignée d'un The Herbalizer. J'en veux pour preuve, ce premier LP, carrément bien branlé aux entournures, sans l'ombre d'une sophistication malvenue.

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https://www.youtube.com/watch?v=J3H1IKFgiYI

Un "arcade center" tenu par Sega se tenait devant le front de mer où ils ont pris l'habitude de se retrouver entre prodiges autoproclamés du skateboard, à Fujisawa - un bled dans la périphérie de Tokyo. D'où le nom du crew.

"Ils", ce sont Miles Word, Sheef The 3rd, et Dusty Husky. Les deux premiers se la donnaient déjà au sein de "Blahrmy", tandis que le dernier officie chez "Dinary Delta Force". Deux posses que je ne saurais trop vous conseiller de découvrir, et qui émanent d'une entité commune : Blaqlist - posse du label indé Dlip. Le trio se trouve réuni en studio le temps d'un debut album, qui donnera lieu à cet éclatant "Gem on the Sun". Ecoutez comme les trois acolytes backflipent la langue de Mishima, et tapent du nose-grind en rimes... C'est pas follement technique, mais qu'est-ce que ça groove ! Cette ligne de basse entêtante, ce beat ravageur, cette langueur qui frappe sec... Just Sugoi.

Prod : DJ Lex. ♥

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=839e7vyJgP0

Encore un producer talentueux pour le pays du karoshi. YAKKLE peut passer avec aisance d'une instru dansante truffée de samples oldschool, à un son lugubre et minimaliste à la lisière de l'abstrakt. Plutôt dans le deuxième cas de figure pour ce superbe 色のない世界 (Iro no nai Sekai - Monde sans couleurs), titre de circonstance. Et un Reito qui se la donne bien en featuring.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=Nw1Mrih0NLg

On retourne vers du laidback, tout en futilité, avec ce titre à rallonge (qu'on pourrait traduire par "Croisée des mondes : Le tiékar du vent", voyez le genre...). Pas du tout fan de SD Junksta en général, mais ce rap en particulier est plutôt sympa. L'inspiration West Coast transpire en instru et au mic, avec un Bron-K qui endosse le rôle du Nate Dogg local.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=-5xYkGoUUUM#t=40

Allez, un gros classique de MC Kan. Parce qu'il le vaut bien. Je prends pas forcément une cuillèrée de MSC tous les matins, mais force est de constater que Kan se démarque brillament de son collectif. Et ce morceau encore davantage, grâce à une prod phénoménale de Dj O-KI.

Beat tout en retenue, accompagné de quelques accords de shamisen, qui mute par la suite en un claquement pachydermique au tempo soutenu tandis que les cordes se voient remerciées par un divin shakuhachi. D'autant plus génial que le flow de Kan s'approprie l'ensemble.

Annotation :

https://youtu.be/15TvLqK29PU

Scha Dara Parr est un groupe pionnier du mouvement rap au Japon. Ou du moins, celui qui a dynamisé le genre à l'orée des 90's et apporté un soupçon de modernité à la discipline. Rap limpide, roots et rafraîchissant. Et c'est encore plus cool en live.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=ZXA1XfI3jfs

Avec son look de salaryman endimanché et sa silhouette filiforme, il attise toutes les curiosités. Mais c'est bien côté cour que Dotama surprend et bouscule les conventions. Flow supersonique, impérieux, dansant, et vocalises quand ça lui chante. Dans son dernier album "solo", paru en 2011, le mec n'a pas hésité à sampler 『Yami ni furu ame』 de l'excellente Shiina Ringo. Bon là on est sur son premier album, et c'est pas moins foufou.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=EggplZC8bM0

Émergeant des 2010's avec un flow implacable, presque métronomique, ZONE THE DARKNESS n'en finit plus de captiver son monde. Son débit élevé n'empêche pas une grande clarté dans l'élocution, et pas le moindre chichi à l'horizon. Surtout sur ce 『奮エテ眠レ』 ("Furuete Nemure"), où il s'autorise toutefois un joli crescendo dB. Morceau produit par un Michita en forme (go check ses albums).

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=8pHPuAq2W0g

Shakkazombie c'est le boogie du pauvre, mais c'est aussi un âge d'or qui les aura propulsés au devant des futures compromissions. On retrouve Force of nature sur ce remix de bon goût, qui sublime clairement le morceau originel.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=Yv4AmPp-_UI

DJ Baku est capable de soumettre son crossfader à toute sorte de vilaines prostitutions alimentaires. Pour ce track il a pourtant décidé de frapper du poing sur la turntable et de fourrer ses stilettos dans nos précieux tympans, avec le concours de Mic Jack Production. Pas de doute, ça secoue. Et je ne suis pas un adepte de MJP, mais force est de constater que sur ce morceau ils démontent la baraque de la cave au grenier.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=Lpw3nfSyn1I

À mon avis, ces gars là ont pas sniffé que de la farine. Titre issu de leur quatrième album, paru début 2015 chez Illgenic Records. Drôle d'engeance breakcore Hip Hop à trois têtes, qui ne laissera pas indifférent, à défaut de plaire à tout le monde.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=MV8jWkMiJ7c

Cela peut surprendre, mais fut une époque où Rhymester n'était pas qu'une monstrueuse machine à featurings. Back to the 90's avec ce soulful 『Shiranai Otoko』, loin des copinages pop-creux.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=-GTw7CGZYbY

Allez, deux pistes pour le prix d'une avec ce single dans la veine du LP qui suivra ("Total", 2012). La même flamme inextinguible habite le binôme de Sapporo, la même envie, avec juste un supplément de témérité dans les productions d'O.N.O., plus synthétiques que jamais.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=oozns1usdmc

Sibitt est un essayiste Hip Hop, très sage et en même temps très enclin aux expérimentations. Et accessoirement, l'un des rappeurs les plus intéressants du circuit nippon. Les amateurs appréciaient déjà son déhanché linguistique au sein de "Origami", sa formation d'origine, mais il n'est pas moins bon en solo.

J'aime bien ce "clip" (du fan-made, vraisemblablement), les images semblent coller parfaitement au son. Admirable complémentarité entre la lancinance de l'instru et le souffle démentiel du MC. On peut aussi compter sur des accalmies dans le flow, des inclinaisons vocales, des flottements géniaux. C'est aérien, véloce et contemplatif. Props.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=LkEP2EvafDo

Un rappeur assez consensuel, mais sympa nonetheless. Notamment parce qu'il a un flow qui tabasse. Ce morceau parle de l'influence des cultures occidentales sur le Japon, et le fait à travers une toile de métaphores filées en rapport avec la nourriture. Thématique et traitement suffisamment originaux pour être mentionnés. J'aime particulièrement la sonorité du troisième couplet.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=AQhZAHQ5lpA

Un MC totalement fondu, originaire de Machida. En dehors du fait qu'il ait un flow agréable et un timbre original, faut voir le clip de ce 「Downtown Boogie」 rien que pour la dégaine impayable du dude. D'autant plus qu'on l'y voit se friter avec son DJ exhibitionniste. Duh. *_*

Mine de rien, ça fait un bail que Yamazin traîne ses espadrilles dans l'archipel HH, il était déjà actif au sein du collectif d'instrumentistes Loop Junktion à la fin des années 90. Mais c'est vraiment en solo qu'on mesure tout son potentiel et sa personnalité un poil atypique.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=wWiB5yvQwGg

Je pourrais dire tellement de mal de Rappagariya... Mais sur ce track, bordel, c'est carton plein ! On dirait du ATK de la grande époque passé au shabu shabu. Du bon vieux et authentique "old label" d'inspiration jazz/funk, beat fat, et des flows qui caracolent.

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=OtNoQzMZlZc

2012. Après plus d'un an de gestation, Miles word et Sheef the 3rd sortent leur debut album comme on lâche les chiens : sans prévenir. Rappeurs affamés, nourris au Mobb Deep, pressés d'en découdre (sans se précipiter pour autant). Afin de souligner sa plume acérée, le duo fait appel au Hattori Hanzo de la prod japonaise, j'ai nommé Nagmatic. Un sample de Lou Johnson, "The Beat", annonce la couleur dès l'introduction. "In the beginning was the beat / And it was strong". C'est entendu, le premier BLAHRMY sera retentissant ou ne sera pas. Et le sample d'ajouter "But it was still funky". Babines en goguette. Et fort logiquement, au milieu coule une bonne grosse rivière d'ego trip, à l'image de cet excellent titre.