Musiques psychédéliques (1966-1973) - Exploration musicale, vol. 2

Annotation :

17 octobre 1966 - Texas - 35 min. - International Artists Records :

Les gars du 13th Floor Elevators sont déjà dans le collimateur des policiers texans pour leur consommation d'acide lorsqu'ils sortent leur premier album. Le LSD, alors à l'apogée de son succès récréatif et jusqu'alors plébiscité, commence en 1966 à être diabolisé et interdit dans certains États d'Amérique. Le disque n'invente pas le rock psychédélique mais offre tout de même une expérience d'une radicalité jamais entendue.
Le son, "garage" à souhait, est complètement aux fraises. Les instruments sont souvent à peine intelligibles. De la confusion sonore émerge parfois une invention qui mériterait un Ig-Nobel, l'electric jug (une jarre avec un micro dedans qui produit un son rigolo quand on y postillonne). Roky Erickson use de sa voix éraillée, énergique et toute adolescente pour gueuler, scander ou chanter ses textes dans le micro, sur des morceaux pop ou rock, énergiques ou plutôt traînants et spiralés, mais toujours déglingués, bizarres, hallucinés comme en plein trip.

Mes morceaux favoris : You're Gonna Miss Me, Thru the Rythm, Monkey Island, Reverberation.
14/04/2021

Annotation :

18 juin 1966 - Californie - 30 min. - Columbia Records :

Fifth Dimension est un tournant dans la discographie des Byrds. La musique carillonnante des deux premiers albums, qui préfigurait la jangle pop, se transforme. Le compositeur historique Gene Clark quitte l'aventure (il laissera quand même en héritage quelques morceaux pour Fifth Dimension, et notamment le single Eight Miles High). C'est aussi l'un des premier gros albums du rock psychédélique, de part le statut de vedette du groupe à l'époque. Parmi ses points forts, l'habituel talent pour les harmonies vocales, mais aussi des solos, un jeu de guitare et des rythmiques aux inspirations inédites à l'époque, issues des ragas indiens de Ravi Shankar et du jazz spirituel de Coltrane. Même si l'album a de grandes qualités, il s'épuise peut-être trop vite, avec des morceaux trop courts, et trop envahissants à la longue. Les refrains vous restent dans la tête en permanence, celui de Mr. Spaceman surtout, et personnellement je n'en peux vraiment plus.

Le top : I See You, Eight Miles High, Captain Soul.
27/04/2021

Annotation :

5 août 1966 - Angleterre - 34:30 min. - Parlophone :

Voir ma critique : https://www.senscritique.com/album/Revolver/critique/243440103

Mes morceaux favoris : Here, There and Everywhere ; For No One ; I'm Only Sleeping ; She Said She Said. (mais ça change tout le temps).
11/05/2021

Annotation :

30 mai 1966 - Angleterre - 5 min. - Columbia (EU) / Parlophone (GB) :

Pour compléter Revolver, ce petit single tiré des sessions de l'album, sorti d'abord aux États-Unis. Deux titres très différents, mais qui prouvent tout deux que, d'une part, on peut faire d'excellentes choses en partant d'une structure simple, et d'autre part qu'un bassiste, c'est super cool et que ça peut apporter plein de bonheur si on lui demande autre chose que de suivre la batterie.
Historiquement important pour les Beatles (plus de recherches en studio et moins de textes sur les filles) et pour la pop (premiers sons inversés, possible première évocation du LSD dans une chanson, et tout ça dans Rain), c'est un immanquable. Paperback Writer est un très bon morceau (écrit par McCartney), très enjoué, entêtant, bon refrain, ... mais pas psychédélique. Par contre Rain, écrite par Lennon, ... un morceau lancinant, avec un riff de basse presque stoner rock (je ne l'ai lu nulle part, mais je me permet, je trouve vraiment), une performance à la batterie qui est la favorite de Ringo Starr sur une chanson des Beatles, une superbe voix doublée, ... Excellent. Et deux chouettes clips !

26/05/2021

Annotation :

Avril 1966 - Californie - 35 min. - GNP Crescendo :

Avec ce premier album, les Seeds furent à juste titre considérés comme des précurseurs du punk rock et de la musique psychédélique. Ils furent aussi parmi les premiers à utiliser une "keyboard bass", à porter les cheveux longs et à afficher un look volontairement négligé. Le succès fut plutôt au rendez vous pour eux, et l'album est aujourd'hui considéré comme un classique. Il contient des morceaux assez dépouillés, construits sur des rythmiques répétitives et hypnotiques, où la basse et le clavier sont très mis en avant. L'habillage de ces rythmiques est assez minimaliste, avec principalement des solos à la guitare fuzz ou à l'harmonica, des mélodies légèrement psychédéliques à l'orgue ou au melodica, et la voix sauvage et énergique de Sky Saxon, doublée par quelques chœurs occasionnels. Le son est typiquement garage, le mixage assez approximatif et la production particulièrement rugueuse.

Le top : No Escape, Can't Seem to Make You Mine, Try To Understand.
31/05/2021