Musiques écoutées en 2017

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Dead Can Dance est un des groupes qui me donnent l'espoir de sortir de mon impasse musicale : ils ne sont pas dans un genre précis, se situent entre le classique et le populaire, explorent différentes ambiances et différents rythmes, se renouvellent avec bonheur. Celui-ci, à l'atmosphère plutôt oriental, est extrêmement bon, donne enfin de le réécouter sans cesse.

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Quoi de mieux que de commencer l'année sur du gros son ? Black Sabbath, c'est l'énergie noire du heavy metal, que je mettrais en parallèle avec l'énergie solaire de Led Zeppelin. On en oublie même le côté répétitif (les deux derniers titres, "Sleeping village" et "Warning" semblent des reconduites des premiers), mais l'introduction "Black Sabbath" puis les quatre titres suivants sont si puissants qu'on ne peut que considérer cet album comme une grande œuvre.

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Il fallait que j'éclaircisse ce que j'aime et ce que je n'aime pas chez les Beatles. Sortir de l'unité de l'album, en me tournant vers une compilation, m'a permis de nuancer le paradigme : mépris des premiers albums (pop mièvre) et admiration (modérée) des derniers. C'est évidemment plus compliqué. Ce qui est à la fois admirable et détestable chez les Beatles, c'est leur capacité à créer des "standards", des morceaux consensuels qu'on ne peut qu'apprécier. Mais la menace de la répétition et de la lassitude pointe rapidement.
L'enchaînement des cinq premières chansons : "Love me do", "From me to you", "She loves you", "I want to hold your hand" et "Can"t buy me love" laisse par exemple présager cette lassitude, qui me prend en écoutant par exemple les tout premiers albums du groupe, jusqu'à "Revolver" et "Rubber soul", dont je ne comprends pas que certains les considèrent comme des chefs-d'oeuvre.
Mais leur génie est dans la variation sur la chanson d'amour, avec des rythmes simples et efficaces. Au-milieu de ces cinq chansons, par exemple, "She loves you" est un superbe titre. "A hard day's night" est néanmoins ici une rupture, qui commence à montrer la capacité des Beatles à se renouveler, bien que ce soit loin d'être un de mes titres préférés. Sur cet album, j'aime beaucoup "Penny Lane", "We can work it out" ou encore la géniale "Come together". Mais il manque pour moi les grands titres de la fin des années 60, au moment où les Beatles sortent de leur répertoire de standards pour créer du nouveau, et ouvrir de nouvelles perspectives à la musique populaire : "Helter Skelter" (précurseur du heavy metal") ou "I want you (she's so heavy)" (précurseur du rock progressif, géniale en ce qu'elle reprend le modèle du texte d'amour répété, simple et efficace, tout en le faisant éclater par sa répétition trop nombreuse et trop appuyée).
Pourquoi pas aussi "Back in the URSS", "Twist and shout", "Lucy in the sky with Diamond" ou "With a little help for my friends" ? Je sais qu'on ne peut en demander trop d'une compilation, mais tout de même, c'est réduire les Beatles à leurs standards, et c'est dommage.

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Cet album m'a surpris au beau milieu de mes "recommandations" sur Youtube. J'en avais vaguement entendu parler, parce que je suis la page Facebook du groupe, qui fait partie de mes préférés, mais cela m'était sorti de l'esprit.
Comme sur les groupes que j'apprécie particulièrement, je ne prétendrai pas à l'objectivité. J'aime beaucoup ce "retour aux sources", plus proche de "The Fragile" (le meilleur album de Reznor à mon goût) que d'"Hesitation Marks", dont j'avais aimé quelques titres mais pas l'entièreté. L'introduction "Branches/Bones" reprend ainsi des sons déjà utilisés auparavant, tout en ajoutant le départ de voix dans le refrain. "Dear world" est peut-être le meilleur morceau de l'album, commençant façon électro sombre (là, Reznor reprend plutôt l'ambiance de son précédent opus, sans pour autant me déplaire).
L'EP continue ensuite son chemin, les chanson explorant des ambiances assez différentes, illustrant en quelque sorte la créativité de Trent, reprenant des ambiances anciennes et en ajoutant de nouvelles.
Comme pour plusieurs albums de l'année 2016 (Bowie, Iggy Pop, Doherty, Radiohead, The Kills), je ne dirai pas que c'est un immense album ; il n'apporte pas grand-chose et ne marquera sans doute pas durablement la musique, n'inspirera pas beaucoup ; mais il fait plaisir à entendre, tout simplement ; comme si on se détendait en attendant l'arrivée de chefs-d’œuvre (on y croit, on croit).

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Le Concerto pour piano n°2 de Prokofiev est une des œuvres que je place au plus haut dans mon estime. Difficile d'exprimer quelle fut mon émotion lorsque j'écoutai pour la première fois le 1er mouvement, il y a maintenant quatre ans ; c'est sans doute le genre d'évènement que Deleuze appelle "une rencontre" ; d'autant plus forte qu'elle était impromptue. Il faudrait un plus savant que moi pour vous raconter quels changements ce concerto a introduit dans la musique universelle ; mais la simple oreille perçoit l'extrême nouveauté de cette pièce, malgré le passage des années. Sachez simplement que Prokofiev l'a composé à 22 ans et qu'il y a mis toute sa jeunesse et son génie.
Difficile pour moi par la suite d'écouter d'autres œuvres de Prokofiev. Une rencontre est unique, celles qui suivent n'en sont que des échos. Évidemment je sens le génie dans d'autres de ses œuvres, mais pas la puissance qu'il développe dans son concerto n°2. C'est que je suis plein d'empathie pour la modulation des émotions présentées dans ce concerto, pas pour les autres ; c'est le problème ou le génie des autres contemporaines, contrairement aux œuvres classiques, qui sont moins inégales entre elles mais, peut-êtres, moins impressionnantes.

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"Violator", découvert seulement l'année dernière, fait désormais partie de mes classiques.

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Par amour pour le rock progressif, j'ai longtemps méprisé les années 80, que j'associais au mauvais punk et au disco. Depeche Mode m'a permis une entrée dans ces années dont je ne connaissais en fait pas grand-chose. D'ailleurs, je suis en fait devenu fan de Depeche Mode.

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A mon avis le meilleur album de Depeche Mode après l'indépassable "Violator".

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Habituellement, écouter l'album entier d'un chanteur français m'ennuie. Cela n'a pas été le cas avec celui-ci : il est bon de bout en bout. Sans doute le côté rock me fait apprécier la chose, là où l'ambiance chanson française de Brassens/Brel/Ferré et consorts finit par me lasser. Je mettrais donc Renaud aux côtés de Noir Désir parmi les quelques artistes français chez qui l'ensemble me plaît.

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Est-ce grave si j'apprécie Die Antwoord ? Tout est bien fait là-dedans. Le côté "déjanté mais profond", qu'on pourrait lier en France à Stupeflip, fait toujours plaisir.

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Petite session Brahms.

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Réécoute régulière.

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Je ne connaissais Bregovic que pour les bandes originales du "Temps des gitans" et d'"Underground" de Kusturica ; cet album est apparu dans mes suggestions Youtube, alors je l'ai écouté.

Ce fut une claque. Le genre d'écoute dont on se demande comment on a pu vivre sans. Cette fusion des genres, ces rythmes variées et toujours puissants, cette prise aux tripes, cette joie mêlée de tristesse et cette emphase toute shakespearienne : tout ce qu'on peut attendre de la musique contemporaine (comme je le disais de "Dead can dance" plus haut).

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En poursuivant mes recherches sur Goran Bergovic, je tombe sur le groupe de rock qui lui a fait rencontrer du succès dans les années 70, Bijelo Dugme. Autant le dire tout de suite : c'est génial. J'ai écouté beaucoup de chansons, et cet album en entier pour l'instant ; les autres ont l'air encore meilleurs. Les découvertes comme celles-là font plaisir.

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Les derniers albums de Depeche Mode me plaisent moins que les premiers. Mais celui-ci, à l'ambiance aussi sombre que "Sounds of the Universe", est tout de même excellent. "Going backwards" mériterait de devenir un classique du groupe. Aucun raté à noter.

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Je redécouvre Portshead, groupe que j'avais très peu aimé aux premières écoutes. C'est évidemment un grand groupe, ce que je savais déjà. Mais, comme beaucoup de groupes de trip hop, il demande une grande concentration et des écoutes répétées. Il nous apprend par là l'attention, ce qui n'est pas rien dans ce monde de bruits de fond. En cela, bien que ce ne soit pas un de mes groupes préférés, son importance est considérable.

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"48:13", précédent opus de Kasabian, était le dernier album qui m'eût enthousiasmé jusque-là -il était sorti quelques temps après le dernier Arctic Monkeys, qui m'avait également beaucoup plu. Alors j'attendais "For crying out loud" avec impatience. Les chansons sorties avant l'album m'avaient laissé dubitatif : "You're in love with a psycho" avec son allure de pop mièvre, l'interminable "Are you looking for action ?" ; seul "Comeback kid" m'avait laissé de l'espoir.

A la première écoute de l'album complet, j'ai pourtant ressenti un énorme plaisir. "III Ray" est une excellente intro ; son côté électro ne m'a pas du tout gêné, cela reste du Kasabian pur jus. "You're in love with a psycho" passe très bien au sein de l'album, bien mieux que seule (sans que cela soit la chanson du siècle non plus). Dans "Twentyfourseven" et "Good Fight", Kasabian fait du Kasabian ; comme j'aime le groupe, j'aime. Arrivent ensuite le point central de l'album : "Wasted" et "Comeback kid", les deux meilleurs chansons avec "III Ray". On y trouve toute l'énergie qui fait la puissance du groupe, le rock indé dans son meilleur état. On a ensuite un moment de creux, de "The Party never ends" à "Sixteen blocks", avec au centre le toujours aussi interminable "Are you looking for action ?". Pour conclure, "Bless this acid house" est un retour aux fondamentaux de Kasabian (comme dans les chansons 3 et 4), puis "Put your life on it" fait retomber la pression, en revenant à l'allure pop mièvre.

Au total, est-ce un bon album ? Les premières critiques le concernant sont très négatives, et je les comprends en partie ; le côté pop mièvre entache une bonne partie de l'opus, sans que j'aille néanmoins jusqu'à qualifier ces chansons de déchet ; ceux qui aiment la tradition pop-rock façon Beatles, Rolling Stones ou The Kinks y trouveront leur compte. Il y a tout de même trois excellentes chansons ("III Ray", "Wasted" et "Comeback"), qui font de cet album un rayon de lumière dans le désert froid de la musique contemporaine. Pour le reste, Kasabian fait du Kasabian, et moi, ça me fait plaisir.