Mes livres de la collection Gore préférés

parmi les 118 numéros (+1 hors-série) dont je suis encore aujourd’hui l'heureux possesseur.

Liste de

10 livres

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

L'Écho des suppliciés
7
1.

L'Écho des suppliciés (1985)

Sortie : décembre 1985. Roman

livre de Joël Houssin

Annotation :

La quatrième de couverture donne le ton : « Les sphincters déchirés, Bruno poussa un hurlement atroce. Une pointe acérée aurait mis fin prématurément à son supplice mais le pal arrondi pénétrait au ralenti, écartelant les muscles, rompant la chair fragile des muqueuses, comprimant les zones nerveuses et refoulant sans les déchirer les organes vitaux vers l’épiderme où ils formaient des bosses immondes. La douleur devint atroce quand le pal commença à se frayer un passage dans son abdomen. Une femme s’approcha, lui glissa une barre de métal entre les mâchoires et lui brisa les dents une à une, à coup de piolet. Une autre femme venait de planter ses ongles répugnants de crasse dans ses testicules et commençait à les arracher lorsque les muscles abdominaux du skieur cédèrent brutalement. Ses pieds touchèrent le sol, le pieu lui traversa la poitrine et ressortit par la bouche, dégoulinant d’humeur pulmonaire et de viscères encore gonflés d’excréments… ». C'est l'Enfer qui s'abat sur une station de ski : corps écrasés sous un chasse-neige comme des galettes, skieurs empalés… Des milliers d'êtres aux yeux rouges, nus, aux corps gris, envahissent la station et torturent (le mot est faible !) les habitants. Ces êtres silencieux aux visages figés sur un rictus d'agonie, armés de crochets et autres fouets cloutés, refont subir aux vivants leur supplice. S’il ne fallait choisir qu’un seul roman Gore à lire parmi les 118 titres parus, ce serait celui-ci.

Neige d'Enfer
2.

Neige d'Enfer (1988)

Sortie : février 1988. Roman

livre de Norbert Moutier

Annotation :

Des personnages frustes, une trahison, l’évasion d'un camp, un trésor, tous les ingrédients sont réunis pour une histoire captivante et sans temps mort. Les scènes d’horreur sont impressionnantes comme par exemple le chef du clan découpé en morceaux. Morceaux qui sont jetés dans un poêle. Mais le plus étonnant, c’est la folle, l’oreille coupée, la mâchoire inférieure arrachée, la cheville déchiquetée par un piège à loup qui traverse tout le récit sans mourir.

Aux chiens écrasés
3.

Aux chiens écrasés (1987)

Sortie : décembre 1987. Roman

livre de Pierre Pelot / Pierre Suragne

Annotation :

C’est l’histoire d’une petite fille, Marjorie, restée seule avec son petit frère encore bébé, Jérôme, un soir où ses parents sont sortis. Ils habitent dans une vieille usine transformée en logement. Jérôme commence à « piquer une crise ». Pour le calmer, Marjorie met son frère dans le four et allume le gaz comme maman le fait parfois pour arrêter ses cris. Le lecteur pense que le drame va se jouer là, mais pas du tout. Marjorie couche son petit frère, évanoui, mais vivant. C’est alors qu’elle entend des bruits furtifs. C’est le chien de la famille, Naja, un grand chien au poil noir qui est là devant la petite fille. Il a l’air bizarre, semble affamé… Plus loin, l’auteur nous décrit la mort de Jérôme : « L’enfant bougea quand Naja remit la patte dessus pour assurer sa prise, avant un nouveau coup de dents. Les petites jambes tressautèrent, animées par un mouvement dérisoire qui faisait songer à une tentative de défense… Le chien broya les côtes, arracha une partie de poumons élastiques et spongieux qui se déchirèrent en filaments… ». En parallèle, on suit les parents dans un café qui ne font rien et semblent attendre… et le voisin retraité le plus proche qui surveille l’ancienne usine par la fenêtre… Ce roman Gore est plus subtil que la moyenne des livres de cette collection. La fin est étonnante et terrible.

Bruit crissant du rasoir sur les os
4.

Bruit crissant du rasoir sur les os

Sortie : janvier 1988 (France). Roman

livre de CORSÉLIEN et Pascal Marignac

Annotation :

Voilà un roman Gore de haute volée avec une histoire plus complexe que la moyenne (mélange de blasphème religieux et de folie). A noter que Dugévoy, l’illustrateur, s’est ici surpassé avec une couverture particulièrement sanglante. La fin du récit est apocalyptique avec des scènes horribles : « On avait enlevé comme posément les viscères et cela faisait un grand trou très noir au milieu de ce corps… Une chose coupée en deux par l’absence de tripes. Et Christophe continuait à hurler, mais ce hurlement avait renoncé à sortir de sa bouche. » Et surtout, la scène où un homme se retrouve tous muscles apparents, sans épiderme ni derme (enlevés au scalpel) : « Elle avait laissé à Nazareth la peau des mains et des pieds : cela lui faisait comme des gants et des chaussures, et il ne saignait pas. Travail d’expert… Elle voyait ses muscles fonctionner à chaque mouvement… Il s’étala dans la poussière et cela lui occasionnerait une infection généralisée dans les deux heures à venir, des gravillons s’étant incrustés dans les muscles sans la moindre protection. »

La Cave aux atrocités
5.

La Cave aux atrocités

The Cellar

Sortie : juin 1987 (France). Roman

livre de Richard Laymon

Annotation :

Ce livre comporte des passages très dérangeants car il aborde la pédophilie et les meurtres d’enfants. Par rapport aux autres romans Gore anglo-saxons, il ne semble pas avoir trop souffert de la traduction. Les dernières pages sont d’un fatalisme effrayant.

Coupes sombres
6.

Coupes sombres

Sortie : février 1987 (France). Roman

livre de Jean VILUBER

Annotation :

Prenez une entreprise travaillant le bois, avec son chef des travaux et son personnel totalement cinglés ainsi qu’un gardien, un homme monstrueux couvert de cicatrices qui arrache les oreilles des intrus. Tout ce petit monde est en guerre contre une bande de voyous également dégénérés. Rajoutez deux charmantes auto-stoppeuses en vacances, perdues dans l’exploitation forestière. Saupoudrez l’ensemble d’un zeste de surnaturel, à savoir, Wanga, un esprit du bois sur le point de se réveiller sous la forme d’une entité végétale. Mélangez le tout et vous obtenez un livre rappelant les films d’horreur de série B déjantés des années 70/80, en plus trash (littérature oblige). Le récit, très touffu, est irracontable et le lecteur a l’impression que tout peut arriver… surtout le pire. Les personnages, même les seconds rôles, très bien typés, sont tous mentalement dérangés (excepté nos deux héroïnes) et de nombreuses scènes (cannibalisme, viols, etc.) sont particulièrement dégoûtantes. Scies circulaires, tronçonneuses, rabots, forets deviennent ici des instruments de sacrifice. C’est comme si l’odeur de la sciure inhalée depuis des années avait rendu les employés complètement fous.

Extermination
7.

Extermination

Sortie : janvier 1989 (France). Roman

livre de André Caroff

Annotation :

Dès le prologue, le lecteur est plongé dans l’horreur du camp d’extermination allemand de Friedhausen en décembre 1944 : « Mais ici, à Friedhausen, la mort était au bout d’un soupir, d’un geste de trop, d’un regard plus appuyé que d’habitude ou, tout bêtement, d’une saute d’humeur chez le sinistre Kommandoführer Steinbauer… ». Dans ce camp oublié de tous, près de la moitié des cinq mille prisonniers sont déjà morts. Sentant le vent tourner, les nazis massacrent précipitamment tous les survivants avant l’arrivée des Alliés. Le camp est rasé. De nos jours en Allemagne, sur les lieux où se trouvait le camp de Friedhausen, vivent des descendants de nazis dans un lotissement tout neuf. Une des résidentes, Margarete Muller est témoin depuis quelques temps de phénomènes étranges. Elle entend les bruits d’une troupe en marche et des ordres claquer (« Halt ! ») dans la rue déserte. Elle est victime d’hallucinations. L’ombre de sa fille, Steffi, correspond à quelqu’un de plus grand, portant une casquette à visière cirée noire et un pantalon enfilé dans des bottes... Voilà le début de cet excellent roman qui aurait mérité une réédition.

Fantôme de feu
8.

Fantôme de feu

Sortie : septembre 1989 (France). Roman

livre de Mort HUMANN

Annotation :

Voilà un roman Gore très intéressant qui suscite un début de réflexion (ce qui est plutôt rare dans la collection) en dénonçant le racisme récurrent subi par les aborigènes. « Il en voulait au fermier de n’avoir rien fait pour l’aborigène. Après tout, il la sautait depuis dix ans… C’est vrai qu’Anna n’était qu’une native. Pour la baise, c’est mieux qu’une chèvre. Pour la compagnie, c’est moins qu’un chien… ». Bien sûr, les traits sont forcés mais pour ce genre de littérature, c’est déjà un plus. L'auteur fait donc voyager le lecteur en situant son récit dans les exploitations australiennes de canne à sucre. La vie des gros fermiers australiens, leur amour de la bière et du rhum, leur mentalité, leurs relations avec les autochtones, le travail risqué des coupeurs dans les cultures, le feu avec ses veilleurs chargés de surveiller sa propagation, m’ont passionné.

Colore-moi rouge sang
5.7
9.

Colore-moi rouge sang

Color Me Blood Red

Sortie : novembre 1986 (France). Roman

livre de Herschell Gordon Lewis

Annotation :

Herschell Gordon Lewis est considéré comme le père du Gore depuis qu'il a réalisé le premier film du genre, « Blood Feast » en 1963. Ont suivi « 2000 Maniacs » en 1964, « Color Me Blood Red » en 1965, et en 1970 « The Wizard of Gore ». Ce sont des films cultes pour les amateurs. « Colore-moi rouge sang » est la novélisation du film sorti en 1965 aux USA. Un peintre remplace, à l’issue d’une banale coupure au doigt, ses tubes de peinture par du sang humain pour donner davantage d’expression à ses toiles. C’est un sujet ô combien intéressant sur l’obsession artistique qui peut mener à la folie (dans le cas présent, meurtrière). Culte.

Sanguinaire engrenage
10.

Sanguinaire engrenage

Sortie : avril 1989 (France). Roman

livre de Stephan ANDERSON

Annotation :

« Rien ne vaut un bon vieux rasoir à main pour trancher une carotide… Penché sur la baignoire, il tenait la tête de sa femme par les cheveux et recueillait le sang dans un récipient ». Voici les premières phrases de ce roman Gore profondément immoral. Car ici, point de justice, le personnage principal, un flic new-yorkais, protégé par sa bonne étoile, vient à bout de tous les obstacles. Certaines scènes sont très gore. Notamment la façon dont le policier se débarrasse par petits morceaux du cadavre de sa femme. Mais finalement, l’absence totale de remords et les multiples mensonges vis-à-vis de son entourage sont tout aussi effrayants.

Fab72

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